« Le patriarche est un homme de Dieu, il m’a ému », confie le pape François, dans l’avion de Bakou à Rome, le 2 octobre 2016, en réponse à une question de Ketevan Kardava (télévision Géorgie) demandant quelles sont les « bases pour une collaboration future et un dialogue constructif avec les Eglises orthodoxe au sujet des différences doctrinales ? » Le pape invite à « marcher ensemble », déjà maintenant.
Pape François: J’ai eu deux surprises en Géorgie. La première est la Géorgie. Je n’avais jamais imaginé une telle culture, une telle foi, un tel christianisme. Un peuple croyant : et d’une culture chrétienne très ancienne, un peuple avec tant de martyrs. Et j’ai découvert une chose que je ne savais pas : les profondes racines de cette foi géorgienne. La seconde surprise a été le patriarche : c’est un homme de Dieu, cet homme m’a ému. Chaque fois que je l’ai rencontré, je suis reparti le cœur ému, et avec le sentiment d’avoir trouvé un homme de Dieu. Vraiment, un homme de Dieu.
Sur ce qui nous unit et ce qui nous sépare, je dirais : ne nous mettons pas à discuter des thèmes doctrinaux, cela, laissons-le aux théologiens, ils savent faire cela mieux que nous. Ils discutent et ils sont forts, ils sont bons, ils ont de la bonne volonté, les théologiens des deux côtés. Que devons-nous faire, nous, le peuple ? Prier les uns pour les autres. C’est très important : la prière.
Et deuxièmement, faire des choses ensemble : il y a les pauvres, travaillons ensemble avec les pauvres : il y a ceci, et ce problème, pouvons-nous l’affronter ensemble ? Faisons-le ensemble. Il y a les migrants ? Faisons quelque chose ensemble… Faisons quelque chose de bien pour les autres, ensemble, cela nous pouvons le faire. Et c’est le chemin de l’œcuménisme. Pas seulement le chemin de la doctrine, c’est la dernière chose, on y arrivera à la fin. Mais commençons à marcher ensemble. Et avec de la bonne volonté, cela peut se faire. Il faut le faire.
Aujourd’hui, l’œcuménisme doit se faire en cheminant ensemble, en priant les uns pour les autres. Et que les théologiens continuent à parler entre eux, à étudier entre eux. Mais la Géorgie est merveilleuse, c’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas : une nation chrétienne, mais jusqu’aux os !
Traduction de Zenit, Constance Roques
Le pape François vénère l'icône de la Vierge à l'Enfant que lui offre le patriarche Elie II © L'Osservatore Romano
Dialogue avec l'orthodoxie: "Le patriarche Elie II est un homme de Dieu, il m’a ému"
Marcher ensemble dès maintenant