La Cour provinciale de Malaga a acquitté le prêtre espagnol Custodio Ballester, connu pour sa fervente défense de la foi catholique et ses dénonciations publiques de l’islam radical, estimant que ses déclarations ne constituaient pas un crime de haine. Le jugement, rendu public vendredi 17 octobre, conclut que, bien que ses propos puissent être considérés comme « malheureux, extrêmes ou radicaux », ils relèvent de l’exercice légitime de la liberté d’expression reconnue par la Constitution espagnole.
Cette décision intervient quinze jours après la comparution du prêtre devant le tribunal, accusé par le parquet de crime de haine présumé. L’affaire fait suite à des déclarations faites dans divers médias et lors de conférences, où Ballester dénonçait la propagation de l’islam radical en Europe et les risques qu’il représentait, selon lui, pour la liberté religieuse et l’identité chrétienne du continent.
Un prêtre avec une carrière publique
Le Père Custodio Ballester, curé de plusieurs paroisses du diocèse de Barcelone, est une figure reconnue pour son engagement en faveur de la défense de la foi catholique dans l’espace public. Depuis des années, il participe à des conférences, des émissions de radio et des événements où il dénonce l’idéologie du genre et la montée de l’islamisme en Europe, toujours dans une perspective théologique et sociale marquée par la fidélité au Magistère de l’Église.
Bien que son style direct et son langage percutant aient suscité controverses et critiques dans divers cercles politiques et médiatiques, Ballester a également bénéficié d’un large soutien de la part des fidèles et des mouvements catholiques qui le voient comme un prêtre courageux et cohérent.
L’argument des magistrats
Le tribunal de Malaga a clairement souligné que le droit à la liberté d’expression protège même les opinions qui peuvent être dérangeantes ou contraires à la pensée dominante. Dans son jugement, la Cour provinciale a déclaré qu’« il n’a pas été prouvé que le défendeur avait l’intention d’inciter à la haine ou à la violence contre les personnes de confession musulmane », soulignant que ses propos « s’inscrivaient dans un discours de critique religieuse et culturelle, et non dans un appel à la discrimination ou à l’hostilité ».
Les juges avertissent également que le débat public sur les questions religieuses et culturelles est un « élément essentiel d’une société démocratique » et que les sanctions pénales pour les opinions – aussi dures ou controversées soient-elles – ne devraient être appliquées que lorsqu’il existe une incitation claire à la haine ou à la violence, ce qui n’est pas le cas ici.
Une victoire pour la liberté religieuse
A la suite du jugement, les proches du prêtre ont exprimé leur satisfaction face à ce qu’ils considèrent comme « une victoire pour la liberté religieuse et la liberté d’expression en Espagne». Certains mouvements laïcs et associations catholiques, comme les Avocats Chrétiens et l’Institut de Politique Sociale (IPSE), qui avaient suivi l’affaire de près et ont été les principaux promoteurs des campagnes de soutien au prêtre, ont souligné que ce jugement «constitue un précédent important face à la criminalisation croissante des voix chrétiennes qui mettent en garde contre les dangers du fanatisme et de la persécution religieuse ».
Des sources proches du Père Custodio ont confirmé qu’il était « calme et reconnaissant » pour le soutien qu’il a reçu et pour la décision du tribunal.
Contexte européen
L’affaire du Père Custodio intervient dans un contexte de tension croissante en Europe entre la défense de la liberté religieuse et les limites du politiquement correct. De nombreux responsables religieux et juristes ont alerté sur le recours, dans certains pays, aux lois sur les « crimes de haine » pour museler les discours chrétiens ou dissidents, affectant aussi bien les prêtres que les laïcs qui expriment publiquement leur foi.
L’acquittement du Père Custodio Ballester n’a donc pas seulement des répercussions locales, mais rouvre également le débat sur la liberté d’expression religieuse au niveau européen et sur le rôle de l’Église dans la défense de la pensée chrétienne contre les courants idéologiques et politiques qui cherchent à l’exclure de la sphère publique.
Avec cette décision, la justice espagnole nous rappelle que la liberté d’expression, même lorsqu’elle est dérangeante, reste l’une des pierres angulaires de la démocratie, et que l’exercice de la parole, surtout lorsqu’il est fait dans un esprit de foi, ne peut être criminalisé sans violer les droits fondamentaux.
La directrice générale de l’Institut de politique sociale (IPSE), Teresa Gutiérrez, a salué le verdict: « Nous sommes très enthousiastes ; enfin, justice a vraiment été rendue. »
La société civile et catholique espagnole s’exprime en faveur du père Ballester
Le président de Christian Lawyers, le dirigeant de Hazteoir et la directrice générael de l’Institut de politique sociale (IPSE) ont tous publié des déclarations exprimant leur soutien total au père Ballester, à Armando Robles et au père Calvo.
Ces organisations ont indiqué à l’époque que si le père Custodio Ballester, Armando Robles ou le père Calvo étaient condamnés, elles agiraient pour leur défense, soit par une campagne financière, soit en descendant dans la rue pour protester.
Teresa Gutiérrez, directrice de l’Institut de politique sociale (IPSE), a déclaré à ZENIT : « La vérité triomphe toujours. Nous sommes extrêmement fiers que le père Ballester ait été acquitté, car c’est juste. »
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