Sanctuaire du Sacré-Cœur, Author at ZENIT - Français https://fr.zenit.org/author/sanctuaire/ Le monde vu de Rome Tue, 07 May 2024 19:39:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.3 https://fr.zenit.org/wp-content/uploads/sites/4/2020/07/9e4929ea-cropped-dfdb632a-favicon_1.png Sanctuaire du Sacré-Cœur, Author at ZENIT - Français https://fr.zenit.org/author/sanctuaire/ 32 32 Podcast : Il nous a aimé avec un cœur d’homme https://fr.zenit.org/2024/05/03/podcast-il-nous-a-aime-avec-un-coeur-dhomme-2/ Fri, 03 May 2024 07:52:13 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192659 Série de méditations sur le mystère du Cœur transpercé (deuxième partie)

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En préparation à la solennité de la fête du Sacré-Cœur, le P. Jean-Rodolphe Kars nous propose chaque jour un moment spirituel où nous explorerons avec lui le mystère du Cœur de Jésus. C’est principalement au moyen des Écritures, avec des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui nous aident à avancer toujours plus en eau profonde. Dans ce mystère qui nous environne, découvrons l’extraordinaire amour inconcevable du Cœur de Jésus.

Jours 1-6

Septième jour

« Il les aima jusqu’au bout »

Petit intermède avec le  chapitre 13 de saint Jean dans lequel Jésus montre son amour, à travers de 2 moments clés : le lavement des pieds et le repos de saint Jean sur son Cœur. 

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Huitième jour

La prophétie de Zacharie

Nous revenons ici à Jean 19 et sur sa référence à la prophétie de Zacharie et sa réalisation dans l’évangile de Jean  : « Ils regarderont vers « celui qu’ils ont transpercé » et le pleureront comme un fils unique ou un premier-né ».

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Neuvième jour

L’eau jaillissante et la nouvelle création

Jean en parfait connaisseur des Ecritures fait le lien entre le texte de Zacharie et ce auquel il a assisté. Aujourd’hui nous nous attardons sur le passage de la fontaine et celui de « l’eau vive ».  Que veulent dire ces images ?

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Dixième jour

Le cœur transpercé de Jésus, summum de la révélation

Nous nous attardons aujourd’hui sur la signification profonde du cœur transpercé de Jésus dans l’Évangile de Jean. Cet événement, considéré comme le summum de la révélation, symbolise l’amour infini de Jésus pour l’humanité et représente l’accomplissement de son acte rédempteur. Nous reviendrons aussi sur le symbole du sang et de l’eau qui coulent de son cœur. 

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Onzième jour

Le Sacré-Cœur de Jésus : Une source d’amour et de vie

L’amour du Christ se répand dans le monde entier, apportant vie nouvelle et guérison.  Nous sommes appelés à louer et à remercier Dieu et à la transformation, la conversion de notre vie. 

Nous terminerons cette méditation par une courte prière de Saint Bonaventure.

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Douzième jour

L’arbre de vie, préfiguration du Christ

Le livre de la Genèse (Genèse 2) présente l’arbre de vie planté au milieu du jardin. Que symbolise ce jardin ? Et le fleuve ?  Quel lien y a t-il entre l’arbre de vie et la croix du Christ ?

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Jours 13-30

 

P. Jean-Rodolphe Kars © emmanuel.info

P. Jean-Rodolphe Kars © emmanuel.info

Ancien pianiste concertiste d’origine juive devenu prêtre, le père Jean-Rodolphe Kars, membre de la communauté de l’Emmanuel, est actuellement chapelain à Paray-le-Monial. Il est le plus anciens des prêtres chapelains car présent depuis 25 ans dans la Cité du Cœur de Jésus.

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Podcast : Il nous a aimé avec un cœur d’homme https://fr.zenit.org/2024/04/26/podcast-il-nous-a-aime-avec-un-coeur-dhomme/ Fri, 26 Apr 2024 10:01:58 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192343 Série de méditations sur le mystère du Cœur transpercé

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P. Jean-Rodolphe Kars © emmanuel.info

P. Jean-Rodolphe Kars © emmanuel.info

Ancien pianiste concertiste d’origine juive devenu prêtre, le père Jean-Rodolphe Kars, membre de la communauté de l’Emmanuel, est actuellement chapelain à Paray-le-Monial. Il est le plus anciens des prêtres chapelains car présent depuis 25 ans dans la Cité du Cœur de Jésus. En préparation à la solennité de la fête du Sacré-Cœur, le P. Kars nous propose chaque jour un moment spirituel où nous explorerons avec lui le mystère du Cœur de Jésus. 

Ce sera principalement au moyen des Écritures, avec des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui nous aident à avancer toujours plus en eau profonde. Dans ce mystère qui nous environne, découvrons l’extraordinaire amour inconcevable du Cœur de Jésus. 

 

Premier jour 

Jésus, accomplissement du ‘shema Israël’

Le shema Israël est une prière centrale dans le judaïsme. Jésus en est l’accomplissement.

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Deuxième jour 

« Il en sortit aussitôt du sang et de l’eau »

Le mystère du Cœur transpercé. Que symbolisent le sang et l’eau qui sortent du côté de Jésus ? L’ouverture du cœur de Jésus est le point culminant de la Passion et de l’œuvre rédemptrice du Christ. C’est dans ce cœur ouvert que se révèle le sens plénier des Écritures.

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Troisième jour

Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé

Le transpercement du cœur n’accomplit pas seulement certains passage de l’écriture. C’est l’accomplissement de toutes les Écritures. Il y a ici comme un dévoilement, un révélation plénière du sens.

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Quatrième jour

La naissance de l’Eglise, le nouvel Adam

Continuant sa méditation sur le chapitre 19 de saint Jean, le Père Kars montre ici combien le sang et l’eau montrent cette naissance de l’Église avec les sacrements. Dieu opère une nouvelle création. Avec l’Église le Christ nous donne la vie éternelle.

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Cinquième jour

« Pas un os ne lui sera brisé » (Ps 34, 20).

Jean voit en Jésus l’accomplissement de passages de l’Ancien Testament (Exode, Psaumes…). Le juste persécuté.  Il est le véritable agneau pascal. Jean nous livre ici le fruit de ses méditations sur cet évènement dans le contexte de la Pâque Juive.

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Sixième jour 

Les préfigurations bibliques

Aujourd’hui, il est donné de voir comment les différentes figures bibliques (juste persécuté, agneau pascal, serviteur souffrant) sont réalisées en  Jésus. Comment Jean-Baptiste a eut un rôle clé dans la révélation de qui était Jésus.

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Jours 7-12

Jours 13-30

 

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Le mystère du Cœur de Jésus (1) https://fr.zenit.org/2024/04/19/le-mystere-du-coeur-de-jesus-1/ Fri, 19 Apr 2024 13:53:37 +0000 https://fr.zenit.org/?p=192104 Méditations avec le P. Jean-Rodolphe Kars

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P. Jean-Rodolphe Kars © emmanuel.info

P. Jean-Rodolphe Kars © emmanuel.info

Ancien pianiste concertiste d’origine juive devenu prêtre, le père Jean-Rodolphe Kars, membre de la communauté de l’Emmanuel, est actuellement chapelain à Paray-le-Monial. Il est le plus anciens des prêtres chapelains car présent depuis 25 ans dans la Cité du Cœur de Jésus.

En préparation à la solennité de la fête du Sacré-Cœur, le P. Kars nous propose chaque jour un moment spirituel où nous explorerons avec lui le mystère du Cœur de Jésus. Ce sera principalement au moyen des Écritures, avec des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament qui nous aident à avancer toujours plus en eau profonde. Dans ce mystère qui nous environne, découvrons l’extraordinaire amour inconcevable du Cœur de Jésus. 

Premier jour

Nous avons aujourd’hui notre premier rendez-vous, le premier d’une série qui va se poursuivre en préparation à la solennité du Sacré-Cœur de Jésus.

Nous allons méditer des courtes réflexions sur le Sacré-Cœur.

J’ai pensé que le mieux serait, pour nous, pour contempler ce mystère, de puiser dans les Écritures, de voir comment le mystère du Sacré-Cœur peut être éclairé par différents passages des écritures aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament.

Nous commençons avec ce que j’appellerai le grand portique qui nous ouvre (lointainement) encore sur le mystère du Sacré-Cœur avec cette prière très connue, l’une des plus connues de tout l’Ancien Testament que vous trouverez au chapitre 6 du livre du Deutéronome et que l’on appelle le chema Israël, « Écoute, Israël… »

« Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme de tout ton pouvoir. Que ces paroles que je te dicte aujourd’hui restent dans ton cœur. Tu les répéteras à tes fils ? Tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route. Couché aussi bien que debout. Tu les attacheras à ta main comme un signe sur ton front, comme un bandeau. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison, et sur tes portes. » (Dt 6, 4-9)

Cette prière est un peu le cœur de la prière juive, toujours de nos jours, et bien sûr déjà du temps de Jésus. Aussi importante pour eux que l’est pour nous, par exemple, le Notre Père.
Écouter le Chema Israël de Glorious

 

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. »

Alors, ce que nous voyons là d’abord, c’est vraiment le cœur du commandement que Dieu donne à son peuple : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. » Ensuite, il lui donne les moyens de ne pas oublier ses paroles, qu’elles restent dans le cœur du croyant, qu’il les répète à ses enfants et surtout qu’il les attache à ses mains sur son front et sur les poteaux et sur les portes.

Donc il faut que les enfants d’Israël, du peuple élu, soient comme environnés constamment par cette bénédiction de Dieu, cette prière.

Alors vous souvenez-vous que notre Seigneur Jésus lui-même a cité ce passage du chema, Israël lorsqu’il s’adressait à l’un ou à l’autre. Par exemple, en réponse à des scribes qui lui demandaient : Que faut-il faire ou quel est le plus grand commandement ? Eh bien, il cite toujours cela.

 

Contempler Jésus et son Cœur transpercé

Mais ce que je voudrais méditer avec vous aujourd’hui, c’est que non seulement il a cité ces paroles mais il les a vécues à un point que personne d’autre ne pouvait le faire. Certes, il y a eu des justes, des hommes très fervents, des âmes très dévotes en Israël, qui ont essayé d’appliquer cette parole le mieux possible. Mais, en définitive, personne n’a été capable de le faire comme lui.

Le Christ en CroixLui seul a aimé le Seigneur son Dieu de tout son cœur, jusqu’au transpercement du Cœur de toute son âme, de tout son pouvoir. Lui seul a attaché ses paroles à ses mains. Comme un signe. Il les a attachées par les clous qui l’ont cloué sur la croix. Sur son front, comme un bandeau, par la couronne d’épines. Sur les poteaux de la maison et sur les portes en baignant les montants de la croix de son sang. Lui seul a aimé jusque-là !

Frères et sœurs, je vous invite à reprendre cette parole du livre du Deutéronome et la lire à nouveau en contemplant Jésus et son Cœur transpercé. Demandons simplement : « Seigneur, donne-moi la grâce de vivre cet amour. »

Shema Israël

Ces méditations sont une retranscription de conférences et nous avons volontairement conservé le style parlé.

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« Le Cœur de Jésus s’offre pour le monde » https://fr.zenit.org/2024/04/05/191596/ Fri, 05 Apr 2024 13:54:09 +0000 https://fr.zenit.org/?p=191596 Homélie du pape Jean-Paul II lors de son pèlerinage apostolique en France 

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À l’occasion du Jubilé du Sanctuaire, nous vous invitons à redécouvrir l’homélie du pape Jean-Paul II prononcée lors de son pèlerinage apostolique en France en 1986.

 

Paray-le-Monial (France)
Dimanche, 5 octobre 1986

  1. “Je vous donnerai un cœur nouveau . . .” (Ez 36, 26).

Nous nous trouvons en un lieu où ces paroles du prophète Ezéchiel retentissent avec force. Elles ont été confirmées ici par une servante pauvre et cachée du Cœur divin de Notre Seigneur: sainte Marguerite-Marie. Bien des fois, au cours de l’histoire, la vérité de cette promesse a été confirmée par la Révélation, dans l’Eglise, à travers l’expérience des saints, des mystiques, des âmes consacrées à Dieu. Toute l’histoire de la spiritualité chrétienne en témoigne: la vie de l’homme croyant en Dieu, tendu vers l’avenir par l’espérance, appelé à la communion de l’amour, cette vie est celle de l’homme “intérieur”. Elle est illuminée par la vérité admirable du Cœur de Jésus qui s’offre lui-même pour le monde.

Pourquoi la vérité sur le Cœur de Jésus nous a-t-elle été confirmée singulièrement ici, au XVIIe siècle, comme au seuil des temps modernes?

Je suis heureux de méditer ce message en terre de Bourgogne terre de sainteté, marquée par Cîteaux et Cluny, où l’Evangile a modelé la vie et l’œuvre des hommes.

Je suis heureux de redire le message de Dieu riche en miséricorde dans le diocèse d’Autun qui m’accueille. Je salue cordialement Monseigneur Armand le Bourgeois, pasteur de cette Eglise, et son auxiliaire Monseigneur Maurice Gaidon. Je salue les représentants des Autorités civiles, locales et régionales. Je salue tout le peuple de Dieu ici rassemblé, les travailleurs de la terre et ceux de l’industrie, les familles, en particulier les associations qui animent leur vie chrétienne, les associations qui aiment leur vie chrétienne, les séminaristes qui commencent leur marche vers le sacerdoce, les pèlerins du Sacré-Cœur, notamment la Communauté de l’Emmanuel très attachée à ce lieu, ainsi que tous ceux qui viennent ici affermir leur foi, leur esprit de prière et leur sens de l’Eglise, dans les sessions d’été ou d’autres démarches communautaires.

Et je voudrais être proche aussi de toutes les personnes qui, grâce à la télévision, suivent dans leur foyer cette célébration.

  1. “Je vous donnerai un cœur”: Dieu nous le dit par le Prophète. Et le sens s’éclaire par le contexte. “Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés” (Ez 36, 25), Oui, Dieu purifié le cœur humain. Le cœur, créé pour être le foyer de l’amour, est devenu le foyer central du refus de Dieu, du péché de l’homme qui se détourne de Dieu pour s’attacher à toutes sortes d’“idoles”. C’est alors que le cœur est “impur”. Mais quand le même lieu intérieur de l’homme s’ouvre à Dieu, il retrouve la “pureté” de l’image et de la ressemblance imprimées en lui par le Créateur depuis le commencement.

Le cœur, c’est aussi le foyer central de la conversion que Dieu désire de la part de l’homme et pour l’homme, pour entrer dans son intimité, dans son amour. Dieu a créé l’homme pour qu’il ne soit ni indifférent ni froid, mais ouvert à Dieu. Comme elles sont belles les paroles du Prophète: “J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair” (Ez 36, 26)! Le cœur de chair, un cœur qui a une sensibilité humaine et un cour capable de se laisser saisir par le souffle de l’Esprit Saint.

C’est là ce que dit Ezéchiel: “Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau . . . mon esprit” (Ez36, 26-27).

Frères et Sœurs, que chacun d’entre nous se laisse purifier et convertir par l’Esprit du Seigneur! Que chacun d’entre nous trouve en lui une inspiration pour sa vie, une lumière pour son avenir, une clarté pour purifier ses désirs!

Aujourd’hui, je voudrais annoncer particulièrement aux familles la bonne nouvelle du don admirable: Dieu donne la pureté du cœur, Dieu permet de vivre un amour vrai!

  1. Les paroles du prophète préfiguraient la profondeur de l’expérience évangélique. Le salut à venir est déjà présent.

Mais comment l’Esprit viendra-t-il dans le cœur des hommes? Quelle sera la transformation tant désirée par le Dieu d’Israël.

Ce sera l’œuvre de Jésus-Christ: le Fils éternel que Dieu n’a pas épargné, mais qu’il a donné pour nous tous, pour nous donner toute grâce avec lui (cf. Rm 8, 32), pour nous offrir tout avec lui!

Ce sera l’œuvre étonnante de Jésus. Pour qu’elle soit révélée, il faudra attendre jusqu’à la fin, jusqu’à sa mort sur la Croix. Et lorsque le Christ “a remis” son esprit entre les mains du Père (cf. Lc 23, 46), alors se produit cet événement : “Des soldats vinrent . . . ils vinrent à Jésus et voyant qu’il était déjà mort . . . un des soldats avec sa lance lui perça le coté, et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau” (Jn 19, 32-34).

L’événement paraît “ordinaire”. Sur le Golgotha, c’est le dernier geste dans une exécution romaine: la constatation de la mort du condamné. Oui, il est mort, il est réellement mort!

Et dans sa mort, il s’est révélé lui-même jusqu’au bout. Le cœur transpercé est son ultime témoignage. Jean, l’Apôtre qui se tenait au pied de la Croix, l’a compris ; au cours des siècles, les disciples du Christ et les maîtres de la foi l’ont compris. Au XVIIe siècle, une religieuse de la Visitation a reçu de nouveau ce témoignage à Parayle-Monial ; Marguerite-Marie le transmet à toute l’Eglise au seuil des temps modernes.

Par le Cœur de son Fils, transpercé sur la Croix, le Père nous a donné tout, gratuitement. L’Eglise et le monde reçoivent le Consolateur: l’Esprit Saint. Jésus avait dit: “Si je pars, je vous l’enverrai”, Son cœur transpercé témoigne qu’il “est parti”. Il envoie désormais l’Esprit de vérité. L’eau qui coule de son côté transpercé est le signe de l’Esprit Saint: Jésus avait annoncé à Nicodème la nouvelle naissance “de l’eau et de l’Esprit”. Les paroles du Prophète s’accomplissent: “Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau”.

  1. Sainte Marguerite-Marie a connu ce mystère admirable, le mystère bouleversant de l’Amour divin. Elle a connu toute la profondeur des paroles d’Ezéchiel: “Je vous donnerai un cœur”.

Tout au long de sa vie cachée dans le Christ, elle fut marquée par le don de ce Cœur qui s’offre sans limite à tous les cœurs humains. Elle était saisie tout entière par ce mystère divin, comme l’exprime l’admirable prière du psaume de ce jour:

“Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être!”.

“Tout mon être”, c’est dire “tout mon cœur”!

“Bénis mon être”, c’est dire “tout mon cœur”!

Bénis le Seigneur! . . . N’oublie aucun de ses bienfaits! Il pardonne. Il “guérit”. Il “réclame ta vie à la tombe”. Il “te couronne d’amour et de tendresse”.

II est bon et plein d’amour. Lent à la colère. Plein d’amour: d’amour miséricordieux, Lui qui se souvient “de quoi nous sommes pétris”.

Lui. Vraiment lui, le Christ.

  1. Toute sa vie, sainte Marguerite-Marie brûlait de la flamme vive de cet amour que le Christ est venu allumer dans l’histoire de l’homme.

Ici, en ce lieu de Paray-le-Monial, comme jadis l’Apôtre Paul, l’humble servante de Dieu semblait crier au monde entier: “Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ?”.

Paul s’adressait à la première génération des chrétiens. Ils savaient ce que sont “la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, et même la nudité” (dans les arènes, sous les dents des bêtes), ils savaient ce que sont le péril et le glaive!

Au XVIIe siècle, la même question retentit, posée par Marguerite Marie aux chrétiens d’alors, à Paray-le-Monial.

En notre temps, la même question retentit, adressée à chacun de nous. A chacun en particulier, quand il regarde son expérience de la vie familiale.

Qui brise les liens de l’amour ? Qui éteint l’amour qui embrase les foyers ?

  1. Nous le savons, les familles de ce temps connaissent trop souvent l’épreuve et la rupture. Trop de couples se préparent mal au mariage. Trop de couples se désunissent, et ne savent pas garder la fidélité promise, accepter l’autre tel qu’il est, l’aimer malgré ses limites et sa faiblesse. Alors trop d’enfants sont privés de l’appui équilibré qu’ils devraient trouver dans l’harmonie complémentaire de leurs parents.

Et aussi, quelles contradictions à la vérité humaine de l’amour, lorsque l’on refuse de donner la vie de manière responsable, et lorsque l’on en vient à faire mourir l’enfant déjà conçu!

Ce sont là les signes d’une véritable maladie qui atteint les personnes, les couples, les enfants, la société elle-même!

Les conditions économiques, les influence de la société, les incertitudes de l’avenir, sont invoquées pour expliquer les altérations de l’institution familiale. Elles pèsent, certes, et il faut y remédier. Mais cela ne peut justifier que l’on renonce à un bien fondamental, celui de l’unité stable de la famille dans la libre et belle responsabilité de ceux qui engagent leur amour avec l’appui de la fidélité inlassable du Créateur et du Sauveur.

N’a-t-on pas trop souvent réduit l’amour aux vertiges du désir individuel ou à la précarité des sentiments? De ce fait, ne s’est-on pas éloigné du vrai bonheur qui se trouve dans le don de soi sans réserve et dans ce que le Concile appelle “le noble ministère de la vie”? Ne faut-il pas dire clairement que se rechercher soi-même par égoïsme plutôt que chercher le bien de l’autre, cela se nomme le péché? Et c’est offenser le Créateur, source de tout amour, et le Christ Sauveur qui a offert son cœur blessé pour que ses frères retrouvent leur vocation d’êtres qui engagent librement leur amour.

Oui, la question essentielle est toujours la même.

Le danger est toujours le même: que l’homme soit séparé de l’amour!

L’homme déraciné du terrain le plus profond de son existence spirituelle. L’homme condamné à avoir de nouveau un “cœur de pierre”. Privé du “cœur de chair” qui soit capable de réagir avec justesse au bien et au mal. Le cœur sensible à la vérité de l’homme et à la vérité de Dieu. Le cœur capable d’accueillir le souffle de l’Esprit Saint. Le cœur rendu fort par la force de Dieu.

Les problèmes essentiels de l’homme – hier, aujourd’hui et demain – se situent à ce niveau. Celui qui dit “je vous donnerai un cœur” veut mettre dans ce mot tout ce par quoi l’homme “devient plus”.

  1. Le témoignage de beaucoup de familles montre assez que les vertus de la fidélité rendent heureux, que la générosité des conjoints l’un pour l’autre et ensemble vis-à-vis de leurs enfants est une vraie source de bonheur. L’effort de maîtrise de soi, le dépassement des limites de chacun, la persévérance aux divers moments de l’existence, tout cela conduit à un épanouissement dont on peut rendre grâce.

Alors il devient possible de porter l’épreuve qui survient, de savoir pardonner une offense, d’accueillir un enfant qui souffre, d’illuminer la vie de l’autre, même faible ou diminué, par la beauté de l’amour.

Aussi voudrais-je demander aux Pasteurs et aux animateurs qui aident les familles à s’orienter, de leur présenter clairement l’appui positif que constitue pour elles l’enseignement moral de l’Eglise. Dans la situation confuse et contradictoire d’aujourd’hui, il faut reprendre l’analyse et les règles de vie qui ont été exposées particulièrement dans l’exhortation apostolique Familiaris Consortio, à la suite du Synode des Evêques, en exprimant l’ensemble de la doctrine du Concile et du Magistère pontifical.

Le Concile Vatican II rappelait que “la loi divine manifeste la pleine signification de l’amour conjugal, elle le protège et le conduit à son achèvement vraiment humain”.

  1. Oui, grâce au sacrement du mariage, dans l’Alliance avec la Sagesse divine, dans l’Alliance avec l’amour infini du Cœur du Christ, familles, il vous est donné de développer en chacun de vos membres la richesse de la personne humaine, sa vocation à l’amour de Dieu et hommes.

Sachez accueillir la présence du Cœur du Christ en lui confiant votre foyer. Qu’il inspire votre générosité, votre fidélité au sacrement où votre alliance a été scellée devant Dieu! Et que la charité du Christ vous aide à accueillir et à aider vos frères et sœurs blessés par les ruptures, laissés seuls; votre témoignage fraternel leur fera mieux découvrir que le Seigneur ne cesse d’aimer ceux qui souffrent.

Animés par la foi qui vous a été transmise, sachez éveiller vos enfants au message de l’Evangile et à leur rôle d’artisans de justice et de paix. Donnez-leur d’entrer activement dans la vie de l’Eglise. Ne vous déchargez pas sur d’autres, coopérez avec les Pasteurs et les autres éducateurs dans la formation à la foi, dans les œuvres de solidarité fraternelle, l’animation de la communauté. Dans votre vie de foyer, donnez franchement sa place au Seigneur, priez ensemble. Soyez fidèles à l’écoute de la Parole de Dieu, aux sacrements et d’abord à la communion au Corps du Christ livré pour nous. Participez régulièrement à la messe dominicale, c’est le rassemblement nécessaire des chrétiens en Eglise: là, vous rendez grâce pour votre amour conjugal lié “à la charité du Christ se donnant lui-même sur la Croix”; vous offrez même vos peines avec son Sacrifice sauver; chacun, conscient d’être pécheur, intercède aussi pour ceux de ses frères qui, de bien des manières, s’éloignent de leur vocation et renoncent à accomplir la volonté d’amour du Père; vous recevez de sa miséricorde la purification et la force de pardonner vous-mêmes; vous affermissez votre espérance; vous marquez votre communion fraternelle en la fondant sur la communion eucharistique.

  1. Avec Paul de Tarse, avec Marguerite-Marie, nous proclamons la même certitude: ni la mort ni la vie, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ.

J’en ai la certitude . . . rien ne pourra jamais . . .!

Aujourd’hui, nous nous trouvons en ce lieu de Paray-le-Monial pour renouveler en nous-mêmes cette certitude: “Je vous donnerai un cœur . . .”.

Devant le Cœur ouvert du Christ, nous cherchons à puiser en lui l’amour vrai dont nos familles ont besoin.

La cellule familiale est fondamentale pour édifier la civilisation de l’amour.

Partout, dans la société, dans nos villages, dans nos quartiers, dans nos usines et nos bureaux, dans nos rencontres entre peuples et races, le “cœur de pierre”, le cœur desséché, doit se changer en “cœur de chair”, ouvert aux frères, ouvert à Dieu. Il y va de la paix. Il y va de la survie de l’humanité. Cela dépasse nos forces. C’est un don de Dieu. Un don de son amour.

Nous avons la certitude de son Amour !

 

© Copyright 1986 – Libreria Editrice Vaticana

 

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Chemin de croix avec sainte Marguerite-Marie https://fr.zenit.org/2024/03/29/chemin-de-croix-avec-sainte-marguerite-marie/ Fri, 29 Mar 2024 15:11:02 +0000 https://fr.zenit.org/?p=191306 Vivre le chemin de croix à l’école d’« une disciple bien-aimée du Seigneur » !

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Dans le cadre du Jubilé des 350 ans du Sacré-Cœur, le sanctuaire de Paray-le-Monial en France propose ce chemin de croix enrichi avec des paroles de sainte Marguerite Marie-Alacoque.

Vivre le chemin de croix à l’école d’« une disciple bien-aimée du Seigneur » !

Sainte Marguerite-Marie, à la suite de saint Jean l’évangéliste, reçoit ce titre de disciple bien-aimée. Entrons nous aussi dans le cercle des amis du Seigneur, de ses proches, de ses intimes qui communient aux pensées de son Cœur. Demeurez avec Lui non seulement à la Cène, mais aussi à la Croix.

Laissons sainte Marguerite-Marie nous conduire, comme elle conduisait en son temps les novices de la Visitation : recevons ses paroles comme des novices de la vie spirituelle pour devenir nous aussi des amis au cœur brûlant. Lisons toujours ces paroles dans la logique de l’amour, du pur amour…

Pour prier le chemin de croix

Au début, on pourra prendre un petit refrain pour entrer dans la prière. Puis faire lentement le signe de croix.

A chaque station :

Annoncer la station. Par exemple « Première station : Jésus est condamné à mort. »
Dire ou chanter : « Nous te louons, ô Christ, et nous te bénissons ! Parce que tu as racheté le monde par ta sainte croix ! »
Lire paisiblement le texte biblique
Prendre un court temps de silence
Lire les paroles de sainte Marguerite-Marie
Prier à une intention de prière particulière. Par exemple, prions pour ceux qui sont condamnés injustement
Eventuellement, prendre un refrain avant de passer à la station suivante
A la fin du Chemin de Croix, prier le Notre-Père et faire lentement le signe de croix.

 

1re station – Jésus est condamné à mort

Pilate reprit : « Que ferais-je donc de Jésus, celui qu’on appelle le Messie ? ». Ils répondirent tous : « Qu’on le crucifie ! » Il poursuivit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu’on le crucifie ! ». Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et le leur livra pour qu’il soit crucifié.

(Matthieu 27, 22-26)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

Jésus à sainte Marguerite-Marie : « Je veux que ton cœur me soit un asile, où je me retirerai pour y prendre mon plaisir lorsque les pécheurs me persécuteront et rejetteront des leurs. »

« Humblement prosterné au pied de votre sainte Croix,
je vous dirai souvent, ô mon divin sauveur, pour émouvoir les entrailles de votre miséricorde à me pardonner :
Jésus inconnu et méprisé, ayez pitié de moi.
Jésus calomnié et persécuté, ayez pitié de moi.
Jésus abandonné des hommes et tenté, ayez pitié de moi.
Jésus trahi et vendu à vil prix, ayez pitié de moi.
Jésus blâmé, accusé et condamné, ayez pitié de moi.
Jésus, vêtu d’un habit d’opprobre, ayez pitié de moi.
Jésus, souffleté et moqué, ayez pitié de moi.
Jésus trainé la corde au cou, ayez pitié de moi.
Jésus fouetté jusqu’au sang, ayez pitié de moi. »

 

2e station – Jésus est chargé de sa croix

Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient en lui disant : « Salut, roi des Juifs ! ». Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier. 

(Matthieu 27, 27-31)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Qu’importe de quel bois soit faite notre croix, pourvu que ce soit une croix et que l’amour de Celui qu’y est mort pour notre amour nous y tienne attaché, cela doit nous suffire. Souffrons donc amoureusement sans nous plaindre et tenons pour perdus les moments passés sans souffrir, car c’est un précieux trésor que la croix. »

« La croix est un baume précieux qui perd sa bonne odeur devant Dieu lorsqu’il est éventé ; c’est pourquoi il nous faut la cacher et porter en silence autant que nous pourrons. »

 

3e station – Jésus tombe sous le poids de sa croix

Pourtant, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous

(Isaïe 53, 46)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Si vous voulez vous rendre disciple du Cœur sacré de Jésus… Vous devez vous rendre douce et humble comme lui, douce à supporter les petits ennuis, humeurs et chagrins du prochain, sans vous fâcher des petites contradictions qu’il vous fera, mais au contraire lui rendre de bon cœur les services que vous pourrez, car c’est là le vrai moyen de gagner les bonnes grâces du Sacré-Cœur. Il faut être douce pour ne pas vous inquiéter ni troubler non seulement dans les évènements contraires à vos inclinations, mais aussi pour les fautes mêmes que vous commettez. » 

« Reconnais donc que tu ne peux rien sans moi, qui ne te laisserai point manquer de secours, pourvu que tu te tiennes toujours ton néant et ta faiblesse abîmés dans ma force ».

 

4e station – Jésus rencontre sa Très Sainte Mère

Siméon les bénit, puis il dit à Marie, sa mère : « Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. – Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. – Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements ». 

(Luc 2, 34-35.51)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Pour lui témoigner votre amour, vous direz : « Oh ! mille et mille fois, je vous donne mon cœur par l’entremise de ma bonne Mère, la très Sainte Vierge, ô très sacré, divin et adorable Cœur de Jésus, auquel je me donne et consacre toute sans réserve ».

« Prenez donc pour devise et aspiration ces paroles de Notre Seigneur en toute sorte de disposition d’évènements : « Fiat voluntas tua ! Que ta volonté soit faite ! » et ensuite : « Mon Dieu je m’abandonne à vous ! »

 

5e station – Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix

En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix.
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». 

(Matthieu 27, 26 32 ; 16, 24)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« C’est un précieux trésor que la Croix, que nous devons tenir secret afin qu’on ne nous la dérobe pas. (L.90)

Confiez-vous en la bonté de Notre Seigneur dans les croix qu’il vous envoie, et il ne vous délaissera pas, car il sait tirer les biens de nos maux, et sa gloire de nos afflictions. » (L.125)

« Je crois qu’Il prétend nous éprouver comme l’or dans le creuset, afin de vous mettre au nombre de ses plus fidèles servantes. C’est pourquoi il vous faut embrasser toutes les occasions des souffrances, amoureusement, comme des gages précieux de son amour. Tout souffrir en silence, sans vous plaindre de rien : voilà ce qu’Il demande de vous. »

 

6e station – Véronique essuie le Visage de Jésus

Mon cœur m’a redit ta parole : « Cherchez mon Visage ». C’est ton Visage, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ton Visage. N’écarte pas ton serviteur avec colère, tu restes mon secours. Ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu, mon salut !

(Psaume 27, 8-9)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Me jetant aux pieds de mon crucifix, je lui disais : « Ô mon cher Sauveur, que je serais heureuse si vous imprimiez en moi votre image souffrante ! » …Et il me répondit : « C’est ce que je prétends, pourvu que tu ne me résistes pas, et que tu y contribues de ton côté. »

« A l’oraison, je Le priai de me faire connaître le moyen de contenter le désir que j’avais de l’aimer. Il me fit voir que l’on ne lui peut mieux faire voir son amour qu’en aimant notre prochain pour l’Amour de Lui.

Qu’il fallait oublier mes intérêts pour épouser ceux du prochain dans mes prières et dans tout ce que je pourrais faire de bien, par la miséricorde de Dieu. Supportez doucement les petites contradictions qui vous viennent de la part du prochain et de son humeur contraire à la vôtre, sans lui témoigner de ressentiments ; car cela est contraire au sacré Cœur de Notre Seigneur. »

 

7e station – Jésus tombe pour la seconde fois

Je suis l’homme qui a connu la misère, sous les coups de bâton de sa fureur. C’est moi qu’il a conduit et fait marcher dans les ténèbres et sans lumière. Il a barré mes chemins avec des pierres de taille, obstrué mes sentiers. Il a brisé mes dents avec du gravier, il m’a nourri de cendre.

(Lamentations 3, 1-2.9.16)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Ô très Sacré et Adorable Cœur de Jésus, me voici humblement prosternée devant Vous, avec un cœur pénétré de la vive douleur de vous avoir si peu aimé, et tant fait d’injures par mes égarements, perfidies et infidélités, par lesquelles je me suis rendue indigne de vos miséricordes… J’ai péché contre vous… Ayez pitié de moi qui suis indigne de toute miséricorde… Ô Cœur Divin, plein de charité, je vous conjure de signaler l’excès de vos bontés en faisant grâce à cette pauvre criminelle que voici devant vous comme anéantie dans l’abîme de sa misère. »

Si vous vous trouvez dans un abîme d’infidélité et d’inconstance ; Allez-vous abîmer dans celui de la fermeté et de la stabilité du Sacré Cœur de Jésus, notre vrai et fidèle Ami, qui vous apprendra à lui être fidèle et constante.

 

8e station – Jésus console les filles de Jérusalem

Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! (…) Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » 

(Luc 23,28-31)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

Vous entrerez dans ce Cœur sacré comme un enfant d’amour, puisqu’il vous a enfanté sur la Croix avec tant de douleurs qu’il en est tout couvert de plaies et de sang, pour guérir celles que vous avez faites à votre âme par vos désobéissances, vanités, ingratitudes envers un si bon Père, qui ne désire rien tant que de vous mettre en possession de son Royaume… Donnez-lui tout votre cœur. C’est ce qu’il demande de vous pour conformer votre vie à la sienne crucifiée, le prenant pour modèle de toutes vos actions. » (D.I.)

« Ô amoureux Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ, ô Cœur qui blessez les cœurs plus durs que la pierre, qui échauffez les esprits plus froids que la glace, et attendrissez les entrailles plus impénétrables que le diamant ! » Blessez donc, ô mon aimable Sauveur, mon cœur par vos sacrées plaies, et enivrez mon âme de votre sang, en sorte que, de que côté que je me tourne, je ne puisse rien voir que mon divin Crucifié, et que tout ce que je regarderai me paraisse teint de votre sang ! » 

 

9e station – Jésus tombe pour la troisième fois

Il n’était ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable aux lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.

(Isaïe 53, 2-3)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Il vaut mieux souffrir en cette vie qu’en l’autre, puisqu’un moment de souffrance bien prise, pour l’amour de Dieu, vaut le prix d’une éternité bienheureuse. » (L. 99)

« Il en supporte lui-même la pesanteur, en se rendant notre force et notre soutien. » (L14)

« Nous pouvons dire à Dieu tous les secrets de notre cœur, lui découvrant toutes nos misères et nécessité, comme à celui qui, seul, y peut remédier, lui disant : « O l’ami de mon cœur, celle que vous aimez est malade ! Visitez-moi et Guérissez-moi car je sais que vous ne pouvez pas m’aimer -tout ensemble- et me délaisser en mes misères. » 

 

10e station – Jésus est dépouillé de ses vêtements

Arrivés à l’endroit appelé Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder. 

(Matthieu 27,33)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« C’est du plus profond abîme de mon néant que je me prosterne devant vous, Ô Divin Cœur de Jésus, pour vous rendre tous les hommages d’amour, d’adoration et de louange dont je suis capable…vous découvrant confidemment mes misères comme à mon parfait Ami, ma pauvreté, mes infirmités, enfin toutes les plaies de mon âme, vous suppliant d’en avoir pitié et de me secourir selon la grandeur de vos miséricordes. »

« Jésus dépouillé tout nu avec infamie, ayez pitié de moi.

Jésus, couronné d’épines et salué par dérision, ayez pitié de moi.

Jésus accablé d’injures, de douleurs et d’humiliations, ayez pitié de moi.

Jésus affronté, craché, battu, outragé et bafoué, ayez pitié de moi. 

Jésus anéanti et perdu d’honneur devant les hommes, ayez pitié de moi.

Jésus accablé de toutes sortes de douleurs, ayez pitié de moi. »

 

11e station – Jésus est attaché à la croix

Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient en hochant la tête : « Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix ! »

De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C’est le roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !

(Luc 23, 37)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Vous me demandez lequel des mystères de la sainte passion j’affectionne le plus. Je vous dirai simplement que c’est le Crucifiement, et de me tenir avec la très Sainte Vierge au pied de la Croix, ou sous le pied de la Croix, pour m’y attacher et unir à tout ce qu’il a fait pour nous. » (L.101)

« Mettez-moi, ô mon doux Sauveur, dans votre sacré Côté et dans votre Cœur adorable, qui est une fournaise ardente du pur amour, et me voilà en assurance. J’espère que vous m’y introduirez, ô mon Jésus et mon souverain Bien, puisque je vous aime, non pour les récompenses que vous promettez à ceux qui vous aiment, mais purement pour l’amour de vous-même. »

 

12e station – Jésus meurt sur la croix

J’ai soif (Jean 19, 28)

Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font (Luc 23, 34)

Tout est accompli (Jean 19, 30)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Père éternel, agréez que je vous offre le Cœur de Jésus-Christ votre cher Fils bien-aimé, comme il s’offre lui-même à vous… Recevez cette offrande, s’il vous plaît, pour moi, et tous les désirs, tous les sentiments, toutes les affections, tous les mouvements, tous les actes de ce Cœur sacré. Ils sont tous à moi, puisqu’il s’immole pour moi et que je ne prétends avoir désormais d’autres désirs que les siens. » (P.XXXIII)

« Mon Jésus a été obéissant jusqu’à la mort de la Croix. Je veux donc obéir jusqu’au dernier soupir de ma vie, pour rendre hommage à l’obéissance de Jésus en l’hostie, dont la blancheur m’apprend qu’il faut être une pure victime pour lui être immolée.

J’unirai toute mes oraisons à celles que le Sacré Cœur de Jésus a fait dans l’hostie. »

 

13e station – Jésus est descendu de la croix et remis à sa mère

Jésus voyant Marie, sa mère et le disciple que Jésus aimait : « Femme, voici ton Fils. Fils, voici ta Mère » Le centurion et ceux qui, avec lui gardaient Jésus, furent saisis d’une grande frayeur et dirent : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! » Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. 

(Matthieu 27, 54)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Ô Cœur Divin, qui nous avez montré sur la Croix l’excès de votre amour et de votre miséricorde en vous laissant ouvrir, pour nous donner une entrée aux nôtres, recevez-les donc maintenant en les attirant par les liens de votre ardente charité… Apprenez-nous à vous aimer et à ne désirer que vous ! »

« J’allais à elle avec tant de confiance qu’il me semblait n’avoir rien à craindre sous sa protection maternelle. Je me consacrai à Elle pour être à jamais son esclave, la suppliant de ne pas me refuser en cette qualité. Je lui parlais comme une enfant, avec simplicité, tout comme à ma bonne Mère pour laquelle je me sentais pressée dès lors d’un amour si tendre. Si je suis entrée à la Visitation, c’est que j’étais attirée par le nom tout aimable de Marie. Je sentais que c’était là ce que je cherchais. »

 

14e station – Jésus est mis dans le tombeau

Si le grain de blé ne meurt pas, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. 

(Jean 12, 24)

Paroles de sainte Marguerite-Marie

« Un jour de la fête du Cœur de la Sainte Vierge, après la communion, Notre-Seigneur me fit voir trois cœurs, dont celui qui était au milieu était très petit et quasi imperceptible. Les deux autres étaient tout lumineux et éclatants, dont l’un surpassait l’autre incomparablement, et j’entendis ces paroles : « C’est ainsi que mon pur amour unit ces trois cœurs pour toujours ». Les trois n’en firent qu’un. Cette vue me dura assez longtemps et m’imprima des sentiments d’amour et de reconnaissance qu’il me serait difficile d’exprimer. »

« Je me sens comme toute abîmée dans ce Divin Cœur ; Si je ne me trompe, j’y suis comme dans un abîme sans fond, où il me découvre des trésors d’amour et de grâces pour les personnes qui se consacreront et sacrifieront à Lui rendre et procurer tout l’Honneur, l’amour et la Gloire qui sera à leur pouvoir. »

Avec sainte Marguerite Marie Alacoque
A partir des conseils et pensées de sainte Marguerite-Marie
pour tous les jours de l’année.
Monastère de la Visitation. Paray-le-Monial, Editions Saint-Paul 1992

 

Prière du pape François

Ô Dieu, Père tout-puissant, qui en Jésus Christ, ton Fils, a assumé les plaies et les souffrances de l’humanité, aujourd’hui j’ai le courage de te supplier, comme le larron repenti : « Souviens-toi de moi ! »

Je suis ici, seul devant toi, dans l’obscurité de cette prison, pauvre, nu, affamé et méprisé, et je te demande de verser sur mes blessures l’huile du pardon et de la consolation, et le vin d’une fraternité qui renforce le cœur.

Soigne-moi par ta grâce et enseigne-moi à espérer dans la détresse.

Mon Seigneur et mon Dieu, je crois, aide-moi dans mon incrédulité.

Continue, Père miséricordieux, à me faire confiance, à toujours me donner une nouvelle opportunité, à m’embrasser dans ton amour infini.

Avec ton aide et le don de l’Esprit Saint, moi aussi je serai capable de te reconnaître et de te servir dans mes frères. Amen.

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Grand Jubilé du Sacré-Coeur https://fr.zenit.org/2024/03/15/grand-jubile-du-sacre-coeur/ Fri, 15 Mar 2024 15:57:54 +0000 https://fr.zenit.org/?p=190855 Prière de consécration du Jubilé

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Pour les 350 ans des grandes apparitions du Sacré-Cœur à Sainte Marguerite-Marie Alacoque à Paray-le-Monial (France), le Sanctuaire de Paray-le-Monial propose une prière de consécration à toutes les personnes souhaitant vivre cette démarche. Cette prière est suivie d’un commentaire donnant une explication de chacune des phrases.

 

La prière

Seigneur Jésus,

Tu as révélé à Sainte Marguerite-Marie ton Cœur si passionné d’amour pour tous les hommes et pour chacun en particulier. Aujourd’hui, tu nous invites à puiser à la source de ton Cœur, qui demeure plus que jamais ouvert.

Dans ce sacrement de l’Amour qu’est l’Eucharistie,

Nous t’offrons nos fatigues et nos lassitudes : donne-nous le repos ;

Nous t’exposons nos souffrances et nos blessures : console-nous et guéris-nous ;

Nous te présentons notre dureté de cœur : transforme-nous dans la douceur et l’humilité ;

Nous déposons devant toi nos ingratitudes et nos indifférences : que nous te rendions amour pour amour ;

Nous te disons notre soif de t’aimer et de t’annoncer : envoie-nous dans la puissance de ton Esprit Saint.

Seigneur, nous nous consacrons à ton Cœur, fournaise ardente de charité. Fais de nous des instruments qui attirent les cœurs à ton Amour. Brûle-nous de ta compassion pour témoigner au monde de ce Cœur qui nous a tant aimés.

Amen.

Imprimatur de Mgr Rivière, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon (France)

Commentaire de cette prière

La prière a été composée par les chapelains du Sanctuaire de Paray-le-Monial, auxquels furent associés la paroisse, les visitandines et les jésuites et les salariés en mission au sanctuaire. Elle est formée de trois parties : l’introduction, les demandes litaniques et la péroraison finale.

 

L’introduction

Seigneur Jésus, tu as révélé à Sainte Marguerite-Marie ton Cœur si passionné d’amour pour tous les hommes et pour chacun en particulier.

La prière s’adresse à Jésus et est exprimée à la première personne du pluriel car la dévotion au Sacré-Cœur est à la fois personnelle et ecclésiale. La première phrase rappelle l’événement dont le Jubilé fait mémoire : les Apparitions du Sacré-Cœur il y a 350 ans. Elle renvoie directement à la première grande Apparition, le 27 décembre 1673, au cours de laquelle Jésus déclare « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier »

 

Aujourd’hui, tu nous invites à puiser à la source de ton Cœur, qui demeure plus que jamais ouvert.

La deuxième phrase manifeste l’actualité de la grâce vécue à Paray et contient une allusion au cantique d’Isaïe 12 : « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut » (v. 3) ; verset qui a donné son nom à l’Encyclique du pape Pie XII en 1956, Haurietis Aquas in Gaudio. La finale reprend l’affirmation du pape Jean-Paul II le 6 janvier 2001, lors de la fermeture de la Porte Sainte du Grand Jubilé de l’an 2000 à Rome : « Avec la fermeture de la Porte Sainte, c’est un symbole du Christ qui se ferme. Mais le Cœur de Jésus demeure plus que jamais ouvert. »

 

Les six demandes litaniques

Dans ce sacrement de l’Amour qu’est l’Eucharistie,

La deuxième partie est introduite par l’expression « Sacrement d’amour » qu’utilise le Seigneur pour désigner l’Eucharistie lors de la grande Apparition de juin 1675. Elle est composée de cinq demandes litaniques, qui mettent les pèlerins à l’école de l’expérience spirituelle de Sainte Marguerite-Marie.

 

Nous t’offrons nos fatigues et nos lassitudes : donne-nous le repos ;

Premièrement, le 27 décembre 1673, elle va reposer longuement sur le Cœur de Jésus : « Il me fit reposer fort longtemps sur sa divine poitrine ». Dans une lettre au père Croiset, elle précisera que ce repos dura « plusieurs heures ». Ce faisant, elle répond à l’appel de Jésus dans l’Evangile à venir reposer sur son Cœur : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vos âmes. » (Mt 11, 28-29). Le disciple Saint Jean, le premier, a vécu une telle expérience lors de la dernière Cène (Jn 13, 25), fait suffisamment important pour que l’Evangile y fasse de nouveau allusion après la résurrection (Jn 21, 20). Très tôt, les premiers chrétiens, effectivement, associèrent Jean à cette expérience si particulière. Ainsi, en l’an 180, Irénée de Lyon écrit : « Ensuite Jean, le disciple du Seigneur, qui a reposé sur sa poitrine, publia lui aussi l’Évangile, tandis qu’il habitait à Éphèse en Asie » (Contre les hérésies III,1,1)

 

Nous t’exposons nos souffrances et nos blessures : console-nous et guéris-nous ;

Deuxièmement, le Cœur de Jésus est source de consolation et de guérison. Le pape François nous invite à approcher nos plaies des plaies de Jésus. L’hymne de la première épître de Pierre applique à Jésus ce qu’annonçait le prophète Isaïe dans le 4ème poème du serviteur souffrant « Par ses blessures, nous sommes guéris » (Isaïe 53, 5 et 1 P 2, 24). Ce que le pape affirme de tout sanctuaire :« on va dans les sanctuaires pour être consolé » (congrès des recteurs de sanctuaire, novembre 2023) s’applique singulièrement à Paray.

L’analogie du Cœur avec l’image du soleil et de la fournaise lors de l’apparition de 1674 rappelle le verset du prophète Malachie « le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans ses rayons » (Mal 3, 20) fréquemment cité dans la spiritualité parodienne.

 

Nous te présentons notre dureté de cœur : transforme-nous dans la douceur et l’humilité ;

Troisièmement, le 27 décembre, Jésus demanda son cœur à Marguerite-Marie. « Je le suppliai de [le] prendre, ce qu’il fit, et le mit dans le sien adorable, dans lequel il me le fit voir comme un petit atome qui se consommait dans cette ardente fournaise, d’où le retirant comme une flamme ardente en forme de cœur, il [le] remit dans le lieu où il l’avait pris. ». Ce faisant, le Seigneur réalise la promesse prophétisée en Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois » (Ez 3, 26-27). Jésus dit de son Cœur qu’il est « doux et humble » (Mt 11, 29) et constate la dureté de cœur de ses interlocuteurs ou des disciples (par exemple en Mt 19, 8 ou Mc 6, 52).

 

Nous déposons devant toi nos ingratitudes et nos indifférences : que nous te rendions amour pour amour ;

Quatrièmement, lors de l’apparition de 1674, Jésus se plaint du manque d’amour de la part des hommes : « Il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur amour, et jusqu’à quel excès il l’avait porté d’aimer les hommes, dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissances. » Il demande à Marguerite-Marie de lui « rendre amour pour amour », expression qui revient à plusieurs reprises sous la plume de la visitandine. C’est d’ailleurs le thème retenu pour ce Jubilé des 350 ans.

 

Nous te disons notre soif de t’aimer et de t’annoncer : envoie-nous dans la puissance de ton Esprit Saint.

Cinquièmement, la dévotion au Sacré-Cœur nous renouvelle dans le zèle missionnaire à témoigner au monde de cet amour brûlant, ce à quoi Marguerite-Marie et Claude La Colombière s’attachèrent, chacun selon son appel. « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen, et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre » dira Jésus lors de l’apparition de 1673. Le thème de la soif associée à l’amour est également très présent dans les apparitions. Dans une de ses lettres au père Croiset, Marguerite-Marie dit que Jésus l’a choisie comme un « instrument pour établir cette dévotion et attirer les cœurs à aimer le Sien adorable, lequel avait une si ardente soif d’être connu, aimé et honoré des hommes. »

 

La péroraison finale

Seigneur, nous nous consacrons à ton Cœur, fournaise ardente de charité

Enfin, la troisième partie apparait comme l’aboutissement du mouvement spirituel de cette prière de consécration au Cœur de Jésus. Il est bon de rappeler que le lieu de l’offrande est l’Eucharistie, comme nous l’avons dit plus haut. Se consacrer au Cœur de Jésus n’est rien d’autre que de se consacrer à sa personne, à Jésus lui-même. Jésus parle de son Cœur à Sainte Marguerite-Marie comme de « la fournaise ardente du pur amour » (lettre à la mère de Saumaise). Tout au long des apparitions, c’est le symbole du feu qui prédomine comme, par exemple, dans l’apparition de 1674 reproduite sur la fresque de la Chapelle des Apparitions : « Jésus-Christ, mon doux Maître, se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils, et de cette sacrée Humanité sortaient des flammes de toute part, mais surtout de son adorable poitrine, qui ressemblait une fournaise ; et s’étant ouverte, me découvrit son tout aimant et tout aimable Cœur, qui était la vive source de ces flammes. »

 

Fais de nous des instruments qui attirent les cœurs à ton Amour.

Dans la retraite de 1678, Marguerite-Marie note cette affirmation de Jésus « je veux que tu me serves d’instrument pour attirer des cœurs à mon amour. » reprise dans notre prière.

 

Brûle-nous de ta compassion pour témoigner au monde de ce Cœur qui nous a tant aimés. Amen.

La demande « brûler de compassion » se situe sur le registre symbolique du feu dans lequel se situe l’expérience spirituelle de Marguerite-Marie, comme nous venons de le dire. Il s’agit d’entrer dans « les sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 5), dans la compassion devant les foules qui bouleversait ses entrailles : « Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. » (Mt 9, 36). La prière s’achève par l’expression de juin 1675 qui apparait comme le sommet de l’expérience spirituelle de Sainte Marguerite-Marie : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour. »

Ce commentaire de la prière du jubilé a été réalisé par les pères Etienne Kern et Jean-Rodolphe Kars

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Comment recevoir une indulgence plénière https://fr.zenit.org/2024/03/08/comment-recevoir-une-indulgence-pleniere/ Fri, 08 Mar 2024 09:41:05 +0000 https://fr.zenit.org/?p=190680 Démarche jubilaire dans le cadre des 350 ans du Sacré-Cœur

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Le 27 décembre 2023, le nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore a ouvert solennellement la porte jubilaire de la Chapelle des Apparitions du monastère de la Visitation de Paray-le-Monial. À l’occasion de ce jubilé, Dieu manifeste sa miséricorde, notamment en accordant gratuitement une indulgence plénière aux pèlerins qui se seront préparés. Le pape François nous rappelle ce qu’est une indulgence :

« Dans le sacrement de la Réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont réellement effacés, cependant que demeure l’empreinte négative des péchés dans nos comportements et nos pensées. La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci. Elle devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse du Christ, et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché. »

 

Voici les dispositions intérieures et extérieures pour vivre avec fruit la démarche jubilaire et recevoir l’indulgence plénière : 

– Être en état de grâce et avoir la disposition intérieure du détachement complet du péché, même véniel. Ceci implique notamment de se confesser (si possible le jour même, sinon une semaine avant ou après) et de communier.

– Manifester notre ouverture à l’Eglise universelle, en priant aux intentions du Pape. Il est suggéré un Notre Père et un Je vous salue Marie.

– Professer la foi de l’Eglise en récitant le Je crois en Dieu.

– Manifester visiblement que nous voulons répondre à l’appel de Jésus, qui a dit Je suis la porte des brebis (Jn 10, 7), en passant la porte jubilaire de la chapelle des Apparitions.

– Traduire en charité concrète la grâce reçue en accomplissant une des œuvres de miséricorde rappelées par le pape François : 

« Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

Il est possible de recevoir l’indulgence plénière une fois par jour, pour soi-même ou pour une personne défunte, mais pas pour un autre vivant. Tous les détails de la démarche jubilaire sur le site du sanctuaire de Paray .

Pour accompagner notre prière et notre méditation, voici quelques textes de la tradition chrétienne sur l’ouverture du Cœur de Jésus par le transpercement de la lance.

Bienheureux Simon Fidati de Cascia (†1348)

Il faut voir l’action du Saint-Esprit dans l’expression de l’Evangéliste… Il veut que le côté ouvert nous manifeste l’amour du Cœur qui nous a aimés jusqu’à la mort, et que nous allions à cet amour ineffable qui l’a fait venir vers nous ; il veut que nous approchions de son Cœur, ce Cœur profond, ce Cœur caché, ce Cœur qui pense à tout, ce Cœur qui sait tout, ce Cœur qui aime ; il veut que, grâce à la porte ouverte, nous devenions, au moins dans la vivacité de l’amour, semblables à son Cœur, et que nous entrions en esprit dans le secret caché depuis l’éternité, et maintenant comme dévoilé à sa mort par l’ouverture de son côté.

Ludolphe de Saxe, dit le Chartreux (v.1295-1378)

Le Cœur du Christ a été blessé pour nous d’une blessure d’amour, afin que nous par un retour amoureux nous puissions par la porte du côté avoir accès à son Cœur, et là unir tout notre amour à son divin amour, de façon à ne faire plus qu’un même amour, comme il en est du fer embrasé et du feu. Car l’homme doit… ordonner tous ses désirs vers Dieu par amour pour le Christ… et conformer en tout sa volonté à la volonté divine, en retour de cette blessure d’amour qu’il reçut pour l’homme sur la croix, quand la flèche d’un amour invincible perça son très doux Cœur… Rappelons-nous donc quel amour plus qu’excellent le Christ nous a montré dans l’ouverture de son côté en nous ouvrant par là un large accès à son Cœur. Hâtons-nous d’entrer dans le Cœur du Christ, recueillons tout ce que nous avons d’amour pour l’unir à l’amour divin, en méditant sur ce qui vient d’être dit. »

Guillaume de Saint-Thierry et Bienheureux Guéric d’Igny

Les impénétrables richesses de ta gloire, Seigneur, restaient cachées au-dedans de toi, dans le ciel de ton secret, jusqu’au moment où la lance du soldat ouvrit le flanc de ton Fils, notre Seigneur et Rédempteur, sur la croix : les sacrements de notre rédemption s’épanchèrent alors si bien que désormais nous ne mettons pas dans son flanc le doigt ou la main comme Thomas, mais par la porte ouverte nous entrons tout entiers jusqu’à ton cœur, Jésus, siège certain de miséricorde, jusqu’à ton âme sainte, pleine de toute la plénitude de Dieu, pleine de grâce et de vérité, de salut pour nous et de consolation.
Ouvre, Seigneur, la porte au flanc de ton arche, afin que puissent entrer tous ceux que tu veux sauver à la face de ce déluge qui inonde tout sur terre ; ouvre-nous le flanc de ton corps, afin que puissent entrer tous ceux qui désirent voir les secrets du Fils […] Ouvre la porte de ton ciel, afin qu’ils puissent voir les biens du Seigneur sur la terre des vivants, tes rachetés qui peinent encore sur la terre des mourants.

Va te cacher dans ces mains percées, dans ce flanc troué. Qu’est-ce, en effet, que la plaie dans le flanc du Christ, sinon la porte ouverte au flanc de l’arche pour ceux qui seraient préservés du déluge ? Seulement, l’une était figure, l’autre est réalité. […] C’est là que tu seras caché en sécurité jusqu’à ce que passe l’iniquité ; là que tu n’auras rien à souffrir du froid, car dans les entrailles du Christ la charité du Christ ne se refroidit pas ; là que tu seras inondé de délices ; là que tu déborderas de joie, du moins lorsqu’enfin la vie de notre Chef aura englouti tout être mortel et celui de tous les membres de son Corps.

(Ce texte a été proposé par Sr Marie-David Weill, csj, à partir de Guillaume de Saint-Thierry et Bienheureux Guéric d’Igny)

L’Office des Cinq Plaies, XVI° siècle

Il a voulu aussi que son côté fût ouvert, pour nous donner accès à ce qu’il a de plus intime. Car, quand le côté fut ouvert, le chemin fut frayé jusqu’au Cœur du Seigneur. Que l’homme s’approche de ce Cœur sublime et que Dieu soit exalté en lui. Mais qui montera jusque-là ? Qui s’y reposera ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur. Mais que le pécheur n’hésite pas. Si l’entrée ne lui est pas tout d’abord accessible, qu’il pleure à la porte, là d’où coule le sang, d’où sort l’eau ; les portes sont ouvertes : le cri de ceux qui pleurent pénétrera sans peine jusqu’au Cœur du Seigneur ».

Stephan Fridolin (†1498)

Considère le Cœur blessé du Christ comme la véritable porte par laquelle on parvient à la grâce et à l’amitié de Dieu, par elle on monte vers les joies éternelles qui ne prennent jamais fin. Regarde le Cœur blessé du Christ. En lui a reposé sa très sainte Ame et son adorable Divinité, par laquelle nous sommes maintenus dans l’existence. Considère le Cœur ouvert du Christ comme le plus sûr asile des réfugiés. Où pourrait-elle s’envoler ailleurs, ta pauvre âme, lorsque les ennemis infernaux la poursuivent de leurs attaques durant la vie et au moment de la mort ? Considère le Cœur bienveillant du Christ comme une parfaite compensation de tes péchés et des péchés de l’humanité, puisque le Seigneur a répandu le très saint sang de son Cœur… Considère le Cœur enflammé du Christ comme l’origine de ton éternelle béatitude et le véritable chemin par lequel tu dois entrer dans la céleste patrie. Oh ! qui peut imaginer et exprimer la bonté, la hauteur, la longueur et la largeur du très saint Cœur de Jésus-Christ. Il dépasse de loin la compréhension et l’entendement des hommes. Voilà la merveilleuse cité de grâce que ton plus cher Seigneur t’a préparée, sur le bois fleuri de la sainte croix. Entres-y avec foi et chasteté : Seigneur, c’est ici le lieu de mon repos, c’est ici que je veux demeurer, parce que je l’ai choisi. » 

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Paray-le-Monial : Les grands enjeux du Jubilé des 350 ans https://fr.zenit.org/2024/03/01/paray-le-monial-les-grands-enjeux-du-jubile-des-350-ans/ Fri, 01 Mar 2024 15:52:16 +0000 https://fr.zenit.org/?p=190458 Deuxième partie

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P. Etienne Kern

 

Nous poursuivons, dans le cadre du Jubilé des 350 ans des apparitions du Sacré-Cœur à la religieuse Marguerite-Marie Alacoque, une réflexion sur les enjeux de ce Jubilé. Vendredi dernier, nous avons publié la première partie de ces enjeux. En voici la seconde et dernière partie.

 

La semaine dernière, nous avons présenté les deux premiers enjeux majeurs du Jubilé des 350 ans des Apparitions du Sacré-Cœur à Sainte Marguerite-Marie :

  1. Sortir la dévotion au Sacré-Cœur des impasses dans lesquelles elle s’est retrouvée enfermé
  2. Déployer un lieu vivant, où se vit une expérience intense de la foi aujourd’hui

 

Aujourd’hui, voici les trois autres enjeux principaux :

III. Redécouvrir l’actualité du thème de la réparation

  1. Approfondir la communion qui unit les différentes réalités ecclésiales attachées Sacré-Cœur
  2. Recevoir ce que Dieu veut pour notre sanctuaire

III. Redécouvrir l’actualité du thème de la réparation

Les événements de Paray-le-Monial font référence quant à la spiritualité de la réparation. Ainsi, la demande d’institution de la fête du Sacré-Cœur par Jésus, au cours de la grande apparition de juin 1675, est une demande de réparation. A la suite des événements de Paray-le-Monial, la réparation prendra une place de choix dans la spiritualité de l’Église, jusqu’au grand tournant anthropologique des années 1970, où elle périclite très rapidement. La demande de réparation est centrale à Paray-le-Monial. Il n’est pas possible de l’occulter sans amputer le message. Il revient donc au sanctuaire de retrouver des chemins d’accès à cette demande du Christ et à en proposer une nouvelle actualité.

Par ailleurs, la question de la réparation retrouve une actualité sensible dans les sphères culturelle et sociale. On peut citer, parmi tant d’autres œuvres, le livre de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, paru en 2014, vendu à plus de 400 000 exemplaires et adapté à l’écran, ou celui de docteur Denis Mukwebe, prix Nobel de la Paix 2018, Réparer les femmes, paru en 2019 sur la chirurgie réparatrice, ou encore le film de Jeanne Herry, Je n’oublierai jamais vos visages, sorti en 2023, sur la justice réparatrice…

Il aurait été difficile d’avoir simplement pour thème du Jubilé « La Réparation », car c’est une expression difficilement compréhensible sans explication préalable. D’où le choix de retenu de Rendre amour pour amour, qui en exprime la dynamique spirituelle profonde tout en étant capable de parler au cœur d’emblée. Par contre, le colloque organisé par le sanctuaire à l’occasion du Jubilé, Réparer l’irréparable du 1° au 5 mai à Rome, abordera frontalement la Réparation. Il s’agit de montrer que les événements de Paray ont quelque chose à dire aujourd’hui à l’Église en France, et à la société, alors que la soif de réparation semble se réveiller. Cette question se situe aussi dans l’actualité douloureuse de l’Église, à savoir « la crise des abus ». L’extension endémique et systémique des abus crie réparation. Les paroles de Jésus à sainte Marguerite-Marie, ainsi que leur héritage dans l’histoire, peuvent apporter une lumière précieuse.

L’un des enjeux de ce jubilé est donc d’approfondir la problématique suivante : Comment la demande de Jésus de réparer les indignités faites à son Cœur, et particulièrement par des consacrés, peut-elle ouvrir des chemins pour la nécessaire réparation due aux victimes d’abus dans l’Église, et particulièrement par des consacrés ?

D’emblée s’impose à nous cette évidence : les offenses faites à Dieu sont irréparables. Les offenses faites aux victimes d’abus sont irréparables. Pourtant, à Paray, le Christ demande réparation. Lui-même, lui seul, ouvre et offre un chemin de réparation. Au cours du colloque, nous affronterons donc les nombreuses questions que cela pose : Peut-on dès lors comparer les « indignités » que Jésus explicite en « ingratitudes », « irrévérences », « sacrilèges », « froideurs » et « mépris » avec les crimes commis sur les victimes d’abus ? Peut-on passer de Jésus-victime aux victimes elles-mêmes ? Comment échapper à une spiritualisation trop rapide, négatrice de la justice, pour peut-être découvrir une réparation qui assume la justice et l’excède aussi, répondant à une soif profonde du cœur ? Comment dépasser la suspicion d’une perversion morbide de la réparation pour y retrouver l’expression d’une plus grande liberté ? Cela a-t-il un sens de parler d’amour, de réparation d’amour, là où la dignité de l’homme a été si violemment bafouée, si loin de ce que peut être l’amour ? La réparation spirituelle, peut-elle permettre de prononcer un nom sur l’innommable ? L’écoute des victimes offre-t-elle une nouvelle oreille à la plainte du Christ ? Cette écoute, comment participe-t-elle à réformer la vie et les pratiques de l’Église ?

Je remercie dès à présent le père Louis Pierre Dupont, qui porte l’organisation de ce colloque et vous renvoie au site du sanctuaire où vous trouverez toutes les informations complémentaires pour vous inscrire.

IV. Approfondir la communion qui unit les différentes réalités ecclésiales attachées Sacré-Cœur

Le pape François rappelle que l’Esprit Saint est celui qui crée à la fois la diversité et l’unité.

Une grâce particulière de fraternité a été donnée par le Cœur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie et Saint Claude qui se sont alors reçus l’un l’autre comme frère et sœur pour pouvoir remplir leur mission respective. Il y a un an, le 16 octobre 2022, avec le directeur du sanctuaire, le curé, la supérieure de la Visitation et le supérieur des jésuites de Paray, nous recevions du vicaire général, le père Grégoire Drouot, la mission de travailler ensemble au rayonnement du Sacré-Cœur et d’accueillir les pèlerins, chacun selon les modalités propres à sa mission.

Or, pour reprendre l’expression du pape François, la communion n’est pas sphérique (ou tout point de la sphère est à égale distance du centre), mais polyédrique (le polyèdre étant cette figure géométrique complexe composée de multiples facettes intégrant la diversité. Nos histoires, nos sensibilités spirituelles ne sont pas les mêmes. Nous ne sommes pas tous également attachés aux différents aspects que comporte la richesse du Cœur de Jésus. Notre manière d’en parler n’est pas la même et l’expérience dont nous sommes porteurs est variée. Nous faisons ici l’expérience que nous recevoir comme frère et sœur est certes un beau défi, mais que le Seigneur nous le donne et que cela ne fait que fortifier notre fidélité au Seigneur et enrichir la proposition pastorale que nous pouvons offrir aux pèlerins.

Cela appelle de la part de chacun d’entre nous de l’humilité. L’humilité de reconnaitre les dons que le Seigneur nous a fait et l’humilité de reconnaitre les dons qu’il a fait aux autres réalités ecclésiales attachées au Cœur de Jésus. L’humilité d’avoir besoin des autres et l’humilité de prendre la place que le Seigneur nous demande de prendre. Personne ne peut identifier le Sacré-Cœur à soi-même ou affirmer que « Le Sacré-Cœur, c’est moi ! ». Personne ne peut revendiquer l’exclusivité de cette dévotion. Personne ne peut mettre la main sur le Cœur de Jésus et se l’approprier. Nous sommes ensemble au service d’une grâce qui nous dépasse, chacun selon la mission reçue de l’Église.

Pour le redire simplement, nous faisons une belle expérience de la synodalité. Exigeante, certes, mais profondément réjouissante et féconde. Les pèlerins en bénéficient déjà aujourd’hui, avec la rédaction commune du journal gratuit « spécial Paray – 350 ans » à destination des touristes qui visitent la basilique et le sanctuaire. Ils continueront d’en bénéficier davantage dans quelques semaines car j’ai la joie de vous annoncer qu’en collaboration avec la mairie, nous allons totalement refaire et unifier la signalétique pour l’ensemble des réalités d’Église à Paray.

Aujourd’hui, notre assemblée reflète cette même diversité ecclésiale et spirituelle, comme j’aurai l’occasion de le souligner dans le mot de bienvenue pendant la messe. Ainsi, cette grâce de fraternité qui est à l’origine de la diffusion de la dévotion du Sacré-Cœur continue de s’étendre entre nous tous, apôtres du Cœur de Jésus, réunis en cette circonstance. Notre monde en a plus que jamais besoin pour que résonnent ces paroles du Seigneur prononcées ici il y a 350 ans aujourd’hui « Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour tous les hommes et pour toi en particulier. »

En 1981, le père Pedro Arrupe, alors général des jésuites, affirmait : « Je suis persuadé que peu de preuves pourraient être aussi claires de la rénovation spirituelle de la Compagnie de Jésus qu’une dévotion vigoureuse et générale au Cœur de Jésus. Notre apostolat y trouverait une nouvelle vigueur et nous ne tarderions pas à en voir les effets, aussi bien dans notre vie personnelle que dans nos activités apostoliques ». Ces vibrantes paroles résonnent comme un appel prophétique pour les jésuites mais aussi beaucoup plus largement ! C’est pour cela que je voudrais adresser un deuxième appel, cette fois aux congrégations religieuses liées au Sacré-Cœur (nous en avons recensé et invité plus de 250 dans le monde), les paroisses consacrées au Sacré-Cœur (plus de 120 en France ont reçues notre invitation), les institutions scolaires du Sacré-Cœur (250 écoles, 60 collèges et 26 lycées ont été invitées), les sanctuaires du Sacré-Cœur dans le monde (nous avons écrit à une vingtaine d’entre eux en Belgique, Canada, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Portugal) : Venez à Paray, venez redécouvrir vos racines spirituelles, venez boire à la source du Cœur de Jésus. C’est pour cela que le sanctuaire organise une rencontre internationale des supérieures majeures de congrégations religieuses et des instituts liés au Sacré-Cœur, les 14 et 15 octobre 2023.

V. Recevoir ce que Dieu veut pour notre sanctuaire

Nous savons ce que nous avons préparé, ce que nous croyons que Dieu nous a demandé de préparer. Mais nous ne savons pas encore ce que Dieu, lui, nous a effectivement préparé. Comme dit le livre des Proverbe, chapitre 16 : 01 Dans son cœur, l’homme propose ; par sa parole, Dieu dispose.09 L’homme, en son cœur, fait des projets de route, et le Seigneur dirige ses pas.

Il y a 50 ans, en 1975, le recteur de l’époque avait contacté bien des personnes dans l’Église pour les inviter à Paray pour le 300° anniversaire des apparitions. Et personne n’est venu … sauf un groupe de quelques charismatiques qui ont débarqué à Paray, conduit par Pierre Goursat, le fondateur de l’Emmanuel, sans savoir qu’il s’agissait des 300 ans. Quelles sont les surprises que le Seigneur nous prépare-t-il ? Quels sont les appels qu’il nous fera ? Nous ne le savons pas, mais il nous revient de nous disposer dès à présent pour « écouter ce que l’Esprit dit aux Églises » comme dit le livre de l’Apocalypse.

C’est dans cet état d’esprit que j’aborde la question de la consécration. Laissons-nous instruire par la manière de faire du Seigneur pour obtenir qu’une fête soit instituée en l’honneur de son Sacré-Cœur. S’il avait voulu être efficace et rapide, il serait apparu directement au pape et aux cardinaux pour ordonner que la fête du Sacré-Cœur soit instituée. Le pape aurait certainement obtempéré, signé un décret et, l’année suivante, toute l’Église aurait célébré cette fête. Mais le Seigneur ne gouverne pas par décret, même si cela nous arrangerait parfois. Il est apparu à une femme, cloîtrée au fin fond d’un monastère du Charollais pour le demander. Ce fut moins efficace et moins rapide, certes, mais plus fécond. Cette demande a travaillé le corps de l’Église, des cœurs, des familles, des paroisses et des diocèses, des congrégations et des pasteurs, jusqu’à l’institution de la fête du Sacré-Cœur plus de 150 ans plus tard.

Ainsi en est-il pour la consécration. D’où le troisième appel que j’adresse aujourd’hui : que nous comprenions mieux ce qu’est la consécration au Sacré-Cœur, que nous la vivions personnellement et en famille / paroisse / diocèse / communauté / congrégation, que nous en vivions et qu’elle nous transforme. Et, qu’ainsi, nous discernions en Église quelle est l’appel de Dieu pour nous, l’Église, la France et tous nos pays à ce sujet. L’essentiel n’est-il pas que le monde connaisse l’amour du Cœur de Jésus ?

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Paray-le-Monial : Les grands enjeux du Jubilé https://fr.zenit.org/2024/02/22/les-grands-enjeux-du-jubile-des-350-ans/ Thu, 22 Feb 2024 10:44:29 +0000 https://fr.zenit.org/?p=190196 Première partie

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P. Etienne Kern

Les pèlerinages à Paray commencèrent en 1873, à la même date que le sanctuaire de Lourdes et pour la même raison : l’arrivée du chemin de fer. Voilà donc 150 ans que Paray est un lieu important de pèlerinage en France. Alors que nous nous apprêtons à vivre une célébration historique qui marquera l’ouverture du Jubilé des 350 ans des Apparitions, nous avons comme l’intuition que le sanctuaire entre symboliquement dans une nouvelle étape de son histoire, dont il a paru important d’en rappeler les enjeux essentiels. 

C’est l’objet de mon intervention, en ce jour d’ouverture du Jubilé des 350 ans des apparitions du Sacré-Cœur à Sainte Marguerite-Marie. Voici les deux premiers enjeux majeurs de ce Jubilé : 

I. Sortir la dévotion au Sacré-Cœur des impasses dans lesquelles elle s’est retrouvée enfermé

II. Déployer un lieu vivant, où se vit une expérience intense de la foi aujourd’hui

La semaine prochaine, nous présenterons les trois autres enjeux du Jubilé

III. Redécouvrir l’actualité du thème de la réparation

IV. Approfondir la communion qui unit les différentes réalités ecclésiales attachées Sacré-Cœur

V. Recevoir ce que Dieu veut pour notre sanctuaire

I. Sortir la dévotion au Sacré-Cœur des impasses dans lesquelles elle s’est retrouvée enfermée

Autant le Sacré-Cœur est répandu, autant il est mal connu ! Dans l’histoire, cette dévotion s’est répandue très rapidement, avec une fécondité peut-être inégalée dans l’histoire de l’Église, tout du moins dans l’église latine. Toutefois, avec le recul, on s’aperçoit que le message de Paray a pu souffrir des moyens auquel on a eu recours pour le faire connaître. Certes, ce qui a contribué à véhiculer le message et la dévotion a été très efficace pour sa diffusion – puisque le monde entier connait le Sacré-Cœur. Mais cela est parfois devenu un obstacle pour sa compréhension profonde. Cela s’est fait au détriment de la profondeur et justesse de la dévotion au Cœur de Jésus. Cette large diffusion n’a pas été indemne d’ambiguïtés, de contre-sens, de raccourci, de simplification. Bref, il y a eu un prix à payer. Et il faut peut-être chercher là une part des raisons qui expliquent la désaffection de la dévotion au Sacré-Cœur dans la deuxième partie du XX° siècle, en occident tout du moins. Il s’agit pour nous d’identifier et de comprendre ces réticences pour y répondre. Le Jubilé est une bonne occasion pour cela.

– La dévotion au Sacré-Cœur bénéficia des reproductions à l’infini des statues selon l’art sulpicien qui connut un succès retentissant au XIX° siècle, mais elle finit par paraitre bien poussiéreuse et sanguinolente lorsque les sensibilités évoluèrent au XX° siècle. Or, de belles œuvres d’art touchent les cœurs. C’est pourquoi un appel à projet artistique a été lancé en septembre par le Sanctuaire. Le Jubilé entend être aussi une magnifique occasion de renouveler l’image du Sacré-Cœur, ainsi que les représentations de Sainte Marguerite-Marie Alacoque, dans le domaine de l’art, par la sculpture et la peinture. Cet appel à projet concerne également la création d’une composition musicale destinée à la liturgie. Un concours photo est également organisé afin que tous puissent participer au renouvellement de notre regard sur les des sites emblématiques du Sanctuaire, auprès desquels viennent prier les pèlerins du monde.

– La focalisation unilatérale sur la réparation, elle-même réduite à sa dimension pénitentielle voire victimale a fini par faire du Sacré-Cœur une dévotion doloriste un peu morbide. Bien évidemment la réparation fait partie de la spiritualité parodienne, mais elle n’est pas première et elle ne se réduit à sa dimension pénitentielle. 

– La dévotion du Sacré-Cœur n’a pas été indemne de récupération politique, réduisant le Sacré-Cœur a un emblème ou un symbole brandi comme un étendard au service de certaines causes politiques françaises. Comme disait Péguy, tout commence en mystique et finit en politique ! Certes, pour être authentique, notre dévotion au Cœur de Jésus se doit de rayonner dans notre monde, afin d’établir autour de nous le règne du Christ, ou pour reprendre l’expression du saint pape Jean-Paul II, construire la civilisation de l’amour. Mais sans tomber dans la défense d’une cause politique comme cela fut trop souvent – et parfois encore aujourd’hui, le combat de certains. Ce n’est pas le lieu maintenant d’approfondir cette question, mais nous aurons certainement à le faire. 

– la présentation didactique du message des apparitions en 12 promesses au XIX° siècle n’est pas formellement fausse, même si elle est marquée par son époque. Ce fut certes très efficace … Mais elle finit par induire une dynamique spirituelle très appauvrie : si je fais ce que Jésus me demande, j’obtiendrai ce qu’il me promet. La dérive vers une relation mercantile et intéressée est à peu près inévitable. Ce n’était certes la visée de cette mise en forme, mais combien sommes-nous loin d’un cœur qui se laisse transformé par l’amour brûlant que le Seigneur a pour nous, amour qui appelle une réponse d’amour radicale.

Or, c’est justement cette expérience vivante et transformante que vivent les pèlerins ici et que nous avons à mettre en valeur. 

Sainte Marguerite-Marie © Sanctuaire du Sacré-Cœur

Sainte Marguerite-Marie © Sanctuaire du Sacré-Cœur

II. Un lieu vivant, où se vit une expérience intense de la foi aujourd’hui

La dévotion au Cœur de Jésus n’est pas née à Paray. Mais, historiquement, c’est à partir des apparitions à Sainte Marguerite-Marie qu’elle est devenue incroyablement populaire et s’est répandue dans toute l’Église. En ce sens, Paray est véritablement source de la dévotion. Le monde et l’Église ont besoin de toujours davantage connaître et expérimenter l’amour du Cœur de Jésus. Mieux connaitre ce qui s’est passé à Paray – qui s’y passe encore – est incontournable pour redécouvrir et actualiser la dévotion au Sacré-Cœur. En ce sens, la présence aujourd’hui de pèlerins venus d’Espagne – notamment de Valladolid, où le Sacré-Cœur est apparu au bienheureux jésuite Bernardino de Hoyos au XVIII° siècle – est particulièrement significative.

Ce jubilé est bien plus qu’une manière originale de commémorer un fait historique marquant pour l’histoire de la spiritualité catholique au XVII°. Paray-le-Monial est davantage qu’un jalon historique essentiel de la dévotion au Sacré-Cœur. Nous ne sommes pas ici pour faire de l’archéologie et nous souvenir avec des larmes aux yeux et des trémolos dans la voix des merveilles que Dieu a réalisées ici il y a bien longtemps. C’est un lieu vivant de grâce où des milliers de pèlerins continuent d’expérimenter aujourd’hui la bonté, la consolation et la puissance du Cœur de Jésus, qui relève, transforme et envoie en mission celui qui Le rencontre.

Notre expérience pastorale est qu’il y a ici une puissante grâce du lieu, intimement liée à l’expérience spirituelle de Marguerite-Marie :

1. Le repos

De même que MM a reposé longuement sur le Cœur de Jésus, de même les pèlerins se reposent ici, répondent à l’appel de Jésus : Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et je vous procurerai le repos car je suis doux et humble de Dieu. Il y a une grâce de repos en Dieu, de déposer dans son cœur tout ce qui nous agite et nous inquiète : soucis, échecs, blessures, péchés, deuils, etc …

Ainsi, une mère de famille me confiait il y a quelques semaines avoir perdu son fils il y a deux ans puis, il y a un an, à l’époque du premier anniversaire de ce décès, son petit-fils. « Parfois, j’ai l’impression d’éclater, je n’en peux plus. Qui suis-je pour dire cela, mais je suis comme le fils de l’homme qui n’a pas d’endroit où reposer la tête. Mais en venant ici à Paray, j’ai compris qu’il y avait en fait un endroit où je pouvais me reposer : sur le Cœur de Jésus. »

2. La consolation

Ceci renvoie à un autre aspect de la grâce de ce lieu : la consolation. J’ai été très touché lors que le pape s’est adressé en novembre dernier aux recteurs de sanctuaire, lors de leur rencontre internationale au Vatican. 

On va aux Sanctuaires pour être consolé. Que de personnes s’y rendent parce qu’elles portent dans l’esprit et dans le corps un poids, une peine, une préoccupation ! La maladie d’un être cher, la perte d’un membre de la famille, tant de situations de la vie sont souvent cause de solitude et de tristesse, qui sont déposées sur l’autel et attendent une réponse. La consolation n’est pas une idée abstraite, et elle n’est pas faite d’abord de mots, mais d’une proximité compatissante et tendre, qui comprend la douleur et la souffrance. C’est le style de Dieu : proche, compatissant et tendre. Ainsi est le Seigneur. Consoler équivaut à rendre tangible la miséricorde de Dieu ; pour cela le service de la consolation ne peut manquer dans nos Sanctuaires. Dans notre histoire, chacun de nous a des moments durs, laids, où le Seigneur nous a consolés. N’oubliez pas cette expérience. Se rappeler sa propre expérience de consolation nous aidera à consoler les autres. Et cette expérience passe à travers la maternité de Marie, la Consolata par excellence. Que dans nos Sanctuaires surabondent la consolation et la miséricorde !

J’ai reçu ces paroles en plein cœur, comme si à travers le saint Père, le Seigneur venait confirmer l’appel profond du Sanctuaire de Paray a être un lieu de consolation. C’est pourquoi, je voudrais ici adresser un appel à tous les blessés de la vie, aux boiteux, paralytiques et lépreux que notre société ne manque pas d’engendrer. Si vous êtes peu tordus par la vie, pas trop comme il faut, un peu à côté de la plaque, … le Seigneur vous attend tout particulièrement à Paray, vous trouverez auprès du Cœur de Jésus le repos de vos soucis, la consolation de vos deuils et la guérison de vos blessures. 

3. La puissance de l’Esprit Saint qui jaillit du Cœur de Jésus

Ceci amène un troisième aspect de la grâce de Paray : un cœur transformé par le feu de l’Esprit Saint. Marguerite-Marie raconte que le 27 décembre, le Seigneur lui demanda son cœur. Elle le supplia de le prendre. Elle raconte : Il le mit dans le sien adorable, dans lequel il me le fit voir comme un petit atome qui se consumait dans cette ardente fournaise, d’où le retirant comme une flamme ardente en forme de cœur, il me le remit dans le lieu où il l’avait pris. 

De même que Marguerite-Marie a eu son cœur transformé par la puissance du feu du Cœur de Jésus, de même que son cœur s’est enflammé en étant plongé dans le cœur de Jésus, ainsi notre cœur s’enflamme d’amour pour le Seigneur et de compassion pour ceux qui souffrent, pour les blessés de la vie. Le critère d’authenticité de la dévotion véritable au Sacré-Cœur est la transformation de notre cœur, pour entrer dans les sentiments du Cœur de Jésus qui était touché de compassion devant les foules car elles étaient comme des brebis sans berger. 

Sainte Marguerite-Marie © Sanctuaire du Sacré-Cœur

Sainte Marguerite-Marie © Sanctuaire du Sacré-Cœur

4. La miséricorde

Un quatrième aspect de la grâce de Paray est l’expérience de la miséricorde. Marguerite-Marie a découvert les merveilles de son amour et les secrets inexplicables de son Sacré-Cœur (1° apparition) et jusqu’à quel excès il l’avait porté d’aimer les hommes (2° apparition) ; combien ce Cœur a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à se consumer pour leur témoigner son amour (3° apparition). De même, ici, nous faisons l’expérience bouleversante que le Seigneur nous aime, notamment à travers les sacrements de la confession et de l’Eucharistie. Est-il trop osé de dire qu’une part du renouveau du sacrement de la Confession et de la redécouverte de l’adoration du Saint Sacrement en France ces 30 dernières années est passé par Paray ?

Aujourd’hui, je vous annonce que les sœurs de la Visitation qui ont mis à disposition l’espace de leur actuel magasin et leurs parloirs pour ouvrir un espace de miséricorde qui s’ouvrira sur le parvis mais aussi sera directement accessible de la chapelle des Apparitions. Le projet est que les pèlerins puissent se confesser bien sûr, mais aussi être écouté, accompagné et bénéficié de la prière des frères. Chères sœurs visitandines, merci pour votre souci constant que les pèlerins soient bien accueillis chez vous et pour votre cadeau généreux. Prions pour que le Seigneur vous accorde de nombreuses vocations !

5. Le feu de la mission

Un dernier aspect de la grâce de Paray est le feu missionnaire. Nulle intimisme ou individualisme dans la véritable dévotion au Cœur de Jésus. Jésus montra son Cœur à Marguerite-Marie et lui dit : Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen et qu’il se manifeste à eux. Ainsi, l’expérience spirituelle se fait elle d’emblée missionnaire : « il faut que ça brûle ! » disait le fondateur de l’Emmanuel, Pierre Goursat. Il n’est pas anodin de citer aujourd’hui Pierre dans la mesure où le réveil et redéploiement du sanctuaire de Paray à partir des années 1970 est largement à son intuition prophétique de venir à Paray pour y vivre le rassemblement national du Renouveau Charismatique puis les sessions d’été de la Communauté de l’Emmanuel. Que notre cœur brûle d’amour pour le Seigneur et, dans le même temps, brûle du feu que cet amour soit connu et répandu dans notre monde marqué par l’indifférence et l’éloignement de Dieu. Les formes d’annonce de l’amour du Cœur de Jésus sont bien différentes selon les appels que les uns et les autres nous recevons de Dieu. Mais, il s’agit dans tous les cas de témoigner avec force et puissance de ce feu brûlant. 

Il n’est pas possible d’évangéliser un monde que l’on n’aime pas. A Paray, en entrant dans les sentiments du Cœur de Jésus, on apprend à aimer les hommes, à aimer le monde comme le Christ a aimé les hommes et le monde. Une dévotion au Sacré-Cœur qui se replierai sur elle-même dans un gémissement plaintif et victimaire face à un monde qui n’est plus chrétien ne serait pas authentique. Je ne peux que faire miens ces mots de René Voillaume, fondateur des petits frères de Jésus, qui conclut son dernier livre testament par ces mots prophétiques, à l’école de ce grand saint du Cœur de Jésus que fut Charles de Foucauld : Peut-être allons-nous entrer dans une époque de l’histoire du genre humain qui sera le temps de la compassion, dans l’impuissance de trouver les solutions aux problèmes posés. Il nous faudra plus que jamais nous offrir en intercession, en communion au sacrifice du Seigneur, en nous plongeant en son Eucharistie pour supplier la miséricorde de notre Sauveur de se répandre sur tous les hommes.

Un aspect de ce feu missionnaire est la piété populaire qui est, pour reprendre l’expression du pape François « le système immunitaire de l’Église ». Autour du Sacré-Cœur s’est déployé une grande piété populaire. L’un des enjeux du Jubilé est que le sanctuaire soit toujours plus accessible à tous et qu’il renoue avec justesse avec cette piété populaire. Il s’agit de lui donner sa digne place mais aussi recevoir d’elle, en étant l’écoute du « peuple », de nouveaux chemins de diffusion de la spiritualité du Sacré-Cœur, sans tomber dans les écueils évoqués ci-dessus. 

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Grand Jubilé du Sacré-Cœur : le message de Paray-le-Monial https://fr.zenit.org/2024/02/16/grand-jubile-du-sacre-coeur-le-message-de-paray-le-monial/ Fri, 16 Feb 2024 15:58:09 +0000 https://fr.zenit.org/?p=190048 Pour entrer dans la démarche jubilaire

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Les événements de Paray-le-Monial ont eu lieu à la fin du XVIIème siècle. Trois grandes apparitions de Jésus à sainte Marguerite-Marie concentrent le message qui y fut délivré, à l’attention de tous les hommes. Elles ont eu lieu entre fin décembre 1673 et juin 1675.

On peut dégager trois grandes dimensions de ce message : une déclaration d’amour, une plainte et une demande.

I. Une cœur passionné d’amour

C’est dans la première grande apparition que cette déclaration est la plus développée. Jésus s’exprime ainsi :

« Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes, et pour toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen, et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre… » Autobiographie, § 53

Et Marguerite-Marie témoigne :

« Il me découvrit les merveilles de son amour, et les secrets inexplicables de son sacré Cœur, qu’il m’avait toujours tenus cachés, jusqu’alors qu’il me l’ouvrit pour la première fois, mais d’une manière si effective et sensible qu’il ne me laissa aucun lieu d’en douter… » Autobiographie, § 53

Marguerite-Marie décrit ainsi la deuxième grande apparition :

« Ce fut alors qu’il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur amour, et jusqu’à quel excès il l’avait porté d’aimer les hommes… » Autobiographie, § 55

L’expression la plus connue de cet amour se trouve dans la troisième grande apparition. Jésus dit :

« Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour… » Autobiographie, § 92

Plusieurs aspects nourrissent notre prière : 

 1. Jésus exprime un amour « passionné » à notre égard. Ce n’est pas un amour distant ; c’est un amour brûlant, ardent, pour chacun de nous. C’est un amour « qui n’a rien épargné », comme l’Évangile l’exprime : « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).

 2. Jésus a une soif immense de nous communiquer cet amour de son Cœur. Il ne s’agit pas ici de nos efforts pour atteindre ou mériter l’amour de Dieu, il s’agit du Cœur de Jésus, « ne pouvant plus contenir » tous les traits d’amour qu’il nous porte, au point « qu’il faut qu’il les répande ». Le Cœur de Jésus est consumé par une soif : la soif que son amour nous rejoigne et nous embrase. Nous pouvons le contempler, et nous émouvoir de cet aspect tout à fait irrépressible du désir de Jésus envers nous.

Jésus le dit dans l’évangile : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12, 49). Le feu de son amour : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour » (Jn 15, 9).

 3. Jésus affirme que son amour est « pour les hommes, et pour toi en particulier ». Ce « pour toi » concerne chacun de nous. C’est comme si Jésus disait : mon Cœur demeure sans repos tant que ce que j’ai fait pour tous « les hommes » ne prend pas une figure personnelle, un enracinement « particulier » dans ta vie. A Paray-le-Monial, Jésus nous dit que l’amour qu’il a pour tous les hommes, le salut qu’il opère pour tous les hommes, sa présence qu’il maintient auprès de tous les hommes… il veut que cela prenne une réalité toute personnelle dans chacune de nos vies.

 4. Jésus découvre à sainte Marguerite-Marie les secrets de son Cœur et les merveilles de son amour, au point qu’elle ne puisse plus jamais en douter. C’est une grâce que nous pouvons demander, ici, à Paray-le-Monial. C’est la grâce reçue par sainte Marguerite-Marie, c’est la grâce qu’ont reçue ici des milliers de pèlerins, c’est la grâce du Cœur de Jésus : rencontrer l’amour personnel de Jésus pour moi.

Marguerite-Marie vit cette grâce à travers deux gestes très expressifs :

 – Elle repose plusieurs heures sur la poitrine de Jésus, à la manière de saint Jean, le disciple bien-aimé (Jn 13, 23). Elle entend le Cœur de Jésus. Elle entend son amour. Et elle se laisse saisir.

 – Jésus prend le cœur de Marguerite-Marie et le plonge dans le sien, enflammé, avant de le lui remettre, tout incandescent.

Nous ne vivrons certainement pas ces expériences selon les mêmes modalités, mais nous pouvons demander les mêmes grâces, qui sont celles de ce lieu : reposer sur le Cœur de Jésus afin qu’il nous découvre son amour passionné, pour moi en particulier ; et demander qu’il plonge nos cœurs dans son propre Cœur, pour les enflammer de sa charité.

II. Il aime et n’est pas aimé

Dès la deuxième grande apparition Jésus exprime la douleur que son si grand amour ne reçoive en retour 

« que des ingratitudes et indifférences… Ils n’ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements à leur faire du bien. » Et Jésus ajoute : « Ce qui m’est beaucoup plus sensible que tout ce que j’ai souffert en ma Passion » (Autobiographie §§ 55-56).

Cette plainte sera déployée dans la troisième grande apparition : 

« Pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs qui me sont consacrés qui en usent ainsi. » (Autobiographie §92)

Demandons la grâce, ici, de prendre conscience de la soif de Jésus d’être aimé ; que l’amour de chacun compte pour lui ; que chaque manque d’amour lui est une souffrance.

« J’ai soif, mais d’une soif si ardente d’être aimé des hommes au saint Sacrement, que cette soif me consume ; et je ne trouve personne qui s’efforce, selon mon désir, pour me désaltérer, en rendant quelque retour à mon amour. » Lettre 133

Jésus exprime que c’est l’attitude envers le sacrement de l’eucharistie, son « sacrement d’amour », qui le fait le plus souffrir, de la part des « consacrés » dans une vocation particulière, mais aussi par la consécration qu’est le baptême.

III. Rendre amour pour amour

Jésus exprime en réalité plusieurs demandes, que l’on pourrait résumer ainsi : Toi du moins, aime-moi.

C’est rendre amour pour amour. Ce dont Sainte Marguerite-Marie témoigne :

« Je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour, et me sentis touchée du désir de quelque retour et de lui rendre amour pour amour. » Autobiographie, § 92

Pour rendre cela concret, Jésus lui demande :

– de l’accueillir, de lui faire de la place dans son cœur, et de le signifier concrètement, en portant sur elle l’image du Sacré-Cœur, et en exposant une image là où elle demeure. C’est l’intronisation du Sacré-Cœur.

– de communier le plus souvent possible, et particulièrement les premiers vendredis du mois.

– de vivre « l’heure sainte », tous les jeudis, de 23h à minuit. Il s’agit de lui tenir compagnie alors qu’il souffre son agonie au jardin des Oliviers, pour se laisser saisir par sa souffrance d’amour et y compatir, et pour obtenir avec lui miséricorde pour les pécheurs.

– que soit instituée une grande fête de son Sacré-Cœur pour toute l’Église. Il demande à cette occasion une communion de réparation, c’est-à-dire que l’on communie avec une attention et un amour particulier, qui consoleront toutes les offenses faites à son Cœur dans le sacrement de l’eucharistie. Cette fête sera définitivement instituée par le pape Pie IX en 1856.

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