« Je t'ai aimé » : Une encyclique sur l'amour des pauvres © humandevelopment.va

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Quelques clefs pour découvrir Dilexi te

Les points majeurs de la première exhortation apostolique de Léon XIV

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Publiée par le Vatican ce jeudi 9 octobre 2025, Dilexi te (Je t’ai aimé) est la toute première exhortation apostolique du pape Léon XIV. Elle s’inscrit dans la continuité du pape François, qui avait lancé la rédaction du document quelques mois avant son décès, survenu le 8 avril dernier.

« Je suis heureux de m’approprier ce document – en y ajoutant quelques réflexions – et de le publier au début de mon pontificat, car je partage le désir de mon bien-aimé prédécesseur que tous les chrétiens parviennent à apprécier le lien étroit entre l’amour du Christ et son appel à prendre soin des pauvres » écrit le pape au début du document.

L’exhortation comporte cinq chapitres et traite de « l’amour des pauvres » à partir des Écritures, de l’enseignement de l’Église et du témoignage des saints. Le texte ne se concentre pas uniquement sur la pauvreté matérielle, mais aussi sur la pauvreté sous toutes ses formes.

« Un choix préférentiel pour les pauvres »

Le pape Léon XIV a signé Dilexi te samedi matin 4 octobre 2025 © X.Com/TerzaLoggia

Le pape Léon XIV a signé Dilexi te samedi matin 4 octobre 2025 © X.Com/TerzaLoggia

Dans une brève introduction, le Saint-Père s’interroge sur le titre de l’exhortation : « Moi, je t’ai aimé ». Il souligne  que cette citation de l’Apocalypse (Ap 3, 9) est une déclaration d’amour du Seigneur pour son peuple.

Il rappelle ensuite que Dieu choisit les pauvres, qu’il a une « option préférentielle » pour eux, ce qui ne veut pas dire une exclusivité ou une discrimination envers d’autres groupes. « Je suis convaincu que le choix préférentiel pour les pauvres est une source de renouveau extraordinaire pour l’Église et pour la société » écrit-il dans le 1er chapitre.

Le pape déplore également les grandes inégalités sociales et rappelle l’importance de la dignité de tout être humain, notamment des plus fragiles : « Jésus s’est identifié avec les plus petits de la société et comment, par son amour donné jusqu’à la fin, il a révélé la dignité de tous les êtres humains, surtout lorsqu’ils sont plus faibles, plus misérables et plus souffrants » (Dilexi te, 2). Et il ajoute qu’une « Église qui ne fixe aucune limite à l’amour, qui ne connaît pas d’ennemis à combattre mais seulement des hommes et des femmes à aimer, est l’Église dont le monde a besoin aujourd’hui » (Dilexi te,3).

« La charité n’est pas une voie facultative »

Dans le chapitre 4, le pape continue sa réflexion en s’appuyant sur le témoignage de nombreux saints et fondateurs de mouvements, comme saint François d’Assise ou saint Joseph de Calasanz, moins connu. Il met en valeur la longue tradition de l’Église qui prend soin des personnes en situation de pauvreté.

Retraçant le développement de la doctrine sociale de l’Église catholique, il décrit le Magistère des 150 dernières années comme « un véritable trésor d’enseignements significatifs concernant les pauvres ». Il cite comme exemple l’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII. en 1891, et l’encyclique Mater et magistra de Jean XXIII en 1961. Il cite aussi les contributions de Benoît XVI avec l’encyclique Caritas in veritate en 2009.

Un autre thème abordé dans cette exhortation est le devoir de l’aumône qui, selon le pape Léon XIV, est rarement pratiqué. Il est au contraire plutôt décrié et mal vu, même parmi les croyants. Pourtant, cette pratique « invite au moins à s’arrêter et à regarder la personne pauvre en face, à la toucher et à partager avec elle quelque chose de soi-même » (Dilexi te, 5).

Enfin, le pape souligne que l’amour de Dieu est indissociable de l’amour des pauvres, et que l’attention aux pauvres est une partie intégrante de la mission de l’Église. Il invite les fidèles à être responsables. Car être catholique n’implique pas seulement de prier ou d’être formé, mais aussi de se tourner vers l’autre avec compassion. « La charité n’est pas une voie facultative, mais le critère du vrai culte » écrit-il dans le chapitre 5. Ainsi, foi et justice sociale ne peuvent être dissociées.

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Anne van Merris

Journaliste française, Anne van Merris a été formée à l'Institut européen de journalisme Robert Schuman, à Bruxelles. Elle a été responsable communication au service de l'Église catholique et responsable commerciale dans le privé. Elle est mariée et mère de quatre enfants.

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