Mgr Janusz Urbanczyk - Stift Klosterneuburg

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OSCE: le Saint-Siège appelle à contrer l'antisémitisme et le déni de l'Holocauste (traduction intégrale)

L’éducation pour une « transfusion de la mémoire »

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« Le Saint-Siège attache une grande importance à l’éducation et opère activement dans ce domaine, en particulier dans les écoles, pour contrer à la fois l’antisémitisme en général et le déni de l’Holocauste en particulier », déclare Mgr Urbanczyk.
Mgr Janusz Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège à la 1129ème séance du Conseil permanent de l’OSCE, est intervenu, en anglais, ce 26 janvier 2017, en la  Journée dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, à Vienne (Autriche).
Les ministres européens de l’éducation ont en effet adopté, le 18 octobre 2002, une déclaration qui institue une « Journée de mémoire de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité. « La date a été laissée libre de choix à chaque pays. La France et l’Allemagne ont choisi le 27 janvier, en l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, en 1945. Elle vise notamment à un « travail de mémoire et de commémoration » qui passe par les enfants et les adolescents, à partir d’une réflexion sur la Shoah et les génocides et les valeurs humaines fondamentales.
« Le passé doit servir de leçon pour le présent et pour l’avenir, afin de ne pas répéter les terribles erreurs de l’histoire et de s’assurer que les jeunes générations n’auront plus à affronter ce mal », a déclaré le représentant du Saint-Siègre, d’où son insistance sur léducation, en vue de ce qu’il appelle, avec une expression d’Elie Wiesel, une « transfusion de mémoire ».
Et enfin, il interpelle la responsabilité des nations: « Face à la barbarie pure et simple de l’Holocauste, face à la tentative de destruction d’un peuple tout entier, face à une violence et à une obscurité froide et implacable, la communauté internationale, les États et les individus doivent s’efforcer de vivre les principes de paix, de justice, de solidarité et de réconciliation. Ils doivent le faire pour la simple raison, comme l’a expliqué le pape François après avoir prié en silence dans le camp de concentration en juillet dernier, que « la cruauté ne s’est pas terminée à Auschwitz et à Birkenau ». »
Il invite aussi à tirer les leçons de cette commémoration: « Parce qu’une telle cruauté existe encore aujourd’hui, la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste doit donc nous aider à « dépasser le mal et les différences » et à ouvrir tous les chemins possibles de paix et d’espérance dans notre monde d’aujourd’hui. Cette Journée du Souvenir aide la communauté internationale à créer un avenir dans lequel « l’exclusion et la confrontation cèdent la place à l’inclusion et à la rencontre, où il ne peut y avoir d’antisémitisme sous aucune forme  ni de manifestations d’hostilité, de discrimination ou d’intolérance à l’égard d’aucun individu ou peuple ». »
Voici notre traduction intégrale de l’intervention de Mgr Urbanczyk.
AB
Intervention du représentant du Saint-Siège
Monsieur le Président,
Je me joins volontiers aux orateurs précédents pour souhaiter la bienvenue à Monsieur l’Ambassadeur du Conseil permanent, Mihnea Constantinescu, Président de l’Alliance internationale pour la mémoire des victimes de l’Holocauste. Ma délégation est reconnaissante pour sa présence à l’occasion de l’anniversaire de la libération des prisonniers et des survivants du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, célébré le 27 janvier en tant que Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
D’abord et avant tout, le souvenir de l’Holocauste, de la Shoah – l’annihilation planifiée du peuple juif et l’extermination planifiée des Roms et des Sinti et d’autres groupes de personnes – rappelle toutes les victimes de ces crimes les plus odieux contre l’humanité, dont la terrible souffrance démasque le mépris total pour la dignité inhérente de chaque personne. La souffrance et le sacrifice ultime, la peur et les larmes des innombrables victimes de la haine aveugle qui ont subi la déportation, l’emprisonnement et la mort dans ces lieux pervers et inhumains ne doivent jamais être oubliés.
Deuxièmement, « l’Holocauste nous apprend que la plus grande vigilance est toujours nécessaire pour pouvoir agir promptement en défense de la dignité humaine et de la paix », nous appelant à renouveler notre engagement à assurer un respect plus grand et inconditionnel de la dignité de chaque personne. Une reconnaissance et un honneur spéciaux devraient également être accordés à ceux qui, au péril de leur propre vie, s’efforçaient de protéger les persécutés, leurs semblables, en résistant à la folie homicide qui les entourait.
Troisièmement, l’écrivain Elie Wiesel, un survivant des camps de la mort nazis, a déclaré, aujourd’hui, nous avons besoin d’une « transfusion de mémoire ». Nous devons « nous rappeler », faire un pas en arrière du présent pour écouter la voix de nos ancêtres. Le souvenir nous aidera à ne pas répéter nos erreurs passées (Evangelii Gaudium, 108), mais aussi à nous réapproprier les expériences qui ont permis à nos peuples de surmonter les crises du passé ». Le passé doit servir de leçon pour le présent et pour l’avenir, afin de ne pas répéter les terribles erreurs de l’histoire et de s’assurer que les jeunes générations n’auront plus à affronter ce mal. À cet égard, le Saint-Siège attache une grande importance à l’éducation et opère activement dans ce domaine, en particulier dans les écoles, pour contrer à la fois l’antisémitisme en général et le déni de l’Holocauste en particulier.
Et enfin, face à la barbarie pure et simple de l’Holocauste, face à la tentative de destruction d’un peuple tout entier, face à une violence et à une obscurité froide et implacable, la communauté internationale, les États et les individus doivent s’efforcer de vivre les principes de paix, de justice, de solidarité et de réconciliation. Ils doivent le faire pour la simple raison, comme l’a expliqué le pape François après avoir prié en silence dans le camp de concentration en juillet dernier, que « la cruauté ne s’est pas terminée à Auschwitz et à Birkenau ».
Parce qu’une telle cruauté existe encore aujourd’hui, la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste doit donc nous aider à « dépasser le mal et les différences » et à ouvrir tous les chemins possibles de paix et d’espérance dans notre monde d’aujourd’hui. Cette Journée du Souvenir aide la communauté internationale à créer un avenir dans lequel « l’exclusion et la confrontation cèdent la place à l’inclusion et à la rencontre, où il ne peut y avoir d’antisémitisme sous aucune forme  ni de manifestations d’hostilité, de discrimination ou d’intolérance à l’égard d’aucun individu ou peuple ».
Merci, Monsieur le Président !
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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