Migrants, Croatie, 2015 © Courtoisie JRS

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ONU: protéger les droits humains des migrants est "un impératif moral"

Mgr Auza évoque un concept du « devoir de civilité » introduit par le pape François

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« Respecter, protéger et promouvoir les droits humains des migrants » est « un impératif moral, qui doit se traduire en instruments juridiques nationaux et internationaux », a déclaré Mgr Bernardito Auza.
L’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à New York est intervenu lors d’une discussion sur une « approche gouvernementale en matière de migration : Perspectives nationales et locales », les 18-19 avril 2017.
« Une réponse globale à la migration nécessite une approche du gouvernement dans son ensemble », qui « intègre » les « différents ministères et fonctionnaires » et « reflète la nature intégrale de la personne humaine », a affirmé Mgr Auza.
Il a rappelé « un nouveau concept – celui du ‘devoir de civilité’ », introduit par le pape François : « Cette approche implique non seulement les efforts du gouvernement, mais aussi l’obligation faite aux migrants … de respecter les lois et les traditions des pays dans lesquels ils sont reçus et accueillis. »
Voici notre traduction de l’anglais de l’intervention de Mgr Bernardito Auza.
MD
Intervention de Mgr Auza
Monsieur le Président,
La gouvernance de la migration ne peut être reléguée à un seul ministère ou à un seul département du gouvernement. Une réponse globale à la migration nécessite une « approche du gouvernement dans son ensemble », qui intègre les perspectives de différents ministères et fonctionnaires, qui reflète la nature intégrale de la personne humaine et qui reconnaît la nécessité d’une réponse commune aux migrations dans toute leur complexité. En fait, un effort coordonné est nécessaire, même au-delà du gouvernement, y compris dans la grande communauté politique, la société civile, les organisations internationales et les institutions religieuses. [1] Comme le souligne le Pape François, « Défendre … les droits inaliénables [des migrants], assurer leurs libertés fondamentales et respecter leur dignité sont des devoirs dont personne ne peut être exempté ». Respecter, protéger et promouvoir les droits humains des migrants, quel que soit leur statut migratoire, est « un impératif moral », qui doit se traduire en instruments juridiques nationaux et internationaux et « dans la mise en œuvre de choix politiques justes et de grande portée qui donnent la priorité aux processus constructifs sur les résultats immédiats du consensus ». [2] Dans cette discussion, Monsieur le Président, le pape François a introduit un nouveau concept – celui du « devoir de civilité », qui semble tout à fait pertinent pour l’examen de cette table ronde. [3] Cette approche implique non seulement les efforts du gouvernement, mais aussi l’obligation faite aux migrants, tandis qu’ils continuent de conserver précieusement leurs propres valeurs de leur culture d’origine, de respecter les lois et les traditions des pays dans lesquels ils sont reçus et accueillis. [4] Il existe un lien évident entre migration et développement. La promotion humaine des migrants et de leurs familles devrait donc commencer dans leurs communautés d’origine. À cette fin, des efforts doivent être encouragés pour favoriser la coopération internationale dans des programmes transnationaux de développement, sans intérêts partisans ni xénophobie, et impliquant les migrants comme protagonistes actifs. Une réponse plus complète aux opportunités et aux défis de la migration est possible si la communauté internationale travaille ensemble et part des principaux besoins à la fois des migrants et en particulier des pays d’accueil.
Merci, Monsieur le Président.

  1. Pape François, Discours aux participants au Forum international pour la Migration et la Paix, Cité du Vatican, 21 février 2017.
  2. Ibid.
  3. Ibid.
  4. Pape François, Angelus sur la Place Saint-Pierre, Cité du Vatican, 15 janvier 2017.

Traduction de Zenit. Constance Roques

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Constance Roques

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