le cardinal Kevin Joseph Farrell, après la mort de George Floyd, un afro-américain tué par un policier (25 mai 2020).
Le préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie présidait la méditation d’une veillée de prière pour la “coexistence pacifique” aux Etats-Unis, promue par la communauté de Sant’Egidio dans la basilique Santa Maria in Trastevere à Rome, le 5 juin 2020. Il a invité l’assemblée à « prier pour cet homme juste mort aux Etats-Unis, pour sa famille mais aussi pour tous les habitants des Etats-Unis, afin qu’ils trouvent la paix, la sérénité et la compréhension entre eux ».
Il a exprimé sa proximité « à la famille de George Floyd et à ceux qui souffrent de la discrimination et de la violence aux Etats-Unis ». « Demandons au Seigneur que cesse la violence dans les rues des Etats-Unis, que le racisme soit vaincu, que s’affirme la justice et que le peuple américain puisse recommencer à vivre dans la tranquillité et dans la paix, si nécessaire en ce moment si difficile ».
L’ancien évêque de Dallas a confié sa tristesse de « constater que des discriminations, des préjugés et des haines pour des motifs raciaux persistent encore dans notre pays » et ce même « après de longues années de batailles pour les droits civils et pour l’égalité raciale ». « La paix sociale et la cohabitation fraternelle entre tous les citoyens ne sont jamais acquis », a-t-il déploré.
En effet, « la coexistence pacifique et l’acceptation réciproque sont des biens précieux qu’il faut toujours promouvoir », parce qu’elles « ne découlent pas automatiquement des paroles prononcées dans le passé » mais qu’elles sont fruit “d’attitudes profondes qui doivent habiter dans le cœur des hommes ». « Chaque nouvelle génération doit être aidée… La fraternité sociale n’est jamais atteinte de façon stable et définitive, car le cœur humain peut toujours se refermer dans son égoïsme et recommencer à être pollué par le péché, en provoquant ainsi de nouvelles injustices, de nouvelles violences, de nouvelles oppressions ».
Le cardinal a invité spécialement les chrétiens à « annoncer et à témoigner par leur vie la nouveauté que l’Évangile du Christ a apportée sur la terre », c’est-à-dire qu’il « ne peut plus y avoir de place pour la rivalité, pour la négation de la dignité d’autrui et pour l’oppression du prochain ».
Et le préfet de mettre en garde : « On ne peut pas dépasser l’injustice en commettant des injustices et des crimes encore plus graves que ce que l’on veut dénoncer ». Car « une culture du respect, un sentiment de fraternité universelle, des conditions de vie digne, des lois justes, sont des biens qui demeurent », tandis que des « paroles et des gestes offensifs de mépris, de pillages et de violences ne mènent à rien de bon pour l’avenir ».
L’Eglise « ne veut pas se rallier à un côté ni à une catégorie contre une autre, elle ne veut pas faire de propagande politique ni faire de prosélytisme pour soi, mais elle veut simplement aider la société à promouvoir le bien commun et à créer des liens de fraternité authentique entre les hommes », a assuré le cardinal avant de prier « pour que notre terre soit libérée des guerres et de toute violence ; pour que chacun recommence à vivre sereinement ».