Le Saint-Siège a appelé la communauté internationale à interdire l’utilisation des armes dans l’espace. Mgr Bernardito Auza a ainsi souligné les conséquences humanitaires « dévastatrices » que pourrait avoir une guerre spatiale, lors de la 71e Session de l’Assemblée générale des Nations unies, le 19 octobre 2016 à New York.
Intervenant lors d’une commission sur la prévention de la course aux armement dans l’espace, l’observateur permanent du Saint-Siège a fait observer que « l’humanité est devenue toujours plus dépendante de la technologie spatiale pour la vie quotidienne » : que ce soit dans le secteur bancaire, les télécommunications, la navigation, le contrôle de la circulation, la régulation de l’approvisionnement en eau et réseaux électriques, « les peuples de la Terre dépendent des technologies satellitaires ».
« La technologie spatiale est devenue un bien commun universel, essentiel pour la survie et le bien-être de toute l’humanité », a insisté Mgr Auza. « Etant donné la dépendance universelle à ces technologies, a-t-il ajouté, leur vulnérabilité aux attaques est un risque (…) pour toute l’humanité ». En effet, « étant donné que des ressources de base, comme l’eau et l’énergie, sont liées à des systèmes de contrôle rattachés à des satellites de communication, la sève vitale des sociétés est vulnérable à des attaques dans l’espace ».
Ainsi, a prévenu le représentant du Saint-Siège, « les conséquences humanitaires d’une guerre dans l’espace seraient dévastatrices » pour les populations civiles. D’autant que dans l’espace, a estimé Mgr Auza, les principes d’immunité et de discrimination du non-combattant sont « plus difficiles à assurer ». Il a alors plaidé pour l’interdiction de « l’utilisation d’armes dans l’espace » : « L’intégration de la prohibition (…) devrait devenir une composante essentielle du droit de l’espace ».
L’observateur a appelé la communauté internationale à « faire tous les efforts pour prévenir l’expansion des conflits à l’espace », afin qu’il ne devienne pas « une autre source ou un autre lieu de conflit ». Il a encouragé la Conférence du désarmement à « commencer les négociations (…) en gardant à l’esprit que différents types d’armes peuvent être lancés de l’espace ». Et il a souhaité « l’adoption d’un Code international de conduite pour les activités spatiales ».
En prévention de conflits armés spatiaux, Mgr Auza a recommandé « la collaboration dans le développement pacifique de l’espace », notamment grâce à « la promotion de projets spatiaux multilatéraux et internationaux ».