Le pape Léon XIV est arrivé ce jeudi 27 novembre 2025 à Ankara, la capitale de la Turquie. Les points marquants de ce voyage sont sans aucun doute la commémoration des 1 700 ans du Concile de Nicée et la rencontre avec le patriarche orthodoxe Bartholomée.
Avant cette première visite, le pape a déclaré aux journalistes vouloir « favoriser l’unité entre les peuples, transmettre et proclamer l’importance de la paix dans le monde entier, et inviter tous les peuples à s’unir pour rechercher une plus grande unité ».
Après avoir été accueilli par les autorités turques, le Saint-Père a visité le mausolée de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur et premier président de la république de Turquie, mort en 1938. Il s’est ensuite rendu au palais présidentiel pour une cérémonie de bienvenue, avant de s’entretenir avec le président Tayyip Erdoğan.
Un pont entre l’Orient et l’Occident, entre l’Asie et l’Europe

Rencontre avec les autorités turques jeudi après-midi 27 novembre 2025 © Vatican Media
L’après-midi, le pape Léon XIV a rencontré les autorités du pays, la société civile et le corps diplomatique. Dans son discours, il a tout d’abord donné l’image d’un grand pont, en faisant tout particulièrement référence au pont du détroit des Dardanelles. Ce pont « exprime bien le rôle particulier de votre pays » leur a-t-il déclaré. « Vous occupez une place importante dans le présent et l’avenir de la Méditerranée et du monde entier, en valorisant avant tout vos diversités internes. »
Puis le Saint-Père a fait mémoire de saint Jean XXIII, qui a vécu en Turquie et que l’on surnommait le « pape turc ». Il a également parlé du pape François qui tenait beaucoup à développer une « culture de la rencontre », et a souhaité que la Turquie « puisse être un facteur de stabilité et de rapprochement entre les peuples, au service d’une paix juste et durable ».
« Le Saint-Siège entretient non seulement de bonnes relations avec la République de Turquie, mais souhaite également coopérer à la construction d’un monde meilleur avec la contribution de ce pays qui constitue un pont entre l’Orient et l’Occident, entre l’Asie et l’Europe, et un carrefour de cultures et de religions. L’occasion même de ce voyage, le 1700e anniversaire du Concile de Nicée, nous parle de rencontre et de dialogue, de même que les huit premiers conciles œcuméniques se sont tenus sur le territoire de l’actuelle Turquie » a ajouté le pape avant de prendre congé.
Trois défis majeurs pour l’Église en Turquie
Ce vendredi matin 28 novembre, le pape Léon XIV a rencontré les évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et religieuses ainsi que les agents pastoraux de l’Église catholique turque. Cette rencontre a eu lieu dans la cathédrale du Saint-Esprit à Istanbul, où le pape a évoqué la présence en Turquie d’un grand nombre de communautés catholiques de rite oriental : les Arméniens, les Syriens et les Chaldéens, mais aussi les communautés catholiques de rite latin.
« Aujourd’hui, votre communauté est appelée à cultiver la semence de la foi qui nous a été transmise par Abraham, par les apôtres et par les Pères » leur a-t-il dit, les encourageant à continuer leur travail de dialogue œcuménique, de transmission de la foi et du service pastoral aux réfugiés et aux migrants. « L’Église qui vit en Turquie est une petite communauté qui reste pourtant féconde comme la semence et le levain du Royaume. »

Rencontre avec l’Église turque vendredi matin 28 novembre 2025 © Vatican Media
Puis il a mentionné trois défis principaux pour l’Église en Turquie : chercher toujours l’unité et l’essentialité de la foi chrétienne centrées sur le Christ et sur la Tradition de l’Église ; redécouvrir dans le Christ le visage de Dieu le Père et le considérer vraiment comme le Dieu présent parmi nous ; et enfin, l’importance de la transmission de la foi et le développement de la doctrine, « comme l’ont fait les Pères à Nicée et lors des autres conciles ».
Avant de partir pour Nicée (Iznik), le pape a fait une visite dans une maison d’accueil pour personnes âgées tenue par les Petites sœurs des pauvres. Il a remercié les religieuses d’accueillir les plus fragiles de la société « au nom de la fraternité » : une tâche qui selon lui demande beaucoup de patience et de prière.
Le credo de Nicée récité « d’une seule voix »
Ce vendredi après-midi, une rencontre œcuménique de prière a eu lieu à Nicée près des fouilles archéologiques de l’ancienne basilique Saint-Néophyte. Lors de ce moment exceptionnel, le pape a récité le credo de Nicée avec une trentaine de responsables chrétiens, dont le patriarche orthodoxe Bartholomée.
« Le 1700e anniversaire du premier Concile de Nicée est une précieuse occasion pour nous demander qui est Jésus-Christ dans la vie des femmes et des hommes d’aujourd’hui, qui il est pour chacun de nous » a déclaré le pape.
Il a insisté sur l’importance de la confession de foi christologique pour accéder à la pleine communion entre chrétiens : « Cette confession de foi est en effet partagée par toutes les Églises et communautés chrétiennes dans le monde, y compris celles qui, pour diverses raisons, n’utilisent pas le Credo de Nicée-Constantinople dans leurs liturgies ». Il a également souligné que l’enjeu de Nicée en 325 est toujours l’enjeu d’aujourd’hui : « Le Credo de Nicée est un lien profond qui unit déjà tous les chrétiens. »
Enfin, avant de retourner à Istanbul pour rencontrer dans la soirée les évêques, le pape Léon XIV a exprimé sa grande gratitude envers le patriarche Bartholomée « qui a décidé que nous commémorerions ensemble le 1700e anniversaire du Concile de Nicée précisément à l’endroit où il a été célébré ».
