Procès au Vatican, Capture CTV

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Justice: procès de Mgr Carlo Alberto Capella, première audience

Audition de l’accusé et de deux témoins

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La première audience du procès pénal contre Mgr Carlo Alberto Capella, accusé de « détention et d’échange de matériel pornographique mettant en scène des enfants avec la circonstance aggravante de leur grande quantité », a eu lieu ce vendredi 22 juin 2018, à 15h06, au Palais de Justice de l’Etat de la Cité du Vatican, indique un communiqué publié en italien.
Après la lecture de l’acte d’accusation par le chancelier, l’audience a procédé à l’évaluation de « exceptions préliminaires », y compris de la demande de deux témoins et de l’acquisition d’un rapport psychologique.
L’accusé a ensuite été interrogé. Selon le groupe de journalistes (« pool ») admis à l’audience, Mgr Capella, comme précédemment au cours de l’instruction, a admis les faits, évoquant une « crise personnelle » déclenchée par son transfert de Rome à Washington.
Son avocat, Me Roberto Borgogno a demandé à l’accusé de raconter son parcours sacerdotal. Mgr Capella a répondu par un long exposé: il est âgé de 51 ans, est originaire de Carpi (Émilie-Romagne), et a été incardiné dans le diocèse de Milan (Lombardie). Il a été vicaire en paroisse. Puis le cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan, lui proposé de se préparer au service diplomatique du Saint-Siège.
Il a servi en Inde, en 2004, à Hongkong, en 2007, avant d’être appelé à la Secrétairerie d’Etat, à Rome, en 2011. En juin 2016 il a été muté à la nonciature de Washington, il accepté malgré son « malaise », qui a augmenté une fois arrivé aux Etats-Unis: il n’a pas demandé d’aide et a voulu gestir la crise seul, avec des remèdes « spirituels », mais il a commencé à faire un usage « inapproprié » d’Internet. Il en ressent maintenant de la « répugnance ».
Le tribunal a aussi entendu les deux témoins demandés par la défense: M. Gianluca Gauzzi et M. Tommaso Parisi. Cet ingénieur informatique de la Gendarmerie vaticane, a été chargé de l’analyse du matériel qui « ne se trouvent pas facilement en ligne », ayant fait l’objet d’échanges: photos, dessins, vidéos, ou traces montrant des rapports sexuels entre des adultes et des adolescents, mais aussi un enfant très jeune.
Médecin, psychothérapeute et psychiatre, Tommaso Parisi, a Mgr Capella comme patient et il l’accompagne aussi depuis son arrestation. Il a raconté avoir connu l’accusé au début d’octobre 2017, après avoir été en contact avec ses supérieurs. Il lui a prescrit un anxiolytique et il lui a proposé une thérapie deux fois par semaine. Une thérapie qui dure encore actuellement. Le patient est, dit le médecin, « de plus en plus collaboratif et désireux de se connaître lui-même (…). C’est un parcours ouvert ».
Un troisième témoin était absent, le psychologue Luigi Berta, mais son rapport écrit a été versé au dossier.
L’audience s’est terminée à 17h40, et elle reprendra à 10 heures demain, samedi 23 juin.
Le tribunal était composé du prof. Giuseppe Dalla Torre, président; du prof. Venerando Marano, juge; et du prof. Carlo Bonzano, juge.
Le bureau du promoteur de Justice était représenté par le promoteur, le prof. Gian Piero Milano, et par le promoteur adjoint, le prof. Roberto Zannotti.
La gendarmerie vaticane avait arrêté Mgr Carlo Alberto Capella – le diplomate du Saint-Siège accrédité à Washington qui avait été rappelé à Rome en septembre 2017 – le 7 avril 2018. Le prélat était sous enquête du Promoteur de justice pour détention de matériel pornographique mettant en scène des enfants.
Le mandat d’arrêt a été émis par le juge instructeur du Tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican, précise la note. L’inculpé est détenu dans une cellule de la caserne de la gendarmerie du petit Etat, à disposition de la Justice.
L’enquête pour « possible violation des règles sur les images pornographiques mettant en scène des enfants » avait été annoncée par le Saint-Siège le 15 septembre 2017. Le promoteur de justice (procureur) s’est appuyé sur une collaboration internationale pour obtenir des éléments relatifs à l’affaire.
Le juge d’instruction a ensuite décidé – suivant en cela les recommandations du Promoteur de Justice (procureur) -, du renvoi de Mgr Capella devant le Tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican. Il a reconnu la « compétence » de ce tribunal, les faits s’étant déroulés dans le cadre d’une mission pour le Saint-Siège.
C’est sur une note du Département d’Etat américain d’ août 2017 que le Saint-Siège avait décidé du rappel de Mgr Capella à Rome et de l’ouverture d’une enquête.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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