Le Saint-Siège réaffirme qu’une « approche globale » est nécessaire pour résoudre le problème mondial de la drogue. Il plaide pour « un traitement intensif et une réhabilitation sociale » des personnes victimes d’addiction.
C’était le propos de Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies à Genève, à la 140e réunion du Comité exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en cours du 23 janvier au 1er février 2017.
« Reconnaissons … qu’une approche purement médicale ne sera pas suffisante pour résoudre cette crise », a-t-il dit. « Une approche globale et coopérative est nécessaire et devrait inclure le renforcement des capacités en matière de santé et de services sociaux, ainsi que la coopération avec les secteurs de la justice, de l’éducation et de l’application de la loi. »
MD
Intervention de Mgr Jurkovic :
Monsieur le Président,
La délégation du Saint-Siège félicite le Secrétariat d’avoir clairement présenté les principaux problèmes de santé publique résultant de la consommation de drogue, des troubles liés à la consommation de drogue et des conditions de santé connexes. Le nombre de décès résultant de la consommation de drogues psychoactives, le niveau du fardeau des maladies associées à l’usage de drogues et l’incidence des infections par VIH ainsi que des hépatites B et C causées par l’injection de drogues constituent des preuves évidentes que cette situation a atteint des « proportions alarmantes » comme l’indique le rapport. Ces preuves devraient être suffisantes pour réfuter les allégations de certains mouvements sociaux selon lesquelles l’usage récréatif de substances psychoactives ne serait pas nocives et devrait donc être librement autorisé dans divers secteurs sociaux.
Même si le Secrétariat a souligné le rôle important et unique que devrait jouer l’OMS en réponse à cette urgence mondiale, reconnaissons aussi qu’une approche purement médicale ne sera pas suffisante pour résoudre cette crise. À une conférence sur ce sujet, donnée à l’Académie pontificale des sciences en novembre 2016, le pape François a fait observer ceci : « Il est clair qu’il n’y a pas une cause unique à la toxicomanie. Il y a plutôt de nombreux facteurs qui y contribuent, parmi lesquels l’absence d’une famille, les pressions sociales, la propagande des trafiquants de drogues et le désir de faire de nouvelles expériences » (1). Ainsi, une approche globale et coopérative est nécessaire et devrait inclure le renforcement des capacités en matière de santé et de services sociaux, ainsi que la coopération avec les secteurs de la justice, de l’éducation et de l’application de la loi. Toutefois, ces stratégies ne seront efficaces que si les États et les institutions de la société civile, y compris celles qui sont parrainées par l’Église catholique et d’autres organisations religieuses, mettent à disposition un traitement intensif et une réhabilitation sociale partout dans le monde. Comme l’a soutenu le pape François, chaque personne toxicomane a « une histoire personnelle unique et doit être écoutée, comprise, aimée… mise en valeur et appréciée dans sa dignité pour pouvoir guérir » (2).
Merci Monsieur le Président.
(1) Pape François, Discours aux participants à la réunion organisée par l’Académie pontificale des sciences, intitulée : « Stupéfiants : Problèmes et solutions à cette question mondiale », 24 novembre 2016.
(2) Ibid.
© Traduction de Zenit, Constance Roques
Plante de coca © UNODC
Drogues: le Saint-Siège plaide pour le traitement et la réhabilitation des toxicomanes
Intervention de Mgr Ivan Jurkovic à l’OMS (Traduction complète)