Dans le « commerce méprisable » de la gestation pour autrui, « il y a en germe toutes les conditions d’un esclavage moderne », a dénoncé Mgr Angelo Becciu. Le substitut de la secrétairerie d’Etat a conclu en ces termes la troisième édition du Chemin de croix « pour les femmes crucifiées » organisé par l’association « Communauté Pape Jean XXIII », le 7 avril 2017 à Rome.
L’édition italienne de L’Osservatore Romano datée du 9 avril rapporte l’intervention du substitut qui a exprimé la proximité du pape à cette initiative de sensibilisation de l’opinion publique sur la traite des femmes. Evoquant le « calvaire », « la souffrance et l’humiliation de tant de filles et femmes prisonnières de l’égoïsme et de l’oppression », Mgr Becciu a déclaré : « En regardant le Crucifix j’entends une voix qui me demande de prononcer au nom de vous tous une simple parole : pardon ».
« Nous voulons demander pardon aux milliers de filles venues en ces terres (…) de droit, et même connues comme terres chrétiennes, sur lesquelles, au contraire, ces sœurs ont expérimenté des souffrances indicibles, a poursuivi l’archevêque (…). Ce soir, nous voulons leur demander pardon pour toutes les fois où nous avons détourné le regard et où nous n’avons rien fait (…) pour faire cesser cette tragédie inacceptable et honteuse ».
Devant les 7000 participants à l’événement, Mgr Becciu a également évoqué les « victimes de la gestation pour autrui », invitant à « rompre le mur de l’indifférence vis-à-vis de cette pratique discutée ». Une pratique qui « est en train de devenir de plus en plus un business, en passe de devenir plus rentable que celui de la prostitution », a-t-il dénoncé.
La GPA, a assuré le substitut, est « un double attentat à la dignité de la vie humaine : contre les enfants, d’une part, parce qu’ils sont condamnés à être orphelins de parents vivants ; contre les mères, de l’autre, dont le corps est instrumentalisé, loué ». « Dans la gestation pour autrui, qui ressemble toujours plus à une production d’êtres humains, a-t-il dénoncé, il y a en germe toutes les conditions d’un esclavage moderne où le corps de la femme est réduit à une marchandise, et l’enfant vu comme un produit ».
« Dans ce commerce méprisable, a-t-il mis en garde, les plus riches exploitent les plus pauvres et la culture du rebut s’entremêle avec celle de la commercialisation de tout, y compris de la vie et du corps humain, créant un mélange explosif ».
Dans le visage des femmes victimes de traite, prostitution forcée et violence, et dans « toutes les victimes de l’égoïsme humain », a souligné Mgr Becciu dans sa méditation, « nous voyons le visage de Jésus souffrant ; leur chair humiliée, blessée, rejetée, violée, est la chair du Seigneur crucifié ».
Et d’encourager à l’action : « Notre prière (…) doit se transformer en un engagement courageux afin que ces sœurs qui sont dans l’épreuve puissent sentir l’affection et la solidarité de nos communautés chrétiennes et puissent renaître à une vie nouvelle et digne, en retrouvant la liberté, droit inviolable de toute personne humaine ».
Mgr Becciu a aussi assuré que « le fils de Dieu sur le Golgotha, souffre nos angoisses pour nous ouvrir des chemins, peut-être inattendus, de résurrection ». La mort en effet « n’est pas le débouché définitif de la vie du fils de Dieu : sa souffrance lui a ouvert la glorification, dans la splendeur de la résurrection, et nous a ouvert la justification de nos péchés ».
Mgr Angelo Becciu, capture Tv2000
Dans la GPA, "il y a en germe toutes les conditions d’un esclavage moderne", avertit Mgr Becciu
Conclusion du Chemin de croix pour les femmes crucifiées à Rome