Pape François Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/pope-francis/ Le monde vu de Rome Mon, 27 Jan 2025 21:16:54 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.7.1 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Pape François Archives - ZENIT - Français https://fr.zenit.org/category/pope-francis/ 32 32 Le pape aux recteurs des séminaires français : « N’ayez pas peur de la diversité ! »  https://fr.zenit.org/2025/01/27/le-pape-aux-recteurs-des-seminaires-francais-nayez-pas-peur-de-la-diversite/ Mon, 27 Jan 2025 16:08:13 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205460 Les supérieurs de séminaires ont été reçus en audience le 25 janvier 

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Le pape François a reçu en audience samedi 25 janvier les recteurs des grands séminaires de France, réunis au Séminaire pontifical de Rome pour vivre leur session annuelle.

Ils étaient accompagnés par deux évêques représentant la Conférence épiscopale française, Mgr Jean-Marc Micas et Mgr Luc Meyer, ainsi que le recteur du séminaire francophone de Suisse, le P. Nicolas Glasson, et le recteur du séminaire francophone de Belgique, P. Joël Spronck. Outre l’audience avec le pape et une réunion de travail avec le Dicastère pour le Clergé, ils ont pu vivre ensemble leur démarche jubilaire pour l’Année sainte.

Lors de l’audience, le pape a remercié les recteurs pour leur belle et difficile mission au service des séminaristes. « Vous êtes cette présence rassurante, cette boussole pour les jeunes confiés à vos soins » leur a-t-il confié, « votre tâche n’est pas facile mais je vous encourage à persévérer avec confiance et espérance. ».

Il a aussi parlé de la grande diversité des candidats au sacerdoce : tous sont différents par leur âge, leur milieu social, leur maturité spirituelle ou leur sensibilité ecclésiale. Cette diversité est une force, le gage pour l’avenir d’un presbyterium fraternel et uni sur l’essentiel : « N’ayez pas peur de la diversité ! N’ayez pas peur, c’est un don. »

Liberté intérieure, équilibre humain
« Vous êtes cette présence rassurante, cette boussole pour les jeunes confiés à vos soins » © Vatican Media

« Vous êtes cette présence rassurante, cette boussole pour les jeunes confiés à vos soins » © Vatican Media

Mais cette diversité des candidats au sacerdoce est aussi un défi, a expliqué le pape. Car proposer une formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale à des hommes aussi différents demande de la vigilance et beaucoup d’attention.

Soulignant l’importance de former les séminaristes à la « vraie liberté intérieure », il a rappelé que « le séminaire ne devrait pas chercher à former des clones qui pensent tous de la même manière ». En effet « la grâce du sacrement s’enracine dans tout ce qui enrichit la personnalité unique de chacun, une personnalité qui doit être respectée, pour produire des fruits aux saveurs variées dont la diversité même du peuple de Dieu a besoin. »

Le pape a également demandé aux recteurs de veiller à l’équilibre humain de leurs séminaristes, de les accompagner personnellement et de ne pas redouter leurs faiblesses ou leurs limites. 

Authentique vocation sacerdotale à la mission

Le Saint-Père a insisté cependant sur la cohérence qui doit exister entre la « pensée, le cœur et les mains qui doivent mûrir ensemble » pour que les séminaristes puissent donner un témoignage cohérent de vie chrétienne : « Le prêtre doit être porté à la tendresse, à la proximité et à la compassion. Ce sont les trois attributs de Dieu. »

Enfin, il a expliqué que les séminaristes devraient avoir une authentique vocation sacerdotale à la mission. Un prêtre existe pour la mission, et il est important de veiller à ce que cette vocation soit empreinte de don de soi, de gratuité et d’humilité, et non pas pervertie par la recherche de pouvoir ou la mondanité. 

 

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« L’espérance ne déçoit pas » et nous rend forts dans l’épreuve https://fr.zenit.org/2025/01/27/lesperance-ne-decoit-pas-et-nous-rend-forts-dans-lepreuve/ Mon, 27 Jan 2025 16:04:40 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205467 Message du pape François pour la XXXIIIe Journée mondiale du malade le 11 février 2025

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Chers frères et sœurs,

nous célébrons la 33e Journée mondiale du malade de l’année jubilaire 2025 où l’Église nous invite à devenir des « pèlerins de l’espérance ». Nous sommes accompagnés en cela par la Parole de Dieu. Saint Paul nous donne un message très encourageant : « L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5), elle nous rend même forts dans les épreuves.

Cette expression est consolante mais elle peut soulever des questions, en particulier chez les personnes qui souffrent. Par exemple, comment rester forts lorsque nous sommes touchés dans notre chair par des maladies graves, invalidantes, qui nécessitent peut-être des soins dont les coûts sont au-dessus de nos moyens ? Comment le rester quand, en plus de notre propre souffrance, nous voyons celle de ceux qui nous aiment et qui, tout en étant proches de nous, se sentent impuissants à nous aider ? Nous ressentons dans ces circonstances le besoin d’un soutien plus grand que nous : nous avons besoin du secours de Dieu, de sa grâce, de sa Providence, de cette force qu’est le don de son Esprit (cf. Catéchisme de l’Église catholique, 1808).

Arrêtons-nous donc un instant pour réfléchir sur la présence de Dieu auprès de ceux qui souffrent, en particulier sous trois aspects qui la caractérisent : la rencontre, le don et le partage.

1. La rencontre. Lorsque Jésus envoie les soixante-douze disciples en mission (cf. Lc 10, 1-9), il les exhorte à dire aux malades : « Le Royaume de Dieu est proche pour vous » (v. 9). Il leur demande, en d’autres termes, de les aider à saisir dans l’infirmité, même si elle est douloureuse et difficile à comprendre, une occasion de rencontrer le Seigneur. Dans la maladie, en effet, si d’une part nous ressentons toute notre fragilité de créatures – physique, psychologique et spirituelle -, nous faisons d’autre part l’expérience de la proximité et de la compassion de Dieu qui, en Jésus, a partagé notre souffrance. Il ne nous abandonne pas et nous surprend souvent par le don d’une ténacité que nous n’aurions jamais cru avoir et que nous n’aurions jamais trouvée par nous-mêmes.

La maladie devient alors l’occasion d’une rencontre qui nous change, la découverte d’un rocher inébranlable auquel nous pouvons nous accrocher pour affronter les tempêtes de la vie. C’est une expérience qui nous rend plus forts même dans le sacrifice parce que nous sommes davantage conscients de ne pas être seuls. C’est pourquoi l’on dit que la douleur porte toujours en elle un mystère de salut : elle nous fait expérimenter la proche et réelle consolation qui vient de Dieu, au point de « connaître la plénitude de l’Évangile avec toutes ses promesses et sa vie » (Saint Jean-Paul II, Discours aux jeunes, Nouvelle-Orléans, 12 septembre 1987).

2. Et cela nous amène à la deuxième piste de réflexion : le don. Jamais comme dans la souffrance nous ne nous rendons davantage compte que toute espérance vient du Seigneur, et qu’elle est avant tout un don à accueillir et à cultiver en restant, selon une belle expression de Madeleine Delbrêl, « fidèles à la fidélité de Dieu » (Cf. Nous autres, gens des rues, Livre de vie, 1966).

De plus, ce n’est que dans la résurrection du Christ que notre destin tout entier trouve sa place, dans l’horizon infini de l’éternité. Seule sa Pâque nous donne la certitude que rien, « ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu » (Rm 8, 38-39). Toutes les sources de lumière qui permettent de surmonter les épreuves et les obstacles de la vie naissent de cette “grande espérance” (cf. Benoît XVI, Lett. enc. Spe salvi, 27.31). De plus, le Ressuscité marche avec nous, il se fait notre compagnon de route, comme pour les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-53). Comme eux, nous pouvons partager avec Lui notre désarroi, nos inquiétudes et nos déceptions, nous pouvons écouter sa Parole qui éclaire et enflamme nos cœurs. Nous pouvons le reconnaître présent dans la fraction du Pain en saisissant, dans le fait qu’il est avec nous même dans les limites du présent, cet “au- delà” qui nous redonne courage et confiance en se faisant proche.

3. Nous en arrivons ainsi au troisième aspect, celui du partage. Les lieux où l’on souffre sont souvent des lieux de partage, où l’on s’enrichit mutuellement. Combien de fois on apprend à espérer au chevet d’un malade ! Combien de fois on apprend à croire en se tenant près de ceux qui souffrent ! Combien de fois on découvre l’amour en se penchant sur ceux qui sont dans le besoin ! En d’autres termes, on se découvre être des “anges” de l’espérance, des messagers de Dieu les uns pour les autres, tous ensemble : malades, médecins, infirmières, membres de la famille, amis, prêtres, religieux et religieuses ; là où l’on se trouve : dans les familles, les cliniques, les centres de soins, les hôpitaux et les dispensaires.

Et il est important de savoir saisir la beauté et la portée de ces rencontres de grâce et d’apprendre à les inscrire dans notre âme pour ne pas les oublier : garder dans le cœur le sourire bienveillant d’un soignant, le regard reconnaissant et confiant d’un patient, le visage compréhensif et attentif d’un médecin ou d’un bénévole, celui, plein d’attente et d’inquiétude, d’un conjoint, d’un enfant, d’un petit-enfant, d’un ami très cher. Ce sont autant de lumières à garder précieusement qui, même dans l’obscurité de l’épreuve, non seulement donnent de la force mais enseignent le vrai goût de la vie, dans l’amour et la proximité (cf. Lc 10, 25-37).

Chers malades, chers frères et sœurs qui portez assistance à ceux qui souffrent, vous avez plus que jamais en ce Jubilé un rôle particulier à jouer. Votre marche avec les autres est un signe pour chacun, « un hymne à la dignité humaine, un chant d’espérance » (Bulle Spes non confundit, n. 11) dont la voix va bien au-delà des chambres et des lits des établissements de soins où vous êtes. Vous stimulez et encouragez dans la charité « l’agir harmonieux de toute la société » (ibid.), dans une symphonie parfois difficile à réaliser mais très douce et forte, précisément pour cette raison, capable d’apporter la lumière et la chaleur là où elle est le plus nécessaire.

Toute l’Église vous remercie ! Moi aussi, je vous remercie et je prie pour vous, en vous confiant à Marie, Santé des malades, à travers les paroles avec lesquelles tant de frères et de sœurs se sont adressés à elle dans le besoin :

Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu.
Ne méprise pas nos prières, alors que nous sommes dans l’épreuve,
mais de tous les dangers, délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie.

Je vous bénis, ainsi que vos familles et vos proches, et je vous demande, s’il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 14 janvier 2025

FRANÇOIS

 


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« Comment semons-nous l’espérance au milieu de tant de désespoirs ? » https://fr.zenit.org/2025/01/27/comment-semons-nous-lesperance-au-milieu-de-tant-de-desespoirs/ Mon, 27 Jan 2025 15:51:53 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205456 Discours du pape aux responsables en communication participant à la Rencontre promue par le Dicastère pour la communication (texte intégral)

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Le 27 janvier 2025, le pape a reçu dans la salle Clémentine les résidents des commissions épiscopales pour la communication et les directeurs des bureaux de communication des conférences épiscopales, participant à la Rencontre promue par le Dicastère pour la communication. Vous trouverez ci-dessous le discours prononcé.

 

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je vous accueille, vous qui, dans les Églises locales, exercez un service de responsabilité dans le domaine de la communication. Je suis heureux de vous voir ici, évêques, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques, appelés à communiquer la vie de l’Église et un regard chrétien sur le monde. C’est beau de communiquer ce regard chrétien.

Discours du pape aux Présidents des Commissions épiscopales pour la communication et aux Directeurs des Bureaux de communication des Conférences épiscopales, participant à la Rencontre promue par le Dicastère pour la Communication, 27 janvier 2025 © Vatican MediaNous nous retrouvons aujourd’hui, après avoir célébré le Jubilé du Monde de la Communication, pour faire ensemble un examen de conscience. Arrêtons-nous encore pour réfléchir sur la manière concrète dont nous communiquons, animés par la foi qui, comme il est écrit dans la Lettre aux Hébreux (cf. 11, 1), est le fondement des choses que l’on espère et la preuve de celles que l’on ne voit pas.

Demandons-nous donc : comment semons-nous l’espérance au milieu de tant de désespoirs qui nous touchent et nous interpellent ? Comment remédier au virus de la division qui menace aussi nos communautés ? Notre communication est-elle accompagnée de la prière ? Ou bien finissons-nous par communiquer l’Église en adoptant uniquement les règles du marketing d’entreprise ? Toutes ces questions, nous devons nous les poser.

Pouvons-nous témoigner que l’histoire de l’humanité ne débouche pas sur une impasse ? Et comment indiquer une perspective différente pour un futur qui n’est pas encore écrit ? J’aime bien cette expression écrire le futur. C’est à nous d’ écrire le futur.

Savons-nous communiquer que cet espoir n’est pas une illusion ? l’espérance ne déçoit jamais ; mais savons-nous communiquer cela ? Savons-nous communiquer que la vie des autres peut être plus belle, y compris à travers nous ? Est-ce que je peux, de mon côté, donner de la beauté à la vie des autres ? Et savons-nous communiquer et convaincre qu’il est possible de pardonner ? C’est tellement difficile !

La communication chrétienne consiste à montrer que le Royaume de Dieu est proche : ici, maintenant, et c’est comme un miracle qui peut être expérimenté par chaque personne, par chaque peuple. Un miracle qu’il faut raconter en offrant les clés de lecture pour regarder au-delà du banal, au-delà du mal, au-delà des préjugés, au-delà des stéréotypes, au-delà de soi-même. Le Royaume de Dieu est au-delà de nous. Le Royaume de Dieu passe aussi par notre imperfection, c’est beau ça. Le Royaume de Dieu arrive dans l’attention que nous portons aux autres, dans le soin que nous apportons à la lecture de la réalité. Il passe par la capacité à voir et à semer l’espérance du bien. Et à vaincre ainsi le fanatisme désespéré.

Discours du pape aux Présidents des Commissions épiscopales pour la communication et aux Directeurs des Bureaux de communication des Conférences épiscopales, participant à la Rencontre promue par le Dicastère pour la Communication, 27 janvier 2025 © Vatican MediaCe service, qui est pour vous un service institutionnel, est aussi la vocation de tout chrétien, de tout baptisé. Chaque chrétien est appelé à voir et à raconter les histoires de bonnes choses que le mauvais journalisme prétend effacer en ne donnant de la place qu’au mal. Le mal existe, il ne doit pas être caché, mais il doit susciter des questions et des réponses. Pour cela, votre tâche est grande et vous demande de sortir de vous-même, de faire un travail « symphonique », impliquant tout le monde, valorisant les aînés et les jeunes, les femmes et les hommes ; dans chaque langage, par les mots, l’art, la musique, la peinture, les images. Nous sommes tous appelés à examiner comment nous communiquons et ce que nous communiquons. Communiquer, toujours communiquer.

Frères et sœurs, le défi est de taille. Je vous encourage par conséquent à renforcer la synergie entre vous, à l’échelle continentale et à l’échelle universelle. À construire un modèle de communication différent, différent par son esprit, par sa créativité, par la force poétique qui vient de l’évangile et qui est inépuisable. Communiquer, est toujours original. Quand nous communiquons, nous sommes des créateurs de langages, de ponts. Nous sommes des créateurs. Une communication qui soit porteuse d’harmonie et qui soit une alternative concrète aux nouvelles tours de Babel. Réfléchissez un peu sur ça. Les nouvelles tours de Babel :tout le monde parle et personne ne se comprend. Pensez à ce symbolisme.

Je vous laisse deux mots : ensemble et réseau.

Discours du pape aux Présidents des Commissions épiscopales pour la communication et aux Directeurs des Bureaux de communication des Conférences épiscopales, participant à la Rencontre promue par le Dicastère pour la Communication, 27 janvier 2025 © Vatican MediaEnsemble. Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons communiquer la beauté que nous avons rencontrée : non pas parce que nous sommes qualifiés, non pas parce que nous avons plus de ressources, mais parce que nous nous aimons les uns les autres. De là vient la force d’aimer même nos ennemis, d’impliquer aussi ceux qui ont fait du mal, d’unir ce qui est divisé, de ne pas désespérer. Et de semer l’espoir. N’oubliez pas cela. Semer l’espoir.

Communiquer, pour nous, ce n’est pas une tactique, ce n’est pas une technique. Il ne s’agit pas de répéter des phrases toutes faites ou des slogans, ni de rédiger simplement des communiqués de presse. Communiquer est un acte d’amour. Seul un acte d’amour gratuit tisse des réseaux de bien. Mais les filets doivent être entretenus, réparés, chaque jour. Avec patience et avec foi.

Réseau est le deuxième mot sur lequel je vous invite à réfléchir. Car, en réalité, nous en avons perdu la mémoire, comme s’il s’agissait d’un mot lié à la civilisation numérique. C’est au contraire un mot ancien. Il nous rappelle, avant les réseaux sociaux, les filets des pêcheurs et l’invitation de Jésus à Pierre à devenir pêcheur d’hommes. Travailler en réseau donc c’est mettre en réseau des compétences, des connaissances, des interventions, pour pouvoir informer correctement et ainsi être tous sauvés de l’océan du désespoir et de la désinformation. C’est déjà un message, un premier témoignage en soi.

Pensons donc à tout ce que nous pourrions faire ensemble, grâce aux nouveaux outils de l’ère numérique, grâce aussi à l’intelligence artificielle, si au lieu de faire de la technologie une idole, nous nous engagions davantage dans la mise en réseau. Je vous avoue une chose : ce qui me préoccupe, plus que l’intelligence artificielle, c’est l’intelligence naturelle, c’est cette intelligence que nous devons développer.

Lorsque on a l’impression d’être tombé dans un abîme, on regarde au-delà, au-delà de nous-mêmes. Rien n’est perdu, nous pouvons toujours recommencer, en nous faisant confiance les uns aux autres et tous ensemble à Dieu, c’est le secret de notre force communicative. Travailler en réseau ! Être un réseau ! Au lieu de nous fier aux sirènes stériles de l’autopromotion, à la célébration de nos initiatives, réfléchissons à la manière de construire ensemble les récits de notre espérance.

Discours du pape aux Présidents des Commissions épiscopales pour la communication et aux Directeurs des Bureaux de communication des Conférences épiscopales, participant à la Rencontre promue par le Dicastère pour la Communication, 27 janvier 2025 © Vatican MediaVoilà votre tâche. Sa racine est ancienne. Le plus grand miracle que Jésus ait opéré pour Simon et les autres pêcheurs déçus et fatigués n’est pas tant ce filet rempli de poissons, mais le fait de les avoir aidés à ne pas tomber dans la désillusion et le découragement face à la défaite. S’il vous plaît, ne tombez pas dans cette tristesse intérieure. Ne perdez pas le sens de l’humour qui est sagesse, une sagesse de tous les jours.

Frères, sœurs, notre réseau est ouvert à tous. À tous ! La communication catholique n’est pas quelque chose à part, elle n’est pas réservée aux catholiques. Ce n’est pas une clôture dans laquelle s’enfermer, une secte pour parler entre nous, non ! La communication catholique est l’espace ouvert d’un témoignage qui sait écouter et capter les signes du Royaume. C’est le lieu d’accueil des vraies relations. Posons-nous la question : est-ce le cas de nos bureaux, des relations entre nous ? Notre réseau est la voix d’une Église qui, en sortant d’elle-même, se retrouve et retrouve les raisons de son espérance. L’Église doit sortir d’elle-même. J’aime penser à ce passage de l’Apocalypse où le Seigneur dit : « Je me tiens à la porte et je frappe » (3,20). Il dit cela pour entrer. Mais aujourd’hui, tant de fois le Seigneur frappe de l’intérieur pour que nous, les chrétiens, nous le laissions sortir ! Et nous souvent nous ne prenons le Seigneur que pour nous-mêmes. Nous devons faire sortir le Seigneur -il frappe à la porte pour sortir-, ne l’avons-nous pas un peu « asservi » à nos besoins ? Nos bureaux, nos relations les uns avec les autres, notre réseau, sont-ils vraiment ceux d’une Église en sortie ?

Merci, merci pour votre travail ! Allez de l’avant avec courage et la joie d’évangéliser. Je vous bénis tous de tout cœur. E s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci !

 


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« Partagez avec douceur l’espérance de vos cœurs » https://fr.zenit.org/2025/01/27/partagez-avec-douceur-lesperance-qui-est-dans-vos-coeurs-2/ Mon, 27 Jan 2025 15:45:34 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205433 Message du pape François pour la 59e Journée mondiale des communications sociales, 2025 (texte intégral)

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Chers frères et sœurs,

en ces temps marqués par la désinformation et la polarisation, où quelques centres de pouvoir contrôlent une masse sans précédent de données et d’informations, je me tourne vers vous en sachant à quel point votre travail de journaliste et de communicateur est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais. Nous avons besoin de votre engagement courageux pour mettre au centre de la communication la responsabilité personnelle et collective envers le prochain.

En pensant au Jubilé, que nous célébrons cette année comme un temps de grâce dans une époque très troublée, je voudrais vous inviter par ce message à être des communicateurs d’espérance, en commençant par un renouveau de votre travail et de votre mission selon l’esprit de l’Évangile.

Désarmer la communication
Dimanche De La Parole De Dieu, 26 Janvier 2025 © Vatican Media

Dimanche De La Parole De Dieu, 26 Janvier 2025 © Vatican Media

Trop souvent aujourd’hui, la communication ne suscite pas d’espérance, mais plutôt la peur et le désespoir, les préjugés et le ressentiment, le fanatisme et même la haine. Trop souvent, elle simplifie la réalité pour provoquer des réactions instinctives ; elle utilise la parole comme une lame ; elle se sert même à dessein d’informations fausses ou déformées pour envoyer des messages destinés à exciter, à provoquer, à blesser. J’ai déjà répété à plusieurs reprises qu’il est nécessaire de “désarmer” la communication, de la purifier de toute agressivité. Réduire la réalité à des slogans ne peut jamais apporter rien de bon. Nous voyons tous comment – à commencer par les débats télévisés aux joutes verbales sur les réseaux sociaux – le paradigme de la concurrence, de l’opposition, de la volonté de dominer et posséder, et de la manipulation de l’opinion publique risque de l’emporter.

Il y a aussi un autre phénomène inquiétant : celui que l’on pourrait appeler la “détournement programmé de l’attention” par le biais de systèmes numériques qui, en nous orientant selon les logiques du marché, modifient notre perception de la réalité. Nous assistons ainsi, souvent impuissants, à une sorte d’atomisation des intérêts qui finit par saper les fondements de notre appartenance à une communauté, la capacité de travailler ensemble pour un bien commun, de nous écouter et de comprendre les raisons de l’autre. Il semble donc que l’identification d’un “ennemi” contre lequel se déchaîner verbalement soit indispensable pour s’affirmer. Et quand l’autre devient un “ennemi”, quand son visage et sa dignité sont obscurcis pour se moquer de lui, la possibilité de générer de l’espérance disparaît également. Comme nous l’a enseigné Don Tonino Bello, tous les conflits « trouvent leur racine dans la disparition des visages ». [1] Nous ne pouvons pas accepter cette logique.

Espérer, en effet, n’est pas du tout facile. Georges Bernanos disait que « n’espèrent que ceux qui ont le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prenaient faussement pour de l’espérance. […] L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques ». [2] L’espérance est une vertu cachée, tenace et patiente. Cependant, pour les chrétiens, espérer n’est pas un choix facultatif, mais une condition irréductible. Comme l’a rappelé Benoît XVI dans l’encyclique Spe salvi, l’espérance n’est pas un optimisme passif mais, au contraire, une vertu “performative”, capable de changer la vie : « Celui qui a l’espérance vit différemment ; une vie nouvelle lui a déjà été donnée » (n. 2).

Rendre raison avec douceur de l’espérance qui est en nous

Dimanche De La Parole De Dieu, 26 Janvier 2025 © Vatican MediaNous trouvons dans la première lettre de Pierre une synthèse admirable dans laquelle l’espérance est mise en relation avec le témoignage et la communication chrétienne : « Honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect » (3, 15-16). Je voudrais m’arrêter sur trois messages que nous pouvons tirer de ces paroles.

« Honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur » : l’espérance des chrétiens a un visage, celui du Seigneur ressuscité. Sa promesse d’être toujours avec nous par le don de l’Esprit Saint nous permet d’espérer même contre toute espérance et de voir les miettes de bien cachées même quand tout semble perdu.

Le deuxième message nous demande d’être prêts à rendre raison de l’espérance qui est en nous. Il est intéressant de noter que l’apôtre nous invite à rendre compte de l’espérance « devant quiconque nous demande ». Les chrétiens ne sont pas d’abord ceux qui “parlent” de Dieu, mais ceux qui reflètent la beauté de son amour, une nouvelle façon de vivre toute chose. C’est l’amour vécu qui suscite la question et exige la réponse : pourquoi vivez-vous ainsi ? Pourquoi êtes-vous ainsi ?

Dans l’expression de saint Pierre, nous trouvons enfin un troisième message : la réponse à cette question doit être donnée « avec douceur et respect ». La communication des chrétiens – mais je dirais aussi la communication en général – devrait être tissée de douceur, de proximité : le style des compagnons de route, suivant le plus grand Communicateur de tous les temps, Jésus de Nazareth qui dialoguait le long de la route avec les deux disciples d’Emmaüs, faisant brûler leur cœur par la manière dont il interprétait les événements à la lumière des Écritures.

C’est pourquoi je rêve d’une communication capable de faire de nous les compagnons de route de nombreux frères et sœurs, de raviver en eux l’espérance en ces temps troublés. Une communication capable de parler au cœur, de susciter non pas des réactions passionnées de fermeture et de colère, mais des attitudes d’ouverture et d’amitié ; capable de mettre en valeur la beauté et l’espérance, même dans les situations apparemment les plus désespérées ; capable de susciter l’engagement, l’empathie, l’intérêt pour les autres. Une communication qui nous aide à « reconnaître la dignité de tout être humain et à prendre soin ensemble de notre maison commune » (Lett. enc. Dilexit nos, n. 217).

Je rêve d’une communication qui ne vende pas d’illusions ni de peurs, mais qui soit capable de donner des raisons d’espérer. Martin Luther King a dit : « Si je peux aider quelqu’un en chemin, si je peux réconforter quelqu’un avec un mot ou une chanson… alors ma vie n’aura pas été vécue en vain ». [3] Pour ce faire, nous devons guérir les “maladies” du protagonisme et de l’autoréférentialité, éviter le risque de mal parler les uns des autres : le bon communicateur fait en sorte que ceux qui écoutent, lisent ou regardent puissent prendre part, être proches, trouver le meilleur d’eux-mêmes et entrer avec ces attitudes dans les histoires qui leur sont racontées. Communiquer de cette manière aide à devenir des “pèlerins de l’espérance”, selon la devise du Jubilé.

Espérer ensemble
Dimanche De La Parole De Dieu, 26 Janvier 2025 © Vatican Media

Dimanche De La Parole De Dieu, 26 Janvier 2025 © Vatican Media

L’espérance est toujours un projet communautaire. Pensons un instant à la grandeur du message de cette année de grâce : nous sommes tous invités – vraiment tous ! – à recommencer, à laisser Dieu nous relever, à le laisser nous embrasser et nous combler de miséricorde. Les dimensions personnelle et communautaire sont imbriquées dans tout cela. Nous nous mettons en route ensemble, nous faisons le pèlerinage avec de nombreux frères et sœurs, nous franchissons la Porte Sainte ensemble.

Le Jubilé a de nombreuses implications sociales. Pensons par exemple au message de miséricorde et d’espérance pour ceux qui vivent dans les prisons, ou encore à l’appel à la proximité et à la tendresse envers ceux qui souffrent et sont en marge de la société. Le Jubilé nous rappelle que ceux qui deviennent des artisans de paix « seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9). Il nous ouvre donc à l’espérance, il nous montre la nécessité d’une communication attentive, douce, réfléchie, capable d’indiquer des voies de dialogue. Je vous encourage donc à découvrir et à raconter les multiples histoires porteuses de bien, cachées dans les plis de l’actualité ; à imiter les chercheurs d’or qui tamisent inlassablement le sable à la recherche de la minuscule pépite. Il est bon de trouver ces semences d’espérance et de les faire connaître. Cela aide le monde à être un peu moins sourd au cri des plus petits, un peu moins indifférent, un peu moins fermé. Sachez toujours trouver les étincelles de bien qui nous permettent d’espérer. Cette communication peut aider à tisser la communion, à nous faire sentir moins seuls, à redécouvrir l’importance de marcher ensemble.

Ne pas oublier le cœur
Dimanche De La Parole De Dieu, 26 Janvier 2025 © Vatican Media

Dimanche de la Parole de Dieu, 26 janvier 2025 © Vatican Media

Chers frères et sœurs, face aux conquêtes vertigineuses de la technologie, je vous invite à prendre soin de votre cœur, c’est-à-dire de votre vie intérieure. Qu’est-ce que cela signifie ? Je vous laisse quelques pistes.

Soyez doux et n’oubliez jamais le visage de l’autre ; parlez au cœur des femmes et des hommes au service desquels vous faites votre travail.

Ne laissez pas les réactions instinctives guider votre communication. Semez toujours l’espérance, même si c’est difficile, même si cela coûte, même si cela semble ne pas porter de fruits.

Essayez de pratiquer une communication qui sache guérir les blessures de notre humanité.

Faites place à la confiance du cœur qui, comme une fleur fragile mais résistante, résiste aux tempêtes de la vie et s’épanouit dans les endroits les plus inattendus : l’espérance des mères qui prient chaque jour pour voir revenir leurs enfants des tranchées d’un conflit ; l’espérance des pères qui émigrent au milieu de mille risques et vicissitudes à la recherche d’un avenir meilleur ; l’espérance des enfants qui parviennent à jouer, à sourire et à croire en la vie même au milieu des décombres des guerres et dans les rues pauvres des favelas.

Soyez les témoins et les promoteurs d’une communication non hostile, diffusant une culture de l’attention, construisant des ponts et transperçant les murs visibles et invisibles de notre époque.

Racontez des histoires pleines d’espérance, en prenant à cœur notre destin commun et en écrivant ensemble l’histoire de notre avenir.

Tout cela, vous pouvez et nous pouvons le faire avec la grâce de Dieu que le Jubilé nous aide à recevoir en abondance. Je prie pour cela et je bénis chacun d’entre vous ainsi que votre travail.

Rome, Saint-Jean-de-Latran, 24 janvier 2025, Mémoire de saint François de Sales

François

__________________

[1] «La pace come ricerca del volto», in Omelie e scritti quaresimali, Molfetta 1994, 317.

[2] Georges Bernanos, La liberté, pour quoi faire, Paris 1995.

[3] Sermon « L’instinct du tambour-major », 4 février 1968.

 


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Les cinq actions qui caractérisent la mission du Messie https://fr.zenit.org/2025/01/27/les-cinq-actions-qui-caracterisent-la-mission-du-messie/ Mon, 27 Jan 2025 15:15:59 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205420 Homélie du pape à l'occasion du Dimanche de la Parole de Dieu (texte intégral)

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Dimanche de la Parole de Dieu
Jubilé du monde de la communication

L’Évangile que nous avons entendu nous annonce l’accomplissement d’une prophétie débordante de l’Esprit Saint. Et la personne qui l’accomplit est celle qui vient « dans la puissance de l’Esprit » (Lc 4, 14) : c’est Jésus, le Sauveur.

La Parole de Dieu est vivante : à travers les siècles, elle chemine avec nous et, par la puissance de l’Esprit Saint, elle agit dans l’histoire. En effet, le Seigneur est toujours fidèle à sa promesse qu’il tient par amour pour les hommes. C’est exactement ce que Jésus dit dans la synagogue de Nazareth : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre » (Lc 4, 21).

Dimanche de la Parole de Dieu, 26 janvier 2025 © Vatican MediaSœurs et frères, quelle heureuse coïncidence ! En ce dimanche de la Parole de Dieu, encore au début du Jubilé, est proclamée cette page de l’Évangile de Luc dans laquelle Jésus se révèle comme le Messie « consacré par l’onction » (v. 18) et envoyé pour « annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » (v. 19) ! Jésus est la Parole vivante en qui toutes les Écritures trouvent leur plein accomplissement. Et nous, dans l’aujourd’hui de la Sainte Liturgie, nous sommes ses contemporains : nous aussi, émerveillés, ouvrons nos cœurs et nos esprits pour l’écouter, car « c’est Lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures » (Conc. Vat II, Const. Sacrosanctum Concilium, n. 7). J’ai dit un mot : émerveillement. Lorsque nous entendons l’Évangile, les paroles de Dieu, il ne s’agit pas seulement de les entendre, de les comprendre, non. Elles doivent atteindre le cœur et produire ce que j’ai dit : “l’émerveillement”. La Parole de Dieu nous émerveille toujours, elle nous renouvelle toujours, elle entre dans notre cœur et nous renouvelle toujours.

Dans cette attitude de foi joyeuse, nous sommes invités à accueillir l’antique prophétie telle qu’elle est sortie du Cœur du Christ, en nous arrêtant sur les cinq actions qui caractérisent la mission du Messie : une mission unique et universelle ; unique, parce que Lui seul peut l’accomplir ; universelle, parce qu’il veut impliquer tout le monde.

 

Dimanche de la Parole de Dieu, 26 janvier 2025 © Vatican MediaTout d’abord, il est « envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (v. 18). Voici l’« évangile », la bonne nouvelle que Jésus annonce : le Royaume de Dieu est proche ! Quand Dieu règne, l’homme est sauvé. Le Seigneur vient visiter son peuple, en prenant soin de l’humble et du misérable. Cet Évangile est une parole de compassion qui nous appelle à la charité, à la remise des dettes du prochain et à un engagement social généreux. N’oublions pas que le Seigneur est proche, miséricordieux et compatissant. La proximité, la miséricorde et la compassion sont le style de Dieu. Il est ainsi : miséricordieux, proche, compatissant.

La deuxième action du Christ est d’« annoncer aux captifs leur libération » (v. 18). Frères, sœurs, les jours du mal sont comptés, car l’avenir appartient à Dieu. Par la puissance de l’Esprit, Jésus nous rachète de toute culpabilité et libère notre cœur, Il le libère de toute chaîne intérieure, apportant au monde le pardon du Père. Cet Évangile est une parole de miséricorde qui nous appelle à devenir des témoins passionnés de la paix, de la solidarité et de la réconciliation.

La troisième action, par laquelle Jésus accomplit la prophétie, est de donner « la vue aux aveugles » (v. 18). Le Messie nous ouvre les yeux du cœur, souvent éblouis par l’attrait du pouvoir et de la vanité : des maladies de l’âme qui nous empêchent de reconnaître la présence de Dieu et qui rendent invisibles les faibles et les souffrants. Cet Évangile est une parole de lumière qui nous appelle à la vérité, au témoignage de la foi et à la cohérence de la vie.

Dimanche de la Parole de Dieu, 26 janvier 2025 © Vatican MediaLa quatrième action est de « remettre en liberté les opprimés » (v. 18). Aucun esclavage ne résiste à l’œuvre du Messie qui fait de nous des frères en son nom. Les prisons de la persécution et de la mort sont grandement ouvertes par la puissance d’amour de Dieu ; car cet Évangile est une parole de liberté qui nous appelle à la conversion du cœur, à l’honnêteté de la pensée et à la persévérance dans l’épreuve.

Enfin, la cinquième action : Jésus est envoyé « annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » (v. 19). Il s’agit d’un temps nouveau qui ne consume pas la vie, mais la régénère. C’est un Jubilé, comme celui que nous avons commencé, qui nous prépare avec espérance à la rencontre définitive avec le Rédempteur. L’Évangile est une parole de joie qui nous appelle à l’accueil, à la communion et à la marche, en tant que pèlerins, vers le Royaume de Dieu.

Par ces cinq actions, Jésus a déjà accompli la prophétie d’Isaïe. En réalisant notre délivrance, il nous annonce que Dieu s’approche de notre pauvreté, nous rachète du mal, éclaire nos yeux, brise le joug des oppressions et nous fait entrer dans la jubilation d’un temps et d’une histoire où Il se rend présent, pour marcher avec nous et nous conduire à la vie éternelle. Le salut qu’Il nous donne n’est pas encore pleinement réalisé, nous le savons. Cependant les guerres, les injustices, la douleur, la mort n’auront pas le dernier mot. L’Évangile est une parole vivante et sûre, qui ne déçoit jamais. L’Évangile ne déçoit jamais.

Dimanche de la Parole de Dieu, 26 janvier 2025 © Vatican MediaFrères et sœurs, en ce dimanche consacré spécialement à la Parole de Dieu, rendons grâce au Père de nous avoir adressé son Verbe fait homme pour le salut du monde. C’est l’événement dont parlent toutes les Écritures, qui ont pour véritables auteurs les hommes et l’Esprit Saint (cf. Conc. Vat. II, Const. dogm. Dei Verbum, n. 11). Toute la Bible fait mémoire du Christ et de son œuvre, et l’Esprit l’actualise dans notre vie et dans l’histoire. Lorsque nous lisons les Écritures, lorsque nous les prions et les étudions, nous ne recevons pas seulement des informations sur Dieu, mais nous accueillons plutôt l’Esprit qui nous rappelle tout ce que Jésus a dit et fait (cf. Jn 14, 26). Ainsi notre cœur, enflammé par la foi, attend dans l’espérance la venue de Dieu. Frères et sœurs, nous devons nous habituer à lire les Écritures. J’aime recommander à chacun d’avoir un petit Évangile, un petit Nouveau Testament de poche, et de l’emporter dans son sac, de l’avoir toujours sur soi, de le prendre pendant la journée et de le lire. Un passage, deux passages… Et ainsi, pendant la journée, il y a ce contact avec le Seigneur. Un petit Évangile suffit.

Répondons avec ardeur à la bonne nouvelle du Christ ! Car le Seigneur ne nous a pas parlé comme à des auditeurs muets, mais comme à des témoins, nous appelant à évangéliser en tout temps et en tout lieu. De nombreuses parties du monde, quarante frères et sœurs sont venus ici aujourd’hui pour recevoir le ministère du lectorat. Merci ! Nous leur sommes reconnaissants et nous prions pour eux. Nous prions tous pour vous. Engageons-nous donc à porter la bonne nouvelle aux pauvres, à proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, à remettre en liberté les opprimés et à proclamer une année de grâce accordée par le Seigneur. Alors oui, sœurs et frères, nous transformerons le monde selon la volonté de Dieu, qui l’a créé et racheté par amour. Merci !

 


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Un cardinal indien nommé préfet du Dicastère pour le dialogue interreligieux https://fr.zenit.org/2025/01/27/un-cardinal-indien-nomme-prefet-du-dicastere-pour-le-dialogue-interreligieux/ Mon, 27 Jan 2025 15:05:07 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205415 Le cardinal George Jacob Koovakad est de rite syro-malabar

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À 51 ans, le cardinal indien George Jacob Koovakad devient le nouveau préfet du Dicastère pour le dialogue interreligieux au Vatican. Nommé par le pape ce 24 janvier 2025, il succède au cardinal espagnol Miguel Ángel Ayuso Guixot, décédé le 25 novembre dernier.

Au service du Saint-Siège depuis 25 ans, il était jusqu’à présent responsable de l’organisation des voyages apostoliques du pape, mission qu’il poursuivra parallèlement à sa nouvelle responsabilité.

La nomination d’un prélat de rite syro-malabar à la tête de ce dicastère est un signe fort donné par l’Église qui désire rester fermement engagée dans sa mission de dialogue et d’unité. Les syro-malabars en Inde suivent le rite oriental de l’Église catholique, mais vivent depuis quelques années de fortes tensions entre eux et avec Rome.

Un diplomate et un organisateur
Consécration épiscopale de Mgr George Jacob Koovakad le 24 novembre 2024 © Vatican Media

Consécration épiscopale de Mgr George Jacob Koovakad le 24 novembre 2024 © Vatican Media

Originaire du Kerala, George Koovakad a été ordonné prêtre en juillet 2004 pour l’archéparchie de Changanacherry, dans le sud de l’Inde. Il a obtenu en 2006 un doctorat en droit canonique à l’Université pontificale de la Sainte-Croix, à Rome. « Je suis né et j’ai été élevé dans une société multiculturelle et multireligieuse où toutes les religions sont respectées et assurent l’harmonie » a-t-il déclaré, « la diversité est une richesse ! ».

Jeune prêtre, il a rejoint le service diplomatique du Saint-Siège, servant dans diverses nonciatures, notamment en Algérie, en Corée du Sud, en Iran, au Costa Rica et au Venezuela. En juillet 2020, il a commencé à travailler à la Section des affaires générales de la Secrétairerie d’État pour superviser l’organisation des voyages apostoliques du pape. Il a ainsi coordonné une douzaine de voyages, et aussi dans des pays représentant un enjeu pour le dialogue interreligieux comme le Kazakhstan, Bahreïn, la Mongolie et l’Asie du sud-est en septembre 2024.

« Les voyages du Saint-Père ont presque toujours des implications interreligieuses, des rencontres avec les représentants d’autres religions, des moments de fraternité vécue » explique le cardinal. « Je pense au récent voyage en Asie et en Océanie en septembre 2024, lorsque le pape François a béni le “tunnel de l’amitié” qui relie la mosquée à la cathédrale de Jakarta, en Indonésie. »

La foi chrétienne est capable d’inculturation 
Mgr Koovakad avec le pape lors d'un voyage apostolique © Vatican Media

Mgr Koovakad avec le pape lors d’un voyage apostolique © Vatican Media

En octobre 2024, le P. George Koovakad a reçu la consécration épiscopale dans la cathédrale syro-malabare de Sainte-Marie à Changanacherry, en présence de l’archevêque majeur des Syro-malabars, Mgr Raphael Thattil, de l’archevêque de Changanacherry, Mgr Thomas Tharayil, et de Mgr Edgar Peña Parra, substitut pour les Affaires générales à la Secrétairerie d’État.

Peu de temps après, le pape François l’a créé cardinal lors du consistoire du 7 décembre 2024, et préfet de ce Dicastère quelques mois après. Nomination qu’il accueille avec surprise et inquiétude, mais également beaucoup de gratitude.

Il déclare aux médias du Vatican que « le dialogue interreligieux n’est pas simplement un dialogue entre religions, mais entre croyants appelés à témoigner dans le monde de la beauté de la foi en Dieu, de la pratique de la charité fraternelle et du respect. »

 « La foi chrétienne est capable d’inculturation : les chrétiens sont appelés à être des semences de fraternité pour tous » ajoute-t-il. « Cela ne signifie pas renoncer à sa propre identité, mais plutôt être conscient que l’identité n’est pas et ne devrait jamais être une raison pour ériger des murs ou discriminer les autres, et qu’elle est toujours une occasion de construire des ponts. »

 

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Les 80 ans de la libération du camp de concentration d’Auschwitz https://fr.zenit.org/2025/01/27/quatre-vingts-ans-depuis-la-liberation-du-camp-de-concentration-dauschwitz/ Mon, 27 Jan 2025 14:53:43 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205411 Paroles du pape après l'Angélus (texte intégral)

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Chers frères et sœurs :

Le conflit actuel au Soudan, qui a débuté en avril 2023, provoque la plus grave crise humanitaire au monde, avec des conséquences dramatiques également au Sud-Soudan. Je tiens à exprimer ma proximité aux populations des deux pays, et je les invite à la fraternité, à la solidarité, à éviter toute forme de violence et à ne pas se laisser instrumentaliser. Je renouvelle mon appel aux belligérants soudanais pour qu’ils cessent les hostilités et acceptent de s’asseoir à la table des négociations. Je demande à la communauté internationale de faire tout son possible pour apporter l’aide humanitaire nécessaire aux personnes déplacées et pour aider les belligérants à trouver rapidement le chemin de la paix.

Je suis préoccupé par la situation en Colombie, en particulier dans la région du Catatumbo, où les affrontements entre groupes armés ont fait de nombreuses victimes civiles et plus de 30 000 personnes déplacées. Je leur exprime ma proximité et je prie pour eux.

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des lépreux. J’encourage tous ceux qui œuvrent en faveur des personnes touchées par cette maladie à poursuivre leur engagement et à aider ceux qui sont guéris à réintégrer la société. Qu’ils ne soient pas marginalisés !

Demain est la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste : quatre-vingts ans se sont écoulés depuis la libération du camp de concentration d’Auschwitz. L’horreur de l’extermination de millions d’hébreux et d’autres croyants qui a eu lieu au cours de ces années ne peut être oubliée ou niée. Je me souviens de la poétesse hongroise Edith Bruck, qui vit à Rome. Elle a souffert de tout cela. Aujourd’hui, si vous le souhaitez, vous pouvez l’écouter dans l’émission « Che tempo che fa ». C’est une grande dame. Souvenons-nous aussi des nombreux chrétiens, y compris des nombreux martyrs. Je renouvelle mon appel à tous pour lutter ensemble contre le fléau de l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination et de persécution religieuse. Construisons ensemble un monde plus fraternel et plus juste, en éduquant les jeunes à avoir un cœur ouvert à tous, dans une logique de fraternité, de pardon et de paix.

Je vous salue, vous tous qui venaient d’Italie et de nombreuses parties du monde ; je vous salue plus particulièrement, vous les journalistes et les professionnels de la communication qui avez vécu votre Jubilé en ces jours : je vous exhorte à être toujours des narrateurs de l’espérance.

Je salue les Polonais, en particulier ceux de Zabno, les étudiants de l’Institut Zurbarán de Badajoz (Espagne), les fidèles de Siquirres (Costa Rica), le groupe de jeunes filles de 15 ans du Panama.

Je salue les pèlerins de l’Unité pastorale de Busto Garolfo et d’Olcella, de l’archidiocèse de Milan.

Et je vous accueille avec joie, garçons et filles de l’Action Catholique, des paroisses et des écoles catholiques de Rome. Vous êtes venus à la fin de la « Caravane de la Paix », au cours de laquelle vous avez réfléchi sur la présence de Jésus dans vos vies, en témoignant à vos contemporains de la beauté de l’accueil et de la fraternité. Et maintenant, écoutons ces jeunes qui veulent nous dire des choses… Allez-y ! forts !

[lecture du message]

Maintenant, il [le garçon qui lit] a dit une très belle parole [le garçon la relit : « Pour qu’ils réussissent à faire taire les armes »]. Le garçon est bon ! Saluez de ma part tous les garçons et toutes les filles.

Je vous souhaite à tous un joyeux dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon appétit et à bientôt !

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« Redécouvrir Jésus avec un nouvel étonnement » https://fr.zenit.org/2025/01/27/redecouvrir-jesus-avec-un-nouvel-etonnement/ Mon, 27 Jan 2025 09:19:12 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205401 Angélus du dimanche 26 janvier 2025 (texte intégral)

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Chers frères et sœurs, joyeux dimanche !

En ce dimanche, l’évangéliste Luc nous présente Jésus dans la synagogue de Nazareth, la ville où il a grandi. Il lit le passage du prophète Isaïe qui annonce la mission évangélisatrice et libératrice du Messie, puis, dans le silence général, il déclare : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture » (cf. Lc 4, 21).

Imaginez la surprise et la perplexité des concitoyens de Jésus, qui le connaissaient comme le fils du charpentier Joseph et qui n’auraient jamais imaginé qu’il puisse se présenter comme le Messie. Pourtant, il en est bien ainsi : Jésus proclame que, par sa présence, « une année favorable accordée par le Seigneur » (v. 19) est arrivée. C’est une bonne nouvelle pour tous, et en particulier pour les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les opprimés (cf. v. 18).

Angélus, 26 janvier 2025 © Vatican MediaCe jour-là, à Nazareth, Jésus a placé ses interlocuteurs face à un choix concernant son identité et sa mission. Dans la synagogue, personne ne peut s’empêcher de s’interroger : est-il seulement le fils du charpentier qui s’arroge un rôle qui ne lui appartient pas, ou est-il vraiment le Messie, envoyé par Dieu pour sauver le peuple du péché ?

L’évangéliste nous dit que les Nazaréens n’ont pas reconnu en Jésus l’oint du Seigneur. Ils pensaient trop bien le connaître et cela, au lieu de faciliter l’ouverture de leur esprit et de leur cœur, les a bloqués, comme un voile qui obscurcit la lumière.

Sœurs et frères, cet événement, avec toutes les analogies qui s’imposent, se vérifie aussi pour nous aujourd’hui. Nous aussi, nous sommes interpellés par la présence et les paroles de Jésus ; nous aussi, nous sommes appelés à reconnaître en lui le Fils de Dieu, notre Sauveur. Mais il peut nous arriver, comme à ses compatriotes, de penser que nous le connaissons déjà, que nous savons déjà tout de lui, que nous avons grandi avec lui, à l’école, à la paroisse, au catéchisme, dans un pays de culture catholique… Et donc, pour nous aussi, Il est une Personne proche, « trop » proche.

Angélus, 26 janvier 2025 © Vatican MediaEssayons de nous demander : entendons-nous l’autorité unique avec laquelle Jésus de Nazareth parle ? Reconnaissons-nous qu’il est porteur d’une annonce de salut que personne d’autre ne peut nous donner ? Et moi, ai-je besoin de ce salut ? Est-ce que je me sens, moi aussi, d’une certaine manière, pauvre, emprisonné, aveugle, opprimé ? Alors, seulement alors, « l’année de grâce » viendra pour moi aussi !

Adressons-nous avec confiance à Marie, Mère de Dieu et notre Mère, pour qu’elle nous aide à reconnaître Jésus.

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« Croyons-nous que l’espérance ne déçoit pas ? » https://fr.zenit.org/2025/01/26/croyons-nous-que-lesperance-ne-decoit-pas/ Sun, 26 Jan 2025 16:54:10 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205398 Conversion de saint Paul, apôtre – Homélie du pape lors de la célébration des secondes vêpres (texte intégral)

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Jésus arrive chez ses amies, Marthe et Marie, quand leur frère Lazare est déjà mort depuis quatre jours. Tout espoir semble désormais perdu, au point que les premiers mots de Marthe expriment sa douleur et le regret que Jésus soit arrivé tard : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » (Jn 11, 21). Mais en même temps, l’arrivée de Jésus allume dans le cœur de Marthe la lumière de l’espérance et la conduit à une profession de foi : « Maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera » (v. 22). C’est cette attitude de toujours laisser la porte ouverte, jamais fermée ! Jésus, en effet, lui annonce la résurrection des morts non seulement comme un événement qui se produira à la fin des temps, mais comme une chose qui se produit déjà dans le présent, parce qu’Il est lui-même la résurrection et la vie. Puis Il lui pose une question : « Crois-tu cela ? » (v. 26). Cette question est aussi pour nous, pour toi, pour moi : “Crois-tu cela ?”

Arrêtons-nous aussi sur cette question : « Crois-tu cela ? » (v. 26). C’est une question brève mais exigeante.

Cette tendre rencontre entre Jésus et Marthe, que nous avons entendue dans l’Évangile, nous enseigne que, même dans les moments de désolation, nous ne sommes pas seuls et que nous pouvons continuer à espérer. Jésus donne la vie, même lorsqu’il semble que tout espoir a disparu. Après une perte douloureuse, une maladie, une déception amère, une trahison, ou d’autres expériences difficiles, l’espérance peut vaciller. Mais si chacun peut connaître des moments de désespoir ou rencontrer des personnes qui ont perdu l’espérance, l’Évangile nous dit que l’espérance renaît toujours avec Jésus ; Il nous relève toujours des cendres de la mort. Jésus nous relève toujours, Il nous donne la force de nous remettre en route, de recommencer.

Chers frères et sœurs, ne l’oublions jamais : l’espérance ne déçoit pas ! L’espérance ne déçoit jamais ! L’espérance est la corde à laquelle nous nous sommes accrochés avec l’ancre sur la plage. Et cela ne déçoit jamais ! Cela est également important pour la vie des Communautés chrétiennes, de nos Églises et de nos relations œcuméniques. Parfois, nous sommes accablés par la fatigue, nous sommes découragés par les résultats de nos efforts, il nous semble que même le dialogue et la collaboration entre nous sont sans espoir, presque voués à la mort, et tout cela nous fait éprouver la même angoisse que Marthe ; mais le Seigneur vient. Croyons-nous cela ? Croyons-nous qu’Il est la résurrection et la vie ? Qu’Il recueille nos peines et nous donne toujours la grâce de repartir ensemble ? Croyons-nous cela ?

Ce message d’espérance est au cœur du Jubilé que nous avons entamé. L’apôtre Paul, dont nous commémorons aujourd’hui la conversion au Christ, déclarait aux chrétiens de Rome : « L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Nous avons tous – tous – reçu le même Esprit, et c’est là le fondement de notre marche œcuménique. Il y a l’Esprit qui nous guide sur ce chemin. Ce ne sont pas des choses pratiques pour mieux nous comprendre. Non, il y a l’Esprit, et nous devons aller sous la conduite de cet Esprit.

Cette Année jubilaire de l’espérance, célébrée par l’Église catholique, coïncide avec un anniversaire d’une grande importance pour tous les chrétiens : le 1700ème anniversaire du premier grand Concile œcuménique, le Concile de Nicée. Ce Concile s’est efforcé de préserver l’unité de l’Église à une époque très difficile, et les Pères conciliaires ont approuvé à l’unanimité le Credo que de nombreux chrétiens récitent encore chaque dimanche au cours de l’Eucharistie. Ce Credo est une profession de foi commune qui dépasse toutes les divisions qui ont blessé le Corps du Christ au cours des siècles. L’anniversaire du Concile de Nicée est donc une année de grâce ; elle est aussi une opportunité pour tous les chrétiens qui récitent le même Credo et croient au même Dieu : redécouvrons les racines communes de la foi, préservons l’unité ! Toujours de l’avant ! Cette unité que nous voulons tous trouver, qu’elle arrive. Il ne vous vient pas à l’esprit ce que disait un grand théologien orthodoxe, Ioannis Zizioulas : “Je sais quand sera la date de l’unité pleine : le jour après le jugement final” ? Mais en attendant, nous devons marcher ensemble, travailler ensemble, prier ensemble, nous aimer ensemble. C’est très beau !

Chers frères et sœurs, cette foi que nous partageons est un don précieux, mais c’est aussi un défi. En effet, cet anniversaire ne doit pas seulement être célébré comme un “souvenir historique”, mais aussi comme un engagement à témoigner de la communion croissante entre nous. Nous devons veiller à ne pas la laisser s’échapper, à construire des liens solides, à cultiver l’amitié réciproque, à être des tisseurs de communion et de fraternité.

En cette Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens, nous pouvons également vivre l’anniversaire du Concile de Nicée comme un appel à persévérer sur le chemin de l’unité. Providentiellement, Pâques sera célébrée le même jour dans les calendriers grégorien et julien, précisément en cette année d’anniversaire œcuménique. Je renouvelle mon appel pour que cette coïncidence serve de rappel à tous les chrétiens pour qu’ils fassent un pas décisif vers l’unité, autour d’une date commune, une date pour Pâques (cf. Bolla Spes non confundit, n. 17) ; et l’Église Catholique est prête à accepter la date que tous souhaitent : une date de l’unité.

Je remercie le Métropolite Polycarpe, qui représente le Patriarcat œcuménique, l’Archevêque Ian Ernest, qui représente la Communion anglicane et qui termine son précieux service dont je lui suis très reconnaissant – Je lui souhaite le meilleur pour son retour dans son pays d’origine – ainsi que les représentants des autres Églises qui participent à ce sacrifice de louange du soir. Il est important de prier ensemble et votre présence ici est une source de joie pour tous. Je salue également les étudiants soutenus par le Comité pour la Collaboration Culturelle avec les Orthodoxes Orientales du Dicastère pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, les participants à la visite d’étude de l’Institut Œcuménique de Bossey du Conseil Œcuménique des Églises, et les nombreux autres groupes œcuméniques et pèlerins qui sont venus à Rome pour cette célébration. Je remercie la chorale, qui nous offre un si bel environnement de prière. Que chacun de nous, comme saint Paul, trouve son espérance dans le Fils incarné de Dieu et l’offre aux autres là où l’espérance s’est évanouie, où des vies ont été brisées ou des cœurs ont été accablés par l’adversité (cf. Homélie Ouverture de la Porte Sainte et Messe de la nuit de Noël, 24 décembre 2024).

En Jésus l’espérance est toujours possible. Il soutient aussi l’espérance de notre marche commune vers Lui. Et la question posée à Marthe et qui nous est adressée ce soir revient encore : “Crois-tu cela ?”. Croyons-nous en la communion entre nous ? Croyons-nous que l’espérance ne déçoit pas ?

Chères sœurs, chers frères c’est le moment de confirmer notre profession de foi dans le Dieu unique et de trouver dans le Christ Jésus le chemin de l’unité. En attendant que le Seigneur “revienne dans la gloire pour juger les vivants et les morts” (cf. Credo de Nicée), ne nous lassons pas de témoigner, devant tous les peuples, du Fils unique de Dieu, source de toute notre espérance.

 


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« La grâce du sacrement s’enracine dans tout ce qui enrichit la personnalité unique de chacun » https://fr.zenit.org/2025/01/26/la-grace-du-sacrement-senracine-dans-tout-ce-qui-enrichit-la-personnalite-unique-de-chacun/ Sat, 25 Jan 2025 23:52:28 +0000 https://fr.zenit.org/?p=205392 Discours du pape François aux supérieurs des Grands Séminaires de France (texte intégral)

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Chers Recteurs,

je suis heureux de vous accueillir à l’occasion de votre pèlerinage jubilaire, alors que vous vous êtes réunis pour réfléchir sur la formation sacerdotale. Celle-ci est un cheminement de discernement dans lequel vous jouez un rôle essentiel. Vous êtes, comme ce vieux prêtre Eli qui disait au jeune Samuel : « S’Il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » (1 Sm 3, 1-10). Vous êtes cette présence rassurante, cette boussole pour les jeunes confiés à vos soins.

Saint Paul VI affirmait que « l’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins » (Audience Générale, 2 octobre 1974). Cela vaut certainement pour les formateurs dans les séminaires. Leur témoignage cohérent de vie chrétienne est rendu au sein d’une communauté éducative, dont les membres sont, au séminaire, l’évêque, les prêtres et les religieux, les professeurs, le personnel. Mais cette communauté se prolonge là où le séminariste est envoyé : les paroisses, les mouvements, les familles. La formation communautaire est ainsi unifiée, elle touche toutes les dimensions de la personne et oriente vers la mission.

Discours du pape François aux supérieurs des Grands Séminaires de France, 25 janvier 2025 © Vatican Media Pour que le séminaire rende ce témoignage et devienne un espace propice à la croissance du futur prêtre, il est important de veiller à la qualité et à l’authenticité des relations humaines qui s’y vivent et qui s’apparentent à celles d’une famille, empruntes de paternité et de fraternité. C’est seulement dans un tel climat que la confiance réciproque, indispensable à un bon discernement, peut s’établir. Le séminariste pourra alors être lui-même sans craindre d’être jugé de manière arbitraire, être authentique dans ses rapports avec les autres, coopérer pleinement à sa propre formation afin de découvrir, accompagné par ses formateurs, la volonté du Seigneur pour sa vie et y répondre librement.

Les candidats qui se présentent au séminaire sont, aujourd’hui plus que jamais, très différents les uns des autres. Les uns sont très jeunes, les autres ont déjà une longue expérience de la vie ; les uns ont une foi depuis longtemps enracinée et mûrie, chez d’autres elle est toute récente ; ils proviennent de milieux sociaux et familiaux différents, de cultures différentes ; et surtout ils ont entendu l’appel au sein des multiples mouvances spirituelles que connaît l’Église aujourd’hui. C’est certainement un grand défi que de proposer une formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale à une communauté si diversifiée. Et votre tâche n’est pas facile. C’est pourquoi l’attention au parcours de chacun ainsi que l’accompagnement personnel sont plus que jamais indispensables. C’est pourquoi il est aussi important que les équipes de formation acceptent cette diversité, sachent l’accueillir et l’accompagner. N’ayez pas peur de la diversité ! N’ayez pas peur, c’est un don ! L’éducation à l’accueil de l’autre, tel qu’il est, sera le gage, pour l’avenir, d’un presbyterium fraternel et uni sur l’essentiel.

Le but du séminaire est clair : « former des disciples missionnaires “amoureux” du Maître, des pasteurs ayant l’“odeur des brebis”, qui vivent au milieu d’elles pour les servir et leur porter la miséricorde de Dieu » (RFIS, Int. n. 3) ; et cela suppose un certain nombre de critères sur lesquels il est impossible de transiger pour conférer l’ordination. Mais le séminaire ne doit pas pour autant chercher à former des clones qui pensent tous de la même manière, partagent les mêmes goûts et les mêmes options. La grâce du sacrement s’enracine dans tout ce qui enrichit la personnalité unique de chacun, une personnalité qui doit être respectée, pour produire des fruits aux saveurs variées dont la diversité même du Peuple de Dieu a besoin.

Discours du pape François aux supérieurs des Grands Séminaires de France, 25 janvier 2025 © Vatican Media Parmi les point auxquels il importe d’être attentif, je souhaiterais simplement en souligner trois. Le premier est de veiller à former une véritable liberté intérieure chez le candidat. N’ayez pas peur de cette liberté ! Les défis qui se présenteront à lui au cours de sa vie exigent qu’il sache, éclairé par la foi et mû par la charité, juger et décider par lui-même, parfois à contre-courant ou en prenant des risques, sans s’aligner sur des réponses toutes faites, des aprioris idéologiques, ou la pensée unique du moment.La pensée, le cœur et les mains doivent bien se développer. Les trois choses doivent être cohérentes : ce que l’on pense, ce que l’on sent et ce que l’on fait. Les trois langages : celui de l’esprit, du cœur et des mains. Qu’il y ait cohérence entre eux.

Le deuxième point touche à la construction chez le candidat d’une humanité équilibrée, apte aux relations humaines. Le prêtre doit être porté à la tendresse, à la proximité et à la compassion.Ce sont les trois attributs de Dieu : tendresse, proximité et compassion. Dieu est proche, Il est tendre, Il est compatissant. Un séminariste qui n’est pas capable de cela, ça ne va pas. C’est important ! Il n’est pas besoin d’insister sur le danger que représentent des personnalités trop cassantes et rigides, comme aussi celui de déséquilibres d’ordre affectif. Cependant, l’homme parfait n’existe pas et l’Église est composée de membres fragiles et pécheurs qu’il faut toujours espérer faire progresser ; votre discernement sur ce point doit être autant prudent que patient, éclairé par l’espérance. N’ayez pas peur des faiblesses et des limites de vos séminaristes ! Ne les condamnez pas trop vite et sachez les accompagner. Ce qu’on appelait le martyre de la patience : accompagner.

Discours du pape François aux supérieurs des Grands Séminaires de France, 25 janvier 2025 © Vatican Media Le troisième point est l’orientation résolue de la vocation sacerdotale à la mission.Le prêtre est pour la mission. Un prêtre qui fait “monsieur l’abbé” n’est pas pour la mission. Cela ne va pas. Le prêtre est toujours pour la mission. Même si, bien sûr, être prêtre procure un épanouissement personnel, on ne le devient pas pour soi-même mais pour le Peuple de Dieu, pour lui faire connaître et aimer le Christ. Le point de départ de cette dynamique ne peut se trouver que dans un amour toujours plus profond et passionné pour Jésus, nourri par une sérieuse formation à la vie intérieure et à l’étude de la Parole de Dieu. Il est difficile d’envisager une vocation sacerdotale qui n’aurait pas une forte dimension de don, de gratuité et d’oubli de soi, de sincère humilité ; et cela est à vérifier. Jésus seul suffit à la joie de son prêtre. Or il n’est pas rare que, chemin faisant, certains en arrivent peu à peu à se “servir au passage”. Soyez prudents, surtout avec l’argent. Ma grand-mère nous disait toujours : “Le diable entre par les poches”. S’il vous plaît, la pauvreté est une très belle chose. Servir les autres. Et soyez attentifs au carriérisme, soyez attentifs. Soyez attentifs à la la jalousie, à la vanité. Que l’amour de Dieu et de son Église ne devienne pas un prétexte à l’autocélébration. Lorsque l’on trouve un ecclésiastique qui ressemble plus à un paon qu’à un ecclésiastique, c’est mauvais. Que l’amour de Dieu et de l’Église ne soit pas un prétexte : qu’il soit vrai.

Chers Recteurs, je vous remercie de votre visite, et du service que vous offrez à l’Église. Votre tâche n’est pas facile mais je vous encourage à persévérer avec confiance et espérance, sous la mouvance de l’Esprit Saint et la protection de la Vierge Marie. C’est pourquoi je vous donne de grand cœur ma Bénédiction ainsi qu’à vos communautés. S’il vous plait, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci !

 


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