Une « bénédiction silencieuse » de la ville et du monde depuis la fenêtre du bureau qui donne Place Saint-Pierre: une nouvelle fois, le pape a accompli ce geste simple, et fort, ce lundi de Pâques, 13 avril 2020, sous un ciel maussade.
Après la prière mariale de la mi-journée, le Regina Caeli, qui relaye, pendant le temps de Pâques, la prière de l’angélus, le pape a fait le bref trajet de la bibliothèque du palais apostolique du Vatican jusqu’au bureau.
La fenêtre s’est entr’ouverte, le pape est apparu. Puis il a regardé la ville, se penchant légèrement sur sa gauche et puis vers la droite. Du bureau, on voit loin. En face, les grands pins qui couronnent le Janicule, à deux pas de l’hôpital pédiatrique du Vatican, Bambino Gesù.
La place qui accueille habituellement des dizaines de milliers de personnes était déserte, comme la rue de la Conciliation qui débouche sur la place.
Seule, près de l’obélisque, entre les « bras » de la colonnade du Bernin, une voiture de la police Nationale italienne, chargée de patrouiller régulièrement sur cette partie du territoire du Vatican. D’autres véhicules des forces de l’ordre veillaient au bout de la rue de la Conciliation, sur la Place Pie XII, accessible seulement aux media.
Recueilli, le pape François a dessiné le signe de la croix en bénédiction, en compassion persévérante, comme chaque dimanche depuis le confinement. Et puis le pape lui-même est revenu à son confinement. La fenêtre qui a fait vivre des moments historiques à Rome et au monde s’est refermée.
Mais l’oeil du photographe a pu saisir ces instants inédits dans l’histoire du Vatican.
C’est la cinquième fois que le pape accomplit ce geste symbolique efficace (15, 22, 29 mars, 5 et 13 avril). Le dimanche 8 mars le pape avait béni la foule présente pour l’angélus.
Le 15 mars après-midi le pape a ensuite fait un pèlerinage au coeur de Rome désert pour aller demander l’intercession de la Vierge Marie à Sainte-Marie-Majeure, pour la fin de la pandémie, devant l’icône de Marie « Salut du Peuple romain ». Il est ensuite allé se recueillir devant le Christ de l’église San Marcellino al Corso, non loin de la Place de Venise, terminant le pèlerinage à pied. Il allait intercéder pour le monde comme les Romains de 1522 qui ont porté ce grand crucifix en procession pour demander sa protection contre la grande peste qui a ensuite cessé: depuis, le crucifix est réputé miraculeux. Le pape a voulu qu’il vienne au Vatican, avec l’icône de Marie, pour les grandes célébrations désertes et diffusées dans le monde, du carême et de Pâques.
Notamment le 27 mars. Le pape a choisi, pour soutenir la marche du peuple de Dieu sur le front de la lutte contre le coronavirus, de donner une bénédiction Urbi et Orbi exceptionnelle avec un temps de prière, au soir, pour prier pour la fin de la pandémie. Les images du pape sous l’auvent du parvis, devant une place déserte, battue par la pluie, ont fait le tour du monde. Après un temps d’adoration et d’intercession, dans le narthex de la basilique, le pape a béni la ville et le monde avec le Saint-Sacrement.
Hier, 12 avril, dimanche de Pâques la bénédiction « Urbi et Orbi » a eu lieu depuis l’intérieur de la basilique vaticane, devant l’autel de la confession de Saint-Pierre, et non pas de la loggia centrale des bénédictions de la façade de la basilique. Un événement exceptionnel, mais repris par les media du monde entier grâce aux caméras des media du Vatican.