« Une source d’espérance pour le climat »
En réunissant une icône d’Hollywood, une femme d’État brésilienne et un réseau mondial de chefs religieux, Castel Gandolfo deviendra un lieu où l’Église cherche à traduire son autorité morale en actions concrètes.
Castel Gandolfo, ancienne résidence d’été papale, accueillera un rassemblement d’un genre bien particulier en octobre. Du 1er au 3 octobre, plus de 400 participants du monde entier – évêques, experts environnementaux, responsables gouvernementaux, dirigeants autochtones et représentants de la société civile – se réuniront pour une conférence internationale intitulée « Une source d’espérance pour le climat ».
L’événement, organisé par le mouvement Laudato Si’ en collaboration avec l’Église et des partenaires institutionnels, coïncide avec le dixième anniversaire de l’encyclique historique du pape François sur la sauvegarde de la création. Il arrive également pour l’Année jubilaire 2025 et à la veille des négociations cruciales prévues à la COP30 au Brésil.
La conférence débutera par une « Célébration de l’espérance » présidée par le pape Léon XIV, qui rencontrera un groupe de participants après son discours. L’événement sera marqué par les témoignages de personnalités éminentes telles que la ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, et l’ancien gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, tous deux fervents défenseurs de l’action environnementale. Leur présence souligne l’intention de la conférence de relier foi, politique et responsabilité citoyenne pour faire face à la crise climatique.
Ce programme de trois jours allie réflexion spirituelle et débat politique. Outre les tables rondes et les ateliers, des rencontres culturelles et des moments de prière seront proposés pour mettre en lumière les dimensions morales et existentielles de l’action écologique. Parmi les temps forts, citons le discours d’ouverture du 2 octobre, « Un motif d’espérance », prononcé par le cardinal Jaime Spengler de Porto Alegre, président de la Conférence épiscopale brésilienne et du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain).
Les organisateurs ont défini les objectifs en termes pratiques et spirituels : célébrer les fruits de Laudato Si’ et des initiatives climatiques fondées sur la foi de la dernière décennie ; inspirer l’espoir face à l’effondrement écologique ; mobiliser l’engagement de divers dirigeants en faveur du climat, et renforcer la collaboration à long terme entre les institutions de l’Église, les décideurs politiques et la société civile.
Pour le pape Léon XIV, cette conférence marque l’une des premières grandes rencontres internationales de son pontificat et s’inscrit dans la continuité de la vision écologique de son prédécesseur. Cependant, elle reflète aussi le style pastoral du pape : il fonde les problèmes mondiaux non seulement sur des appels urgents à un changement politique, mais aussi sur le témoignage vivant des communautés de foi.
En réunissant une icône d’Hollywood, une femme d’État brésilienne et un réseau mondial de chefs religieux, Castel Gandolfo deviendra un lieu où l’Église cherche à traduire son autorité morale en actions concrètes. Pour beaucoup, le symbolisme est clair : dix ans après Laudato Si’, la question n’est plus de savoir si l’Église doit s’exprimer sur le climat, mais plutôt de savoir comment elle peut agir résolument, avec d’autres, pour façonner l’avenir de la planète.
