« Cessez de faire le mal et apprenez à faire le bien » : ces paroles du prophète Isaïe résument bien « le chemin de conversion » du carême, estime le pape François qui appelle à une conversion dans le concret.
Il a parlé des « choses concrètes » à faire sur ce chemin de carême lors de l’homélie prononcée lors de sa messe matinale dans la chapelle Sainte-Marthe ce mardi 14 mars 2017, indique L’Osservatore Romano en italien. Le pape a repris les habituelles célébrations eucharistiques après la pause pour sa semaine de retraite spirituelle à Ariccia, avec la curie romaine.
L’appel du prophète Isaïe dans le passage proposé par la liturgie de la parole est précis : « Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve.»
« Chacun de nous, explique le pape François, tous les jours, fait quelque chose de mal : la Bible dit que le plus saint pèche sept fois par jour… Mais le problème réside dans le fait de ne pas s’habituer à vivre dans ce qui est mal. »
Le prophète appelle à « cesser de faire le mal », souligne le pape, mais ce n’est pas suffisant : il faut aussi apprendre « à faire le bien ». Et « ce n’est pas facile de faire le bien, reconnaît le pape, nous devons l’apprendre, toujours ». « Se convertir, poursuit-il, ce n’est pas aller voir une fée qui nous convertit d’un coup de baguette magique, non ! C’est un chemin. C’est un chemin de s’éloigner (du mal) et d’apprendre ».
Le Christ, dit le pape, à travers le prophète, invite à apprendre « à faire le bien avec des choses concrètes, non pas par des paroles ». Dans l’Évangile du jour (Mt 23,1-12), le Christ fait des reproches aux dirigeants du peuple d’Israël, parce qu’ « ils disent et ne font pas », ils ne connaissent pas le concret. Et s’il « n’y a pas de concret », résume le pape, il n’y a pas « conversion ».
Le pape François s’arrête sur cette « belle parole » prononcée par le Christ dans le passage d’Isaïe : « Venez et discutons ». Le Christ « d’abord nous invite, explique le pape, après, il nous aide ». Et il dit « lève-toi », c’est-à-dire « ce qu’il a aussi dit au paralytique : ‘Lève-toi ! Prends ta civière et marche’. C’est la parole qu’il a dite aussi à la fille de Jaïre, et au fils de la veuve à la porte de Naïm : lève-toi ».
Le Christ « nous invite à nous lever », poursuit le pape, mais « il nous donne la main pour nous lever »: « d’abord l’invitation, puis l’aide, le chemin fait ensemble pour nous aider, pour nous expliquer les choses, pour nous prendre par la main et nous emmener par la main ». Et « le résultat de cela », explique-t-il, « c’est quelque chose de merveilleux : ‘Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige’». Le Christ est donc « capable de faire ce miracle », celui de « nous changer ».
Telle est « la route de la conversion du carême, répète le pape. Simple. C’est un Père qui parle, c’est un Père qui nous aime, qui nous aime beaucoup, beaucoup. Et il nous accompagne. »
C’est pourquoi, conclut le pape : « Si tu laisses le Seigneur te prendre par la main et te faire avancer, et si tu te lèves et que tu vas avec lui, par ce geste d’humilité tu seras exalté, tu seras pardonné, tu seras rendu blanc ».
Avec une traduction de Constance Roques
Messe du 14 mars 2017 © L'Osservatore Romano
Sainte-Marthe: si ce n'est pas du concret, il n'y a pas de vraie conversion
Homélie de carême du pape François