par Covadonga Asturias
Une initiative marquante pour un anniversaire symbolique
Le nouveau bureau voit le jour à un moment symboliquement significatif : à l’aube du centenaire de la fondation de l’Opus Dei. Loin de se limiter à une simple commémoration, cet anniversaire s’annonce comme une occasion de porter un regard critique sur le chemin parcouru, d’accorder une attention plus grande aux personnes et de renforcer une culture de transparence et de responsabilité.
Un espace d’écoute pour les anciens membres
Dans une démarche qui vise à construire des ponts avec le passé et à ouvrir de nouvelles voies de réconciliation, la Prélature de l’Opus Dei a mis en place en Espagne un « Bureau de guérison et d’écoute ». Il s’agit d’une initiative spécialement conçue pour accueillir et accompagner ceux qui, ayant fait partie de l’Œuvre ou participé à ses activités de formation, ressentent aujourd’hui le besoin d’exprimer des blessures non refermées ou de formuler des réclamations institutionnelles.
Une réponse à une demande croissante
La décision de créer cette instance fait suite à une année de travail discret mais intense. Depuis mars 2024, la Prélature proposait déjà un canal de contact — via l’adresse électronique escucha.es@opusdei.org — pour recevoir les témoignages et les demandes d’anciens membres ou de personnes liées à l’Œuvre. Le bon accueil réservé à cette initiative et la conviction qu’une structure plus solide et plus stable était nécessaire ont conduit, en janvier 2025, à franchir une étape supplémentaire avec la création de ce bureau spécialisé.
Une équipe indépendante et qualifiée
L’un des éléments les plus soigneusement étudiés a été son indépendance opérationnelle. L’équipe de travail est composée de professionnels formés en droit, en psychologie, en accompagnement spirituel, en travail social et en éducation, et aucun de ses membres n’appartient au gouvernement de la prélature. À la tête de l’équipe se trouve José María Román, juriste expérimenté en médiation et en processus d’attention institutionnelle.
Afin de garantir à la fois la liberté de ceux qui souhaitent faire appel au bureau et l’efficacité de leur accompagnement, il est également prévu de faire appel à des experts externes, si le cas l’exige.
Un espace pour écouter, comprendre et réparer
Il ne s’agit pas d’un bureau exclusivement dédié à la gestion des conflits ou à la correction des erreurs du passé. Sa raison d’être est plutôt d’offrir un espace sûr pour écouter attentivement, comprendre avec patience et, lorsque cela est possible, réparer avec justice.
Tout cela dans une approche profondément personnalisée, qui place au centre la personne blessée, son histoire, sa dignité et sa liberté.
Une démarche guidée par des principes éthiques
Les principes qui inspirent le travail du bureau sont clairs :
-
la confidentialité comme condition de confiance,
-
l’écoute sans préjugés,
-
le respect de l’expérience de chacun,
-
la disponibilité pour recueillir des suggestions de réparation,
-
et la volonté de cheminer ensemble dans un processus de reconstruction intérieure et relationnelle.
Un pas vers l’humilité et le dialogue
Beaucoup de personnes sont passées par l’Opus Dei et gardent un bon souvenir de leur expérience ; d’autres, cependant, ont estimé qu’elles n’avaient pas trouvé dans cette voie la place qu’elles recherchaient ou qu’elles avaient été victimes d’actes inappropriés.
Cette initiative s’adresse à toutes ces personnes, sans distinction ni condition.
Avec cette mesure, l’Œuvre manifeste clairement son désir de grandir en humilité institutionnelle, d’ouvrir de véritables canaux de dialogue et de vivre plus profondément la vocation au service qui définit son charisme.
C’est peut-être aussi une manière concrète d’incarner le conseil que saint Josémaria Escriva a répété tant de fois :
gouverner, c’est aimer, et aimer, c’est écouter.
