Rencontre avec les familles à Santiago de Cuba © L'Osservatore Romano

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"Je les porte dans mon cœur": le pape évoque ses voyages dans un nouveau livre

Entretien avec Andrea Tornielli

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Le pape François se souvient ainsi des personnes rencontrées au cours de ses voyages apostoliques : « Je les porte dans mon cœur, je prie pour elles, je prie pour les situations douloureuses et difficiles auxquelles elles ont dû faire face. Je prie pour qu’il n’y ait plus les inégalités que j’ai vues ».

C’est ce qu’il confie au journaliste du quotidien italien La Stampa Andrea Tornielli, dont le livre en italien « En voyage », sur les voyages internationaux du pape François, sort en librairie le 10 janvier 2017 (éditions Piemme). Radio Vatican publie des extraits de cet ouvrage.

« Je sens que je dois faire ces voyages, rendre visite aux Églises, encourager les germes d’espérance », confie le pape. Il rappelle plusieurs moments forts de ses voyages: « l’enthousiasme des jeunes à Rio de Janeiro qui me tiraient avec force dans la papamobile », l’accueil aux Philippines, notamment à Tacloban, sous une pluie torrentielle.

Le pape réaffirme qu’en Europe il préfère visiter les pays qui « sont et ont été en grave difficulté ». Et il précise : « cela ne signifie pas ne pas avoir d’attention pour l’Europe que j’encourage comme je peux à redécouvrir et à mettre en pratique ses racines les plus authentiques, ses valeurs ». Le pape se dit convaincu que « ce ne sont pas les bureaucraties ou les outils de la haute finance qui nous sauveront de la crise actuelle et résoudront le problème de l’immigration, qui est pour les pays d’Europe la plus grande urgence depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

« Le pape doit avoir conscience qu’il apporte Jésus, souligne-t-il en reprenant les paroles du pape Paul VI, doit témoigner de lui et de sa proximité, de sa tendresse à toutes les créatures, tout spécialement quand elles souffrent ».

Le pape François admet qu’il n’a « jamais beaucoup aimé voyager ». « Être loin de mon diocèse, qui est pour nous évêques notre épouse, m’a toujours pesé », ajoute-t-il. Mais, comme pour son premier voyage comme pape à Lampedusa, une visite qui n’était pas programmée, il a senti la nécessité d’y aller : « J’ai senti que je devais y aller, j’ai été touché et ému par l’annonce de migrants morts en mer ». « C’était important d’aller là-bas ! », souligne-t-il.

Ces voyages, reconnaît le pape François, « sont lourds, mais disons que pour le moment je m’en sors », et s’ils lui pèsent c’est plus « au plan psychologique » que « physique », dit-il. Le pape voit dans ces voyages « une richesse inimaginable » – tant de « visages, témoignages, images, expériences » – qui lui font toujours dire : « ça en valait la peine ! »

En ce qui concerne la sécurité durant ses voyages apostoliques, le pape déclare : « Je remercie les gendarmes et les gardes suisses qui se sont adaptés à mon style (…) Je n’arrive pas à me déplacer en voitures blindées ou dans la papamobile avec les vitres pare-balles fermées ». Un évêque, souligne-t-il, est « un pasteur, un père, il ne peut y avoir trop de barrières entre lui et les personnes ».

Même s’il est « conscient des risques », il faut, selon lui, « avoir confiance », et il dit « ne pas craindre pour sa personne ». Il y a toujours, conclut-il, « le danger d’un geste étrange de la part d’un fou. Mais le Seigneur est toujours là ».

Avec une traduction d’Océane Le Gall

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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