Le pape François encourage les baptisés à prier pour le don du « discernement », pour « ne pas se tromper de route », « ne pas tomber dans l’immobilisme, ni la rigidité ou la fermeture du cœur».
C’est ce qu’il a exprimé lors de la messe matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe du Vatican, ce lundi 8 mai 2017, selon la synthèse publiée par Radio Vatican. Il avait évoqué la « formation au discernement » lors de sa rencontre avec le clergé à Milan, le 25 mars dernier, et il a évoqué ce thème comme typique de l’esprit de saint Ignace, samedi 6 mai, en recevant la communauté d’un séminaire italien.
Le pape a commenté successivement la lecture des Actes des Apôtres – où saint Pierre constate que l’Esprit Saint est donné aussi aux païens (Ac 11, 1-18) – et l’Evangile du Bon Pasteur (Jn 10, 11-18).
Le pape a diagnostiqué le péché de « résistance à l’Esprit Saint ». Il a fait observer que l’Esprit Saint est le don du Père, le « Dieu des surprises » parce qu’il est un « Dieu vivant, qui vit en nous, qui émeut notre cœur, qui est dans l’Église et qui marche avec nous. Et ce chemin, toujours, nous surprend».
Des surprises parfois difficiles à comprendre pour les chrétiens eux-mêmes, comme à l’aube de l’Eglise quand les apôtres découvrent que «des païens eux-aussi ont pu entendre la Parole de Dieu». C’était «un scandale», provoqué par Pierre : « toi, Pierre, la pierre de l’Eglise ! Où nous conduis-tu ?» En réponse, Pierre raconte sa vision, qu’il considère comme «un signe de Dieu» et, prenant «une décision courageuse», il se montre alors «capable d’accueillir la surprise de Dieu».
Le pape François a continué sa lecture qui montre le chemin du discernement: « les apôtres doivent se réunir et discuter pour parvenir à un accord» et faire « le pas en avant voulu par le Seigneur».
Puis il a commenté : «Toujours, depuis les temps des prophètes jusqu’à aujourd’hui, il existe un péché qui consiste, selon François, à résister à l’Esprit Saint. »
Il a épinglé l’attitude de qui soutient que « l’on a toujours fait comme cela » ou de ceux qui voudraient donner « un cachet calmant » à saint Pierre.
Commentant l’Evangile du Bon Pasteur, le pape a montré la continuité entre l’ouverture aux païens dans les Actes et l’ouverture aux autres enclos dans le récit évangélique, car « il y aura un seul troupeau et un unique pasteur».
Le pape a aussi fait observer la résistance à l’intégration des païens dans la communauté chrétienne naissante : ils étaient considérés comme des «croyants de deuxième classe».
Cet «enfermement », cette « résistance à l’Esprit Saint», se manifeste, a fait remarquer le pape, dans cette petite phrase « on a toujours fait comme cela », qui « tue » la liberté, la joie, la fidélité à l’Esprit Saint.
C’est là que le pape a posé la question du discernement : « Comment puis-je savoir si une chose me vient de l’Esprit Saint ou de la mondanité, de l’esprit du monde, ou du diable? » Il a répondu : « Il faut demander la grâce du discernement : tel est l’instrument que le Seigneur offre aux fidèles. Il faut toujours discerner ce qu’il convient de faire et comment. »
Il a noté que c’est ce que font les Apôtres : «Ils se sont réunis, ils ont parlé et ils ont vu ce qu’était la route de l’Esprit Saint. En revanche, ceux qui n’avaient pas ce don, n’avaient pas prié pour l’obtenir et ils sont restés renfermés et immobiles. »
Le pape a actualisé la leçon qu’il tire de ces deux lectures : « Nous chrétiens, nous devons discerner parmi beaucoup de nouveautés ce qui est la vérité, le vin nouveau qui vient de Dieu, et la nouveauté qui vient de l’esprit du monde ou du diable. »
Enfin, le pape a expliqué que si la foi « ne change jamais », « reste la même », elle est cependant « en mouvement » : « elle grandit et s’élargit ».
Pour illustrer cela, il a cité saint Vincent, moine de Lérins (mort vers 445-450), soulignant que les « vérités de l’Eglise » avancent, « se consolident avec les années, se développent avec le temps et s’approfondissent avec l’âge parce qu’elles sont plus fortes avec le temps et les années, elles s’élargissent et deviennent plus élevées avec l’âge de l’Église. »
Sainte-Marthe 8 mai 2017 © L'Osservatore Romano
Sainte-Marthe: prier pour recevoir le don du discernement
La foi ne change pas