Le pape François a accepté la renonciation de trois évêques chiliens, ce 11 juin 2018 : Mgr Cristián Caro Cordero, Mgr Gonzalo Duarte García De Cortázar, pour motif d’âge, et Mgr Juan Barros Madrid, évêque d’Osorno, touché par le scandale d’omission de scandales d’abus qui a éclaté ces derniers mois au Chili.
Rappelons qu’au terme de trois jours de réflexion au Vatican (15-17 mai 2018), au sujet des abus sexuels ou de pouvoir commis ces dernières décennies au sein de l’Eglise chilienne, les 34 évêques du pays ont remis leur démission au pape François. Un geste fort et inédit alors que le pape lui-même avait reconnu en avril de « graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation, notamment en raison d’un manque d’information véridique et équilibrée ».
Ces décisions interviennent dans le cadre du travail de vérité entrepris avec l’enquête de l’envoyé spécial du pape, Mgr Charles J. Scicluna, président du Collège spécial d’appel dans les cas d’abus sexuels sur mineurs de la part de clercs – au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi – sur le cas de Mgr Juan de la Cruz Barros Madrid, évêque d’Osorno, accusé par des laïcs de son diocèse d’avoir été au courant des abus sexuels commis par son ancien mentor, le p. Fernando Karadima.
Le pape a donc accepté la renonciation de Mgr Barros au gouvernement pastoral de son diocèse et a nommé administrateur apostolique “sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis” Mgr Jorge Enrique Concha Cayuqueo, évêque auxiliaire de Santiago du Chili. D’après Vatican News, Mgr Barros prend une année sabbatique.
Le pape François a également accepté la renonciation de deux évêques pour raison d’âge : Mgr Cristián Caro Cordero, archevêque de Puerto Montt et Mgr Gonzalo Duarte García De Cortázar, évêque de Valparaiso.
Il a nommé administrateurs apostoliques “sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis” de ces diocèses respectivement le p. Ricardo Basilio Morales Galindo, provincial des Mercedaires au Chili et Mgr Pedro Mario Ossandón Buljevic, évêque auxiliaire de Santiago du Chili.
Dans un premier temps, lors de son récent voyage au Chili et au Pérou (16-21 janvier), le pape avait défendu Mgr Barros. Reconnaissant, au terme de l’enquête, « de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation, notamment en raison d’un manque d’information véridique et équilibrée », le pape a demandé pardon, a reçu trois victimes d’abus le 25 avril, et a convoqué les évêques. Ces derniers ont participé à trois journées de réflexion au Vatican, au termes desquelles ils ont remis au pape leur démission, pour signifier leur volonté de remédier au système qui a permis l’occultation des abus.
A nouveau, le pape a reçu des prêtres chiliens victimes d’abus de pouvoir, d’abus de conscience ou d’abus sexuels, du 1er au 3 juin derniers.
Les évêques du Chili en visite ad limina © L'Osservatore Romano
Chili : le pape accepte la renonciation de trois évêques
Parmi lesquels Mgr Barros