Le Patriarche oecuménique Bartholomaios Ier

Le Patriarche oecuménique Bartholomaios Ier WIKIMEDIA COMMONS - Pvasiliadis

Oecuménisme/COE: «Notre collaboration constructive et fraternelle», par le patriarche Bartholomée

Le dialogue «exige beaucoup de patience et d’ouverture»

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« Notre collaboration constructive et fraternelle au sein du Conseil œcuménique des Églises nous renforce dans notre recherche de l’unité et dans notre témoignage de l’universalité de l’Évangile », affirme le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier. « Entrer en dialogue », souligne-t-il, c’est « entrer dans un long processus de compréhension mutuelle qui exige beaucoup de patience et d’ouverture ».
C’est ce que le patriarche œcuménique a dit au cours de son homélie dominicale prononcée à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la fondation du Conseil œcuménique des Églises (COE) dans la cathédrale protestante de Saint-Pierre, à Genève (Suisse), indique L’Osservatore Romano en italien du 19 juin 2018.
« Dialoguer, explique le patriarche, ne signifie pas renier sa propre tradition ecclésiale », mais « changer d’état d’esprit, d’attitude, ce que nous appelons « repentance » (du grec metanoia) dans le langage spirituel. Cela veut dire voir les choses d’un autre point de vue. »
L’Église orthodoxe, poursuit Bartholomée Ier, accueille « favorablement la coopération constructive entre le Conseil œcuménique des Églises et l’Église catholique romaine, et les efforts conjoints pour répondre ensemble aux grandes questions et aux grands défis de notre temps ».
Dans son homélie, le patriarche Bartholomée rappelle que depuis 1948, « il y a eu beaucoup de divisions et de difficultés inattendues ». Néanmoins, dit-il, « nous poursuivons notre dialogue pour surmonter ces difficultés, pour aller au-delà de nos malentendus, pour effacer nos préjugés et pour apporter un témoignage plus authentique du message évangélique ».
La difficulté fondamentale au sein du Conseil œcuménique des Églises, estime le patriarche, « est de redéfinir la nature de cette institution et de tracer les limites de l’Oikoumene, au sein duquel le Conseil sera appelé à témoigner et à servir ». L’Oikoumene, explique-t-il, « est une autre vision de l’avenir, une manière aussi d’unir les identités et les traditions historiques afin qu’elles se transcendent dans l’unité du corps du Christ ».
« Ne nous faisons pas d’illusions, poursuit Bartholomée Ier : jusqu’à présent, les Églises n’ont pas réussi à surmonter leur division pour réaliser l’unité tant recherchée. Elles ne peuvent donc prétendre réunir aisément l’ensemble de l’humanité, composée de cultures et de croyances différentes. »
Toutefois, note-t-il, la collaboration au sein du Conseil œcuménique des Églises « a permis jusqu’à présent de contribuer à différents niveaux à promouvoir la paix dans le monde et une culture de solidarité dans l’humanité ». « N’oublions jamais, cependant, ajoute-t-il, que le fruit de l’unité ne peut mûrir sans la grâce divine. »
L’archevêque de Constantinople cite aussi une lettre encyclique que le patriarcat œcuménique a envoyée en janvier 1920 « à toutes les Églises du Christ dans le monde », proposant la création d’une « société d’Églises ». Il évoque un « long pèlerinage commun sur le chemin de l’unité, du témoignage chrétien, de l’engagement pour la justice, la paix et la sauvegarde de la création». Aujourd’hui, conclut Bartholomée Ier, « nous sommes obligés de regarder vers l’avenir, de poursuivre notre pèlerinage ».
Avec une traduction d’Océane Le Gall
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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