Pour répondre à la crise migratoire, il faut « dépasser la logique de l’urgence » et « trouver une perspective à long terme », a déclaré le cardinal Pietro Parolin dans le cadre d’un débat promu par le Centre Astalli de Rome le 21 juin 2017 à l’Université pontificale grégorienne.
En marge de la rencontre organisée à l’occasion de la journée mondiale du réfugié, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège a souligné que « le discours sur le droit à la citoyenneté se situe au sein du thème plus global de l’intégration, qui inclut le respect des droits et des devoirs et la conciliation de diverses exigences. La politique doit trouver des instruments adaptés… sinon le problème deviendra insoluble ».
Dans des propos rapportés par L’Osservatore Romano en italien daté du 23 juin, il a encouragé à « dépasser la logique de l’urgence et (à) trouver une perspective à long terme : le phénomène de la migration ne peut être traité seulement dans ses effets immédiats ».
Le cardinal Parolin a aussi évoqué la question de la citoyenneté, « un problème très sérieux qui doit tenir compte des droits de ceux qui arrivent » et qui « va de pair avec le thème … de l’assimilation de la culture et de la tradition » du pays d’accueil.
Intervenant sur le thème « On n’arrête pas l’humanité », le « numéro 2 » du Vatican a dialogué avec le journaliste italien Ferruccio De Bortoli durant la rencontre du centre jésuite pour les réfugiés animée par le père Federico Lombardi, président de la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
Il a dénoncé la « totale indifférence pour la vie humaine » dans les conflits actuels : « toujours plus de personnes fuient leur maison » comme en Syrie où « 60 % de la population d’avant la guerre est désormais déplacée ».
Face au phénomène migratoire il faut donc assurer « la paix là où il y la guerre », a poursuivi le secrétaire d’Etat. Dans cette perspective, « la diplomatie du Saint-Siège travaille assidument » pour éradiquer les conflits et la pauvreté, principales causes des migrations. « Nous sommes tous appelés à construire artisanalement la paix. C’est notre réponse au problème de l’immigration », a-t-il insisté.
Le cardinal Parolin a vu dans « la conscience croissante de l’interdépendance entre les Etats » un « signe d’espérance » tout comme « les nombreux exemples de solidarité » en faveur d’une « intégration diffuse ». « L’identité européenne a toujours été dynamique et multiculturelle », a-t-il ajouté, et les différences sont des occasions « d’enrichissement réciproque ».
Le card. Pietro Parolin à l'ONU © compte facebook de la Mission du Saint-Siège aux Nations Unies
Migrants : le card. Parolin conseille de miser sur le long terme
Intervention au Centre Astalli de Rome