L’envoyé spécial du Sgénéral des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a été reçu par le pape François à l’occasion de la cinquième réunion de coordination des organismes caritatifs catholiques engagés dans la région, qui a eu lieu le 29 septembre 2016 au Vatican. M. de Mistura a mis l’accent sur l’importance des pressants appels du pape pour la paix en Syrie, dans un entretien avec Radio Vatican en italien, et il a salué les « vrais héros » de ce conflit : ceux qui apportent de l’aide au prix de leur vie.
« C’est fondamental, mais en ce moment nécessaire et urgent! Nous sommes dans une phase tellement critique et délicate, pour essayer de ramener la paix en Syrie, qu’un message fort comme celui que nous avons entendu du Saint-Père était non seulement nécessaire pour moi, mais pour la communauté internationale », a déclaré l’envoyé spécial de l’ONU qui a ajouté, à propos des bombardements de civils : « Pensez à ce qui s’est passé ces derniers jours, le Saint-Père le sait. A Alep Est, 99 enfants morts ; 203 blessés. Deux hôpitaux touchés, il n’y a plus que 30 médecins pour 375 000 personnes. On ne peut imaginer que ces 99 enfants étaient tous des terroristes ! Ceci est inacceptable, et le Saint-Père a raison de le dire. »
Il a dénoncé l’afflux des armes : « Aujourd’hui, la Syrie est pleine d’armes : on dirait que ceux qui veulent parler de paix misent au contraire sur une solution militaire – on le voit bien. Réellement, il n’y a pas de solution militaire, mais qu’une solution politique et le Saint-Père l’a rappelé. Deuxièmement, il y a des résolutions de l’Onu qui le demandent précisément ; qu’il n’y ait plus d’armes d’un côté comme de l’autre. Et troisièmement, nous l’avons vu, moi-même je l’ai expérimenté en 46 ans et 19 conflits : à chaque fois que les armes et munitions commencent à manquer, ils sont tous prêts à parler de paix. Donc, c’est urgent. »
Et à propos de l’aide humanitaire et de la solidarité, il a salué l’engagement de beaucoup : « Voyez-vous, nous avons eu un convoi avec 21 morts ; c’était tous des bénévoles syriens, prêts à risquer leur vie pour apporter de la nourriture à une zone contrôlée par les rebelles, et ils partaient de Damas: un beau signal aussi de collaboration entre les personnes pour venir en aide aux civils. Eh bien, il y en a beaucoup d’autres comme eux, mais nous n’en entendons pas parler parce que nous ne voyons que les horreurs. Ils méritent qu’on parle d’eux car ils sont les vrais héros de ce conflit. »
