P. Jacques Hamel, courtoisie du diocèse de Rouen, rouen.catholique.fr

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Vingt-huit «opérateurs pastoraux» catholiques tués dans le monde en 2016

Dont le père Jacques Hamel

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Vingt-huit « opérateurs pastoraux » catholiques ont été tués dans le monde au cours de l’année 2016, rapporte l’agence vaticane Fides.
Soit 14 prêtres, 9 religieuses, 1 séminariste et 4 laïcs. En Amérique 12 opérateurs pastoraux ont été tués : 3 prêtres, 2 religieuses, 1 séminariste et 2 laïcs ;
en Afrique, 8: 3 prêtres, 2 religieuses, 1 séminariste et 2 laïcs ;
en Asie, 7 : 1 prêtre, 4 religieuses et 2 laïcs ;
en Europe, 1 prêtre a été assassiné : le père Jacques Hamel à Saint-Etienne du Rouvray (France), le 26 juillet 2016.
« Pour la huitième année consécutive, le plus fort nombre d’opérateurs pastoraux tués est enregistré en Amérique, alors que le nombre des religieuses tuées, qui est cette année de 9, soit plus du double par rapport à 2015, augmente de manière dramatique », commente l’agence de la Propaganda Fide.
L’agence fait observer que « la majeure partie des opérateurs pastoraux tués a trouvé la mort » lors de vols ou de cambriolages qui ont mal tourné « perpétrés par ailleurs avec férocité, dans des contextes marqués par la dégradation morale, la pauvreté économique et culturelle, la violence comme règle de comportement, le manque de respect pour les droits fondamentaux et pour la vie elle-même ».
Pourtant, ils étaient « parmi ceux qui dénonçaient à haute voix les injustices, les discriminations, la corruption, la pauvreté au nom de l’Evangile », insiste Fides.
L’agence de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples cite aussi en exemple le p. José Luis Sánchez Ruiz, du diocèse de San Andres Tuxtla (Veracruz, Mexique), enlevé puis relâché avec « des signes évidents de torture » : « Les jours ayant précédé l’enlèvement, il avait reçu des menaces, assurément pour ses dures critiques à l’encontre de la corruption et de la vague de criminalité ».
« Tous vivaient leur témoignage de foi dans la normalité de la vie quotidienne : en administrant les sacrements, en aidant les pauvres et les plus humbles, en prenant soin des orphelins, des toxicomanes, des anciens détenus, en suivant des projets de promotion humaine de développement ou simplement en se rendant disponibles à quiconque est dans le besoin. Certains ont été tués par les personnes mêmes qu’ils aidaient. Difficilement, les enquêtes menées par les autorités locales portent à l’identification des exécuteurs et des mandants de ces homicides ou leurs motivations », ajoute Fides.
L’agence mentionne aussi le sort « préoccupant » d’autres opérateurs pastoraux enlevés ou portés disparus « dont on est sans nouvelles certaines depuis longtemps ». La liste annuelle établie par Fides « sans doute incomplète » concerne « tous les opérateurs pastoraux morts de façon violente ».
Et puis Fides s’explique sur le terme « technique » de « martyr » : « Nous n’utilisons pas de fait le terme « martyre », sauf dans son sens étymologique de « témoin », pour ne pas devancer le jugement que l’Église pourra éventuellement donner à certains d’entre eux, mais aussi à cause de la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, il est possible de recueillir sur leur vie et sur les circonstances mêmes de leur mort ».
Fides évoque aussi les paroles du pape François pour la Saint-Etienne, « le monde haït les chrétiens pour la même raison pour laquelle il a haï Jésus, à savoir parce qu’Il a porté la lumière de Dieu et que le monde préfère les ténèbres pour cacher ses œuvres mauvaises ».
Enfin, l’agence avertit qu’aux « listes provisoires établies annuellement par l’Agence Fides, doit toujours s’ajouter la longue liste de ceux dont nous n’aurons jamais connaissance ou dont on ne connaîtra pas même le nom qui, dans tous les coins du monde, souffrent et paient de leur vie leur foi en Jésus Christ » : le pape François rappelle souvent ‘« aujourd’hui, il existe plus de chrétiens assassinés, torturés, emprisonnés, égorgés parce qu’ils ne renient pas Jésus Christ » et que « les martyrs d’aujourd’hui sont en nombre supérieur par rapport à ceux des premiers siècles » de l’Eglise.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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