Le pape pour le Soudan du Sud 21/06/2017 © Radio Vatican

Le pape pour le Soudan du Sud 21/06/2017 © Radio Vatican

Soudan du Sud: le pape François "n’oublie pas"

Le card. Turkson présente une triple initiative

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Le pape François « n’oublie pas » la population victime du conflit « sanguinaire et inhumain » au Soudan du Sud. Et s’il ne peut pas actuellement se rendre dans le pays, il entend faire sentir sa proximité par des gestes de solidarité concrète. C’est ce qu’a expliqué le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson en présentant l’initiative “Le pape pour le Soudan du Sud”, au Vatican, le 21 juin 2017.
Le préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral a précisé que ce projet consistait à soutenir des œuvres déjà existantes, dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la culture. Le pape ressent en effet « la nécessité impérieuse de sensibiliser la communauté internationale sur ce drame silencieux », a souligné le cardinal qui a fait le point sur la situation humanitaire dans le pays ravagé par les conflits, où la population subit les massacres, la faim, les épidémies.
Michel Roy, secrétaire général de Caritas Internationalis, est également intervenu au cours de la conférence de presse, ainsi que deux religieuses impliquées au Soudan du Sud : la combonienne Sœur Laura Gemignani et la religieuse de Jésus et Marie Sœur Yudith Pereira-Rico.
Voici notre traduction de l’intervention du cardinal Peter Turkson publiée par le Saint-Siège.
Intervention du cardinal Peter Turkson
Mesdames et messieurs,
Je suis heureux de m’adresser à vous, pour faite connaître aujourd’hui l’intervention de soutien du Saint-Père en faveur de la population au Soudan du Sud appelée “Le pape pour le Soudan du Sud”. Loin des projecteurs, une guerre continue à faucher des victimes. Mort et désespoir affligent la population. Le conflit est en cours depuis 2013 et a provoqué une très grave crise humanitaire qui voit plus de la moitié de la population, environ 7,3 millions de personnes, souffrir quotidiennement de la faim. La vie de milliers de personnes est mise en danger par une épidémie de choléra sans précédent. Un million et demi d’habitants ont été forcés à fuir de leurs villages et de leurs villes à cause de la guerre ; dans ce pays, ont lieu des massacres et des atrocités, systématiques et généralisés, perpétrés contre des civils pour des motifs ethniques ; les femmes et les enfants sont quotidiennement victimes de violences et d’abus.
Le pape François est un pasteur universel qui dépasse les frontières. Il ressent la nécessité impérieuse de sensibiliser la communauté internationale sur ce drame silencieux, demandant de plus grands et de nouveaux efforts pour parvenir à une solution pacifique du conflit. A plusieurs occasions le pape a confirmé son désir de se rendre en personne au Soudan du Sud, malgré ce scénario douloureux, pour donner l’impulsion, par sa présence, à une clé de voûte dans le processus de paix et pour donner voix au cri désespéré d’une Eglise qui veut dire “assez des armes, assez des viols, assez des morts !”. Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a annoncé fin mai 2017 que, les conditions pour une visite du pape au Soudan du Sud n’étant pas réunies, ce voyage – qui était prévu pour le mois d’octobre prochain – a été reporté.
Le Saint-Père, ne pouvant donc se rendre au Soudan du Sud en personne, a voulu rendre tangibles sa présence et la proximité de l’Eglise vis-à-vis de la population affligée à travers cette initiative “Le pape pour le Soudan du Sud”. Il s’agit d’une initiative qui va compléter, soutenir et encourager l’œuvre de diverses congrégations religieuses et d’organismes d’aide internationale qui sont présents sur le territoire et qui se prodiguent inlassablement pour secourir la population et promouvoir le processus de développement et de paix.
C’est pour moi un honneur de faire connaître que le pape entend exécuter son désir de proximité avec la population du Soudan du Sud, en promouvant – par ce Dicastère pour le service du développement humain intégral, que je préside – quelques initiatives en faveur de la population dans différents domaines. Deux projets appartiennent au secteur de la santé. Il s’agit de deux hôpitaux gérés par les Sœurs missionnaires comboniennes qui oeuvrent au Soudan du Sud : l’hôpital de Wau, et l’hôpital de Nzara. Un projet concerne le secteur de l’éducation : à travers l’association Solidarity with South Sudan, il a pour objectif de fournir des bourses d’étude de la durée de deux pour des étudiants, afin d’obtenir un diplôme d’enseignement pour l’école primaire du « Solidarity Teacher Training Center » à Yambio.
Dans le domaine de l’agriculture, il s’agit d’un projet dirigé par Caritas Internationalis qui implique quelque 2.500 familles dans les diocèses de Yei, Tombura-Yambio et Torit, à travers des outils qui favorisent les cultures et l’élevage du bétail, jusqu’à l’autonomie des communautés locales.
Le Saint-Père n’oublie pas les victimes inécoutées et silencieuses de ce conflit sanguinaire et inhumain, il n’oublie pas toutes ces personnes qui sont forcées de fuir de leur pays natal à cause de la prévarication, de l’injustice et de la guerre – il les porte tous dans ses prières et dans son cœur. Il espère vivement pouvoir se rendre au plus tôt en visite officielle dans le pays : l’Eglise ne perd pas l’espérance dans un territoire si tourmenté, elle invite au contraire à des choix audacieux et à croire que la Divine Providence est capable de réaliser ce qui aux yeux du monde semble irréel, impossible.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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