Allocution du pape Léon XIV
aux membres du Comité mixte du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE),
de la Conférence des Églises d’Europe (CEC) et aux représentants des Églises chrétiennes d’Europe
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous.
Chers frères et sœurs dans le Christ,
« Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur » (1 Tm 1,2). C’est par ces paroles de l’Apôtre des nations que je vous accueille, membres du Comité mixte du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et de la Conférence des Églises d’Europe (CEC), réunis près du lieu du martyre de saint Paul, où vous avez choisi de signer la nouvelle Charta Oecumenica.
Les défis que rencontrent les chrétiens sur le chemin de l’unité évoluent sans cesse. Vingt-cinq ans après la première signature de la Charta, il était nécessaire de revoir le contexte du document, de relire la situation actuelle de l’Europe et les préoccupations communes pour la mission d’annonce de l’Évangile. Un discernement constant et attentif est requis pour accomplir le commandement du Seigneur : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28,19).
Certes, certains signes de croissance sont encourageants en Europe, mais beaucoup de communautés chrétiennes se sentent désormais minoritaires. De nouvelles générations et des peuples venus d’ailleurs apportent aussi leurs histoires et leurs cultures. Ces nouvelles voix doivent être écoutées et accueillies à travers des rencontres concrètes, dans un climat de dialogue et de fraternité, alors même que la violence et la guerre font encore entendre leur écho sur le continent. Dans ces circonstances, la grâce, la miséricorde et la paix du Seigneur sont vitales : elles seules peuvent nous indiquer la manière la plus convaincante d’annoncer le Christ aujourd’hui.
Nous croyons que le Dieu tout-puissant parle à son peuple saint et à travers lui. Il l’aime et le comble de ses dons pour qu’il croisse jusqu’à la plénitude de Dieu (cf. Ep 3,19). La nouvelle Charta Oecumenica témoigne de la volonté des Églises d’Europe de relire leur histoire à la lumière du Christ. Avec l’aide de l’Esprit Saint, nous pourrons discerner ce que nous avons réussi, là où nous avons faibli et le chemin à emprunter pour annoncer à nouveau l’Évangile. La Chartapropose non seulement des orientations mais aussi des compagnons de route, dans une ouverture constante aux appels et aux surprises de l’Esprit.
Dans l’Église catholique, le chemin synodal est œcuménique, tout comme le chemin œcuménique est synodal. La Charta souligne ce parcours commun des chrétiens de différentes traditions en Europe, capables de s’écouter et de discerner ensemble pour annoncer plus efficacement la Bonne Nouvelle.
Un des fruits remarquables de la révision de la Charta est d’avoir permis une lecture commune des défis actuels et de dégager des priorités pour l’avenir du continent, dans la conviction renouvelée de l’actualité permanente de l’Évangile. C’est, en quelque sorte, un véritable exercice de marche synodale.
Je me prépare à me rendre sur le lieu du Concile de Nicée, pour y rencontrer et prier avec les chefs des Églises et communautés chrétiennes, afin de célébrer ensemble Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. En cette Année jubilaire, je souhaite proclamer à tous les peuples d’Europe que « Jésus-Christ est notre espérance », car il est à la fois le chemin à suivre et la destination ultime de notre pèlerinage spirituel.
Avec ces pensées et sentiments, je renouvelle mes vœux les plus cordiaux pour vos travaux et j’accorde à chacun de vous, ainsi qu’à vos proches, ma bénédiction de tout cœur.
Merci beaucoup.
Prions ensemble.
Notre Père…
