Le logo de la visite du pape en Suède (31 octobre – 1er novembre 2016) représente la croix avec le Christ au centre d’un festin auquel sont appelés tous les peuples de la terre. C’est une œuvre de l’artiste salvadorien Christian Chavarria Ayala, indique L’Osservatore Romano.
La croix réalisée pour la prière commune avec les luthériens à l’occasion du 500e anniversaire de la Réforme protestante, explique l’artiste, illustre « l’espérance (…) pour un monde différent, où notre lourd et sombre fardeau deviendrait léger et coloré, multicolore comme la vie que Jésus nous a donnée par son sacrifice ».
Outre le Christ au centre, la croix comporte les images de Dieu qui tient dans ses mains toute la création ; des colombes, symbole de l’Esprit Saint ; un font baptismal symbolisant l’eau vive ; du vignoble et de la vigne qui symbolisent le Christ et le peuple de Dieu.
Une des croix réalisées par Christian Chavarria Ayala a déjà été offerte au pape François par l’évêque Munib A. Younan, président de la fédération luthérienne mondiale (LWF), lors d’une audience en 2013.
L’artiste travaille à San Salvador, dans son atelier situé au dernier étage de la congrégation luthérienne La Résurrection. Chaque année, il fait des milliers de croix de taille différente – de la plus petite (quelques cm) à la plus grande (1/2 mètre) – ornées de couleurs vives.
« Je n’ai jamais utilisé le noir ni le gris pour colorer mes croix, dit-il, j’ai toujours préféré les couleurs brillantes et n‘ai jamais produit deux croix pareilles, chacune est unique. Mes dessins reproduisent les paysages traditionnels de mon pays, mais les personnages varient toujours ».
En commençant sa carrière à Salvador, Christian Chavarria Ayala a dû quitter le pays pendant la sanglante guerre civile, pour échapper aux escadrons de la mort. Sa famille fuit d’abord au Honduras, d’où il parvient à s’expatrier en Suède comme réfugié.
C’est en Scandinavie que sa carrière artistique prend son envol. Un jour il fait don d’une de ses croix à un pasteur finlandais et quelque temps plus tard, il est contacté par l’Église de Finlande qui lui commande un lot de 1000 croix. Quelques semaines après la livraison, on lui fait une deuxième commande de 2 000 croix. « Je n’en revenais pas, se souvient-il, je travaillais jour et nuit pour arriver à livrer le tout à temps ».
Après quelque temps, il revient dans son pays natal : « J’ai été un réfugié une grande partie de ma vie, dit-il, j’aime mon pays, et il ne mérite pas d’être abandonné dans les mains de criminels et de gens qui exploitent ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall
