Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
La paix soit avec vous.
Très bonjour à tous, pardonnez mon petit retard, merci de votre patience. Nous allons partager quelques instants, mais c’est une joie.
Je suis heureux de vous recevoir aujourd’hui dans la maison de Pierre, la maison de l’Église où nous devons tous nous sentir comme une grande famille rassemblée autour du feu de son amour. Vous avez dialogué durant ces jours en suivant une méthode synodale, réfléchissant sur certaines questions actuelles qui touchent à la vie familiale. Vivre la synodalité dans la famille requiert de « marcher ensemble », en partageant peines et joies, en dialoguant respectueusement et sincèrement entre tous ses membres, en apprenant à s’écouter et à prendre ensemble les décisions familiales importantes pour tous.
En suivant ce thème, et comme le dirait notre cher pape François, je vous propose trois mots pour réfléchir ensemble : jubilé, espérance et famille.
Le Jubilé, dans l’Ancien Testament, évoquait le retour : revenir à la terre, à la condition première d’hommes libres, aux origines de la justice et de la miséricorde de Dieu (cf. Lv 25). Aujourd’hui, ce retour doit être lu comme un appel à revenir au centre de notre vie, à Dieu lui-même, au Dieu de Jésus-Christ.
Le Jubilé nous invite aussi à penser à nos racines : la foi reçue de nos parents, la prière persévérante de nos grands-mères égrenant les grains du rosaire, leur vie simple, humble et honnête qui, comme un levain, a soutenu tant de familles et de communautés. C’est auprès d’elles que nous avons appris que Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie (cf. Jn 14, 6). En lui, nous trouvons notre vraie joie : la jubilation de nous savoir chez nous, à la place où nous devons être.
Le Jubilé de l’espérance est un chemin vers la rencontre avec cette Vérité qu’est Dieu lui-même. Jésus, au début de sa mission, décrit ce jubilé comme une année de grâce (cf. Lc 4,19) et après la résurrection appelle les disciples à « retourner en Galilée » (cf. Mt 28,10). Nous ne devons pas tomber dans le danger de fonder nos vies sur des sécurités humaines et des attentes mondaines. Dans le domaine social, nous pourrions traduire cette tentation par l’essai de « se débrouiller tant bien que mal », comme disait saint Pier Giorgio Frassati (cf. Lettre à Isidoro Bonini, 27 février 1925), récemment canonisé.
De même, nous sommes conscients qu’aujourd’hui il existe de véritables menaces à la dignité de la famille, comme, par exemple, les problèmes liés à la pauvreté, au manque de travail et d’accès aux systèmes de santé, aux abus envers les plus vulnérables, aux migrations, aux guerres (cf. François, exhort. ap. postsyn. Amoris laetitia, 44-46). Les institutions publiques et l’Église ont la responsabilité de chercher comment promouvoir le dialogue et de renforcer les éléments de la société qui favorisent la vie familiale et l’éducation de ses membres (cf. Saint Jean-Paul II, encycl. Sollicitudo rei socialis, 8).
Dans ce contexte, nous pouvons comprendre la famille comme un don et une tâche. Il est crucial de promouvoir la coresponsabilité et le rôle actif des familles dans la vie sociale, politique et culturelle, en valorisant leur précieuse contribution à la communauté. Dans chaque enfant, chaque épouse ou époux, Dieu nous confie son Fils, sa Mère, comme il l’a fait avec saint Joseph, pour être avec eux fondement, levain et témoignage de l’amour de Dieu au milieu des hommes. Pour être Église domestique et foyer où brûle le feu de l’Esprit Saint, qui diffuse sa chaleur, apporte ses dons et ses expériences pour le bien commun et convoque tous à vivre dans l’espérance.
Saint Paul VI, dans sa célèbre homélie à Nazareth, exhortait à suivre l’exemple de la Sainte Famille, en accompagnant, en soutenant l’autre dans le silence, le travail et la prière, afin que Dieu réalise en lui le projet d’amour qu’il lui a réservé. Cet amour s’incarne dans chaque vie née à la foi par le baptême et ointe « pour proclamer cette année de grâce » à tous, qui trouvera Jésus dans l’Eucharistie et dans le sacrement du pardon, qui le suivra dans la mission comme prêtre, comme père chrétien ou comme consacré, jusqu’à la rencontre définitive, jusqu’au terme de notre espérance.
Chers frères et sœurs, la conclusion de cette réflexion doit être un appel à l’engagement et à cette joie débordante qui envahit les disciples lorsqu’ils rencontrèrent Jésus Ressuscité et qui les conduisit à proclamer son nom dans le monde entier. Saint Augustin définissait cette « jubilation » comme une allégresse qui ne peut être exprimée par des mots et qui est propre, spécialement, à l’Innommable (cf. Commentaire au Psaume 94, 3). Que nos familles soient ce chant silencieux d’espérance, capables de diffuser par leur vie la lumière du Christ, « pour que la joie de l’Évangile – citant le pape François – parvienne jusqu’aux confins de la terre et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière » (Evangelii gaudium, 288).
Je vous confie tous à l’intercession de la Sainte Famille de Nazareth, modèle parfait que Dieu offre en réponse au cri désespéré de tant de familles. En l’imitant, nos foyers seront des flambeaux vivants de la lumière de Dieu. Que le Seigneur vous bénisse. Merci beaucoup.
Le Seigneur soit avec vous.
Béni soit le nom du Seigneur.
Notre secours est dans le nom du Seigneur.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Amen.
Merci beaucoup. Félicitations pour le travail accompli !
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