Jardins du Vatican © Wikimedia Commons/Marek69

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Loi sur les appels d’offres : « un outil pédagogique pour les consciences et la pratique administrative »

Interview du recteur de l’Université pontificale du Latran

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Il s’agit d’un « outil pédagogique pour les consciences et la pratique administrative » : c’est ainsi que le recteur de l’Université pontificale du Latran, Vincenzo Buonomo, qualifie le nouveau Motu proprio signé par le pape François sur la transparence, le contrôle et la concurrence dans les procédures d’attribution des contrats publics du Vatican, rendu public le 1er juin 2020. « La nature et le but de ce texte, explique le professeur de droit international, trouvent leur convergence dans ce que le pape appelle le comportement sain du bon administrateur. »

La publication de nouvelles normes, explique le professeur Buonomo dans un entretien aux médias du Vatican, est le résultat d’un « engagement de quatre ans » : le pape a voulu « pérenniser les réformes engagées sur les structures économiques et les critères de gestion de la Curie romaine et de l’État de la Cité du Vatican ».

Les nouvelles normes, poursuit le recteur, font « référence aux normes internationales et aux ‘bonnes pratiques’ », mais aussi démontrent « la nécessité de fonder les choix économiques sur les principes propres à la doctrine sociale de l’Église, ce corpus à travers lequel le message chrétien trouve des moyens d’orienter les comportements et les dispositions même dans la vie économique ».

Dans le document, explique le prof. Buonomo, se retrouve « l’idée de la doctrine sociale de lier l’action aux besoins réels d’une communauté » : « Ce n’est pas un hasard, note-t-il, si, dans le Motu proprio de promulgation, le pape François, plaçant les nouvelles règles à l’horizon de l’économie mondiale, indique comment l’immensité de l’offre de biens et des services est en mesure de réduire les dépenses. Il prévient cependant que cela ne peut se produire que face à une administration fidèle et honnête, c’est-à-dire avec cette ‘diligence du bon père de famille’ qui fait des administrateurs les gestionnaires de l’intérêt général, qui va bien au-delà de l’individu ou du particulier. »

Parmi les nouveautés de ce texte, le recteur énumère, « tout d’abord, le critère de contrôle pour assurer la durabilité des dépenses » ainsi que « l’idée de disposer d’un Registre unique des opérateurs économiques (actuellement chaque administration a le sien) comme base pour procéder à des règles communes en matière de passation de marchés, d’acquisition de fournitures et de services ».

Le professeur espère qu’avec ces nouvelles normes « il sera possible d’éliminer le fléau des déchets, des pertes et donc de prévenir la corruption sous ses différentes formes ».

En terminant, le recteur souligne qu’« il ne suffit pas de dire que les nouvelles règles comblent une lacune » : « Il est nécessaire de comprendre que leur fonction n’est pas complémentaire, mais structurelle, c’est-à-dire appelée à éduquer les gens à leurs différentes responsabilités et fonctions, à modifier les façons de faire et de fonctionnement des entités et des institutions. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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