Forêt amazonienne © Wikimedia commons / Neil Palmer

Forêt amazonienne © Wikimedia commons / Neil Palmer

Le pape souhaite un prochain synode sur l’Amazonie

Eclairage du card. Hummes et de Mgr García-Calderón

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Le pape François souhaite convoquer un synode sur l’Amazonie, a indiqué Mgr Salvador Piñeiro García-Calderón, archevêque d’Ayacucho et président des évêques du Pérou, dans L’Osservatore Romano en italien daté du 17 mai 2017.
Après la visite ad limina de la conférence épiscopale péruvienne le 15 mai, il explique dans un entretien au quotidien du Vatican : « Nous avons tourné le dos à l’Amazonie, peu sensibles à la souffrance, à la marginalisation… ce n’est pas une zone facile et le pape est très préoccupé ».
« Aujourd’hui, rapporte-t-il après l’audience pontificale, le Saint-Père nous a dit qu’il voudrait un synode pour les peuples amazoniens au Venezuela, en Colombie, en Equateur, au Pérou, en Bolivie et au Brésil ».
L’archevêque péruvien, dont le pays occupe les 63 % du territoire amazonien, souligne également parmi les problématiques celle de l’évangélisation : il est « difficile d’évangéliser les peuples natifs… Certains de mes frères qui sont dans cette zone parlent les langues autochtones pour pouvoir s’approcher davantage de la population ».
Une Eglise engagée dans la défense de l’Amazonie
Pour le cardinal Cláudio Hummes, président du Réseau ecclésial Pan-amazonien (Repam), le projet de synode « est une nouvelle très importante dans la direction d’une Eglise plus inculturée, avec un visage plus amazonien, une Eglise engagée dans la défense de l’Amazonie qui risque d’être détruite, dévastée, dégradée ».
« Il y a peu de missionnaires en Amazonie », précise-t-il au micro de Radio Vatican : « Il y a un grand manque de présence plus proche aux peuples indigènes… cette présence physique de l’Eglise à travers les prêtres, diacres, est très précaire. Les indigènes se plaignent de cela, ils voudraient que l’Eglise soit plus proche ; à une époque elle était peut-être plus proche mais aujourd’hui pour de nombreuses raisons cette présence a diminué ».
Le cardinal appelle de ses vœux « une Eglise qui soit inculturée dans les cultures originaires du lieu » : « il y a un long chemin à faire et un synode pourrait encourager, indiquer des chemins en ce sens… cela pourrait, avant tout, encourager ce processus d’inculturation ».
Ce synode devrait être un synode « spécial » : d’après le Règlement du synode des évêques, ce dernier peut être convoqué en assemblée générale, en assemblée extraordinaire et en assemblée spéciale, c’est-à-dire « pour des questions d’importance majeure concernant le bien de l’Église, se référant particulièrement à une ou plusieurs régions ».
En juillet 2013, le pape argentin avait manifesté son souci des populations de l’Amazonie, lors de son voyage au Brésil, en recevant des représentants de deux ethnies. Il avait plaidé pour « le respect et la protection de toute la création que Dieu a confiée à l’homme, non pas pour qu’il l’exploite sauvagement, mais pour qu’il la fasse devenir un jardin », voyant dans l’Amazonie un « révélateur » pour l’Eglise et la société.
Le pape avait aussi encouragé le Repam, réseau ecclésial consacré aux questions écologiques en Amazonie, inauguré en septembre 2014.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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