Le pape François a exhorté les chrétiens à ne pas avoir « peur de tout » : c’est un « péché » qui paralyse et enlève l’espérance, a-t-il assuré lors de la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, le 27 janvier 2017.
Commentant la première lecture (He 10, 32-39), le pape a encouragé le chrétien à ne pas « abandonner » le chemin, par « pusillanimité ». « Un péché, a-t-il, qui ne te laisse pas avancer à cause de la peur ». Les pusillanimes sont « ceux qui reviennent en arrière, qui se protègent trop eux-mêmes, qui ont peur de tout (…) ‘Ne pas prendre de risque, s’il vous plaît, non… la prudence’ ».
Cette attitude, a mis en garde le pape, « te paralyse, te fait oublier toutes les grâces reçues, (…) t’enlève l’espérance parce qu’elle ne te laisse pas avancer ». Le pape a comparé la vie d’un tel chrétien à un homme qui « sort dans la rue, et arrive une pluie imprévue et son vêtement n’est pas très bon et le tissu se rétrécit … Des âmes rétrécies … c’est la pusillanimité : c’est le péché contre la mémoire, le courage, la patience et l’espérance ».
Les joies et les croix
Au fil de son homélie rapportée par Radio Vatican, le pape François a souligné les trois temps de la vie chrétienne : passé, présent, futur. Il s’agit d’abord de faire mémoire car « la vie chrétienne ne commence pas aujourd’hui : elle continue aujourd’hui ». Faire mémoire c’est « se souvenir de tout », les bons moments comme les mauvais et les mettre « devant Dieu ».
« Frères, souvenez-vous de ces premiers jours », exhorte la Lettre aux Hébreux. Ces sont « les jours de l’enthousiasme, a expliqué le pape (…) lorsqu’on commence à vivre la foi, les épreuves … On ne comprend pas la vie chrétienne, y compris la vie spirituelle de chaque jour, sans mémoire. Et non seulement cela : on ne peut vivre chrétiennement sans mémoire. La mémoire du salut de Dieu dans ma vie, la mémoire de mes problèmes … ; et comment le Seigneur m’a sauvé de ces problèmes …. Les joies et les croix ».
On ne peut pas non plus « vivre une vie chrétienne sans regarder l’avenir avec espérance » : « nous sommes en attente de quelque chose …. d’une rencontre » avec le Seigneur. « En effet, écrit l’auteur de la Lettre aux Hébreux, encore un peu, très peu de temps, et celui qui doit venir arrivera, il ne tardera pas ».
« La vie est un souffle… elle passe. Quand on est jeune, on pense qu’on a beaucoup de temps devant soi, et puis la vie nous enseigne cette parole que nous disons tous : ‘Comme le temps passe !’ », a constaté le pape François.
La Lettre, a-t-il poursuivi, invite aussi à vivre le présent, « si souvent douloureux et triste » avec « assurance » et « endurance », c’est-à-dire « avec franchise, sans honte, et en supportant les événements de la vie, (…) avec courage et patience ». Et d’exhorter : « Ne restons pas là ; immobiles, parce que cela ne nous fera pas grandir ».
En conclusion, le pape a souhaité « que le Seigneur nous fasse grandir dans la mémoire, nous fasse grandir dans l’espérance, nous donne chaque jour le courage et la patience et nous libère de (…) la pusillanimité, de la peur de tout …. Des âmes rétrécies pour se conserver. Jésus dit : ‘celui qui veut sauver sa vie, la perd’ ».