Mgr Bernardito Auza, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations unies à New-York, a souhaité la fin du « chaos et de la « barbarie » au Moyen-Orient, à l’occasion d’un débat du Conseil de sécurité, le 20 avril 2017. Il a transmis aussi un appel du pape François aux Israéliens et aux Palestiniens.
L’archevêque a exprimé la préoccupation du Saint-Siège pour la situation actuelle au Moyen-Orient, « où des groupes terroristes (…) agissent, plongeant la région de plus en plus dans l’ingouvernabilité, persécutant les groupes minoritaires ethniques et religieux et piétinant les droits humains fondamentaux ».
Dénonçant « des actes haineux » qui ont récemment aggravé le « chaos » et la « barbarie », il a mentionné l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, « grave violation de la loi humanitaire internationale » ainsi que les attaques « abominables » à la bombe en Egypte le dimanche des Rameaux.
Mgr Auza a aussi salué le Liban qui porte « héroïquement » le poids de millions de réfugiés des pays voisins, plaidant pour la « stabilisation » du pays et appelant au « désarmement » de tous les acteurs non-étatiques.
Le sang des civils innocents crie
Le représentant Saint-Siège a demandé à l’ONU de ne pas oublier les minorités ethniques et religieuses qui ont vécu en « coexistence pacifique » durant des millénaires et qui aujourd’hui voient leur patrimoine culturel et historique « détruit » et toute trace de leur présence menacée de « disparition ».
Dénonçant les « revendications religieuses tordues », Mgr Auza a appelé les responsables religieux à se prononcer « avec force » contre la terreur et à agir pour contrôler « efficacement » leurs adeptes qui se revendiquent de Dieu pour de tels actes : « Aucun chef religieux ne devrait tolérer l’utilisation de la religion comme un prétexte pour des actions contre la dignité humaine et contre les droits fondamentaux ».
Il a exhorté aussi les fournisseurs d’armes à agir « en accord » avec les normes internationales : « le sang des civils innocents crie contre le flux d’armes sans contrôle dans la Région ».
Par sa prochaine visite en Egypte les 28 et 29 avril, a-t-il affirmé, le pape François souhaiterait « encore une fois redire qu’il n’y a pas de plus grand antidote à la violence et à la haine que le dialogue et la rencontre ».
Israël et Palestine
Au fil de son intervention qui incluait la « question palestinienne », Mgr Auza a rappelé le soutien du Saint-Siège à la solution à deux Etats pour qu’Israël et la Palestine « vivent côte à côte, en sécurité, en prospérité et en paix » dans « des frontières internationalement reconnues ». « Le processus de paix entre les Israéliens et les Palestiniens ne pourra avancer que s’il est négocié directement entre les Parties, avec le soutien… de la communauté internationale ».
L’archevêque a conclu par un appel du pape François qui « assure tous ses efforts et ses prières pour que les blessures profondes divisant Israéliens et Palestiniens puissent guérir ». « Le pape François appelle les deux parties à écouter les voix du dialogue, à montrer de la bonne volonté et à accomplir des gestes de rencontre pour donner aux peuples la paix que les cœurs attendent profondément ».
En effet, « les décisions unilatérales, les actes de violence et la rhétorique inflammatoire ne peuvent qu’aggraver les blessures, intensifier la haine et élargir les divisions, rendre les négociations plus difficiles et la réconciliation plus lointaine ».
Il n’y a « pas d’alternative », a-t-il insisté : « Les leaders et les citoyens des deux côtés doivent avoir la prévoyance et le courage de faire des concessions justes, parce qu’aucun accord ne sera possible aussi longtemps que des demandes impossibles et s’excluant mutuellement demeurent ».
Mgr Bernardito Auza, UNTV capture
Moyen-Orient: le Saint-Siège appelle de ses vœux la fin du "chaos" et de la "barbarie"
Appel du pape aux Israéliens et aux Palestiniens