Messe du 8 juin 2017 à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

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Sainte-Marthe: reconnaître sa vulnérabilité sans la dissimuler

Personne ne peut « se sauver soi-même »

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Personne ne peut « se sauver soi-même », il faut « la puissance de Dieu », a affirmé le pape François lors de la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, le 16 juin 2017. Le pape a invité à ne pas chercher à « couvrir » ni « dissimuler » ses faiblesses : « Une des choses les plus difficiles de la vie est de reconnaître sa vulnérabilité ».
Dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien, le pape a médité sur la première lecture (2 Co 4, 7-15) où l’apôtre Paul écrit : « Nous portons un trésor comme dans des vases d’argile ». Il a invité à prendre conscience d’être de « faibles, pécheurs » et de ne pouvoir avancer sans Dieu. C’est « la puissance de Dieu, la force de Dieu qui sauve, qui guérit, qui relève ».
Telle est « la réalité de notre vulnérabilité », a poursuivi le pape : « nous sommes tous vulnérables, fragiles, faibles, et nous avons besoin d’être guéris… Une des choses les plus difficiles de la vie est de reconnaître sa vulnérabilité. Parfois, nous cherchons à couvrir la vulnérabilité, pour qu’elle ne se voie pas ; ou à la maquiller, … ou à la dissimuler … Les dissimulations sont toujours honteuses. Elles sont hypocrites ».
On peut aussi être hypocrite vis-à-vis de soi-même, a fait observer le pape, croire « être autre chose », « ne pas avoir besoin de guérison » ni de « soutien ». C’est « le chemin vers la vanité, l’orgueil, l’autoréférentialité de ceux qui ne se sentent pas d’argile, qui cherchent le salut, la plénitude par eux-mêmes ». Mais personne ne peut « se sauver soi-même ».
Seule la puissance de Dieu sauve, rappelle saint Paul : « on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous. En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis ».
Le pape François a encouragé à un dialogue continu « entre le trésor et l’argile ». Il s’agit d’« être honnêtes », par exemple en confession : ne pas dire ses péchés « comme si c’était une liste de prix du marché », en essayant de « blanchir un peu l’argile ».
Il faut pour cela « la honte », qui « élargit le cœur pour qu’y entre la puissance de Dieu, la force de Dieu. La honte d’être argile et de ne pas être un vase d’argent ou d’or… si nous y arrivons, nous serons heureux ».
Au moment du Lavement des pieds, saint Pierre, protestant contre le geste du Christ, « n’avait pas compris qu’il était argile, qu’il avait besoin de la puissance du Seigneur pour être sauvé ». Mais c’est seulement en acceptant d’être argile, a conclu le pape, que « la puissance extraordinaire de Dieu viendra à nous et nous donnera la plénitude, le salut, le bonheur, la joie d’être sauvés ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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