Congrès en mémoire de Georges Lemaître, mai 2017

Congrès en mémoire de Georges Lemaître, mai 2017

Observatoire astronomique du Vatican : les « trous noirs » en question

Congrès en mémoire de Georges Lemaître

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“Trous noirs, ondes gravitationnelles et singularité de l’Espace-Temps”, c’est le thème d’un congrès organisé en mémoire de Georges Lemaître (1894-1966) – le « père » de la théorie du Big-Bang – par l’Observatoire astronomique du Vatican, à Castelgandolfo, à partir de ce 9 mai et jusqu’à vendredi, 12 mai 2017, rapporte Radio Vatican en italien.
Prêtre belge, le chanoine Georges Lemaître, astronome et physicien, a été professeur à l’Université catholique de Louvain (Belgique) et président de l’Académie pontificale des sciences de 1960 à 1966.
Le congrès est organisé avec le concours de l’Institut national italien d’astrophysique (INAF). Il a été présenté au Vatican, lundi 8 mai, par le p. Guy Consolmagno, planètologue, directeur de l’Observatoire du Vatican, et avec trois cosmologues : le p. Gabriele Gionti, Alfio Bonanno et Fabio Scardigli.
Parmi les participants, les Nobel de physique Gerald’t Hooft et Roger Penrose, les cosmologues George Ellis, Andrei Linde et Joe Silk.
L’Observatoire a été fondé par le pape Léon XIII den 1891, a rappelé le directeur, pour montrer au monde que l’Eglise soutien la « bonne » science.
Le p. Gionti de l’Observatoire du Vatican a rappelé qu’en 1927 Lemaître a publié un article devenu fameux sur l’éloignement des galaxies, selon une cosmologie nouvelle : ce sera la théorie du « monde en expansion ». Il a cependant agi avec modestie et humilité, ne donnant « pas assez de publicité à cette découverte fondamentale ».
Autre question: les trous noirs: on pourrait tomber dedans, qu’arriverait-il? Pour le cosmologue de l’Observatoire d’astrophysique de Catane, Alfio Bonanno répond qu’à l’intérieur d’un trou noir, « l’espace devient temps et le temps devient espace ». Il s’explique : «  C’est la solution mathématique de l’intérieur d’un trou noir. Et il y a d’autres mystères mathématiques : il semble, d’après l’équation d’Einstein, que l’on puisse utiliser les trous noirs pour avoir une collection d’univers, l’u attaché à l’autre. La question qui se pose est : ce sont des objets mathématiques ou ils ont une dignité scientifique ? Nous espérons pouvoir en dire quelque chose ou de pouvoir en avoir l’intuition ces jours-ci, à l’Observatoire du Vatican. »
M. Bonanno a ajouté: “La cosmologie moderne a actuellement de gros “monstres” contre lesquels combattre. D’une part cet objet étrange que nous ne savons pas encore déchiffrer qu’est la « matière obscure », dont les astronomes pensent que dans les galaxies il devrait y avoir une matière « adjointe » grâce à laquelle expliquer les vitesses radiales, la rotation des galaxies, mais cette matière « adjointe » ne se voit pas et nous ne savons pas encore sa nature. En anglais on l’appelle dark matter, qui représente environ 30% de la matière totale de l’univers. Et puis nous avons le problème de la dark energy: en 1998, la mesure de certaines supernovas, de type 1° a révélé que l’univers non seulement est en expansion, en décélérant, mais qu’en réalité il accélère, et cette accélération – qui est, en physique, le symptôme d’une force opposée à la gravité – on ne fait pas encore ce que c’est. Lemaître avait compris cet objet que l’on appelle “énergie obscure”, mais justement parce qu’elle est obscure, nous ne savons pas bien ce que c’est. Pensez : l’énergie obscure est les 68-69% de la masse d’énergie totale de l’univers. Nous sommes donc face à un problème substantiel pour la cosmologie contemporaine ».
D’où l’importance, pour M. Scardigli, de la Polytechnique de Milan, Da qui l’importance de relancer un dialogue fécond dans la communauté scientifique : « L’objectif de ce congrès est exactement celui-ci : chercher, d’une certaine manière, à faire dialoguer ou à mettre ensemble ces deux grandissimes constructions théoriques de la physique du XXe siècle, que sont d’un côté la relativité générale et de l’autre la mécanique quantique, qui se parlent mais peut-être ne se comprennent peut-être pas complètement. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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