Pape François et patriarche Bartholomée Ier, capture CTV

Pape François et patriarche Bartholomée Ier, capture CTV

Cheminer avec le patriarche Bartholomée, un "privilège", assure le pape

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Préface d’un livre hommage au primat de Constantinople

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« Je considère comme une grâce et un privilège de cheminer avec le patriarche Bartholomée », écrit le pape François dans un livre hommage au primat de l’Eglise de Constantinople. Il évoque leur engagement commun en de nombreux domaines, soulignant leur responsabilité pastorale partagée envers le monde.

L’ouvrage « Bartholomée, apôtre et visionnaire » (Bartholomew Apostle and Visionary, éditions Thomas Nelson) publié aux Etats-Unis pour le 25e anniversaire de son élection au siège de Constantinople, est préfacé par le pape François.

Un homme qui chemine dans la foi

Dans ce texte publié par l’édition italienne de L’Osservatore Romano du 13 octobre 2016, le pape argentin se souvient de sa première rencontre avec son « frère bien-aimé », lors de son installation comme évêque de Rome : « J’ai senti que je rencontrais un homme qui chemine dans la foi, qui, dans sa personne et dans ses manières, exprime toute la profonde expérience humaine et spirituelle de la tradition orthodoxe. En cette occasion, nous nous sommes embrassés avec une affection sincère et une compréhension réciproque ».

« Nos rencontres qui ont suivi à Jérusalem, Rome et Constantinople, poursuit le pape François, non seulement ont renforcé notre affinité spirituelle mais ont surtout rendu plus profonde notre conscience partagée de la responsabilité pastorale commune que nous avons en ce moment de l’histoire, face aux défis urgents que les chrétiens et toute la famille humaine doivent affronter aujourd’hui ».

« J’ai trouvé chez le patriarche Bartholomée, confie le pape, une profonde sensibilité spirituelle pour la douloureuse condition de l’humanité actuelle, si profondément blessée par une violence, une injustice et une discrimination indicibles. Nous sommes tous deux grandement troublés par ce grave péché contre Dieu (…) qui est la mondialisation de l’indifférence devant la dégradation de l’image de Dieu dans l’homme ».

Le pape François exprime le sentiment de l’urgence de l’unité partagé par les deux chefs religieux : « Nous sommes tous deux conscients que les voix de nos frères et de nos sœurs, maintenant dans une angoisse extrême, nous obligent à avancer plus rapidement sur le chemin de la réconciliation et de la communion entre catholiques et orthodoxes, de sorte qu’ils puissent proclamer de manière crédible l’Évangile de paix qui vient du Christ ».

Le lien entre Rome et Constantinople

Il souligne le lien unique entre leurs deux Eglises : « L’Église de Rome et l’Église de Constantinople sont unies par un lien profond et ancien que des siècles de silence et de malentendus n’ont pas même réussi à briser. Ce lien est illustré par la relation entre ceux à qui la tradition attribue la fondation de nos Églises respectives, à savoir les saints apôtres Pierre et André, deux frères de sang, mais surtout deux disciples du Seigneur Jésus qui ont cru ensemble en lui ».

« Je considère comme une grâce et un privilège, assure le pape François, de cheminer avec le patriarche Bartholomée dans l’espérance de servir notre unique Seigneur Jésus-Christ, comptant non sur nos forces exiguës mais sur la fidélité de Dieu et, soutenus par l’intercession des saints frères, les apôtres André et Pierre ». « Frères dans la foi », le pape François et le patriarche Bartholomée sont « profondément unis dans le désir que les chrétiens d’orient et d’occident puissent se sentir participants de l’Église une et unique ».

Le pape François explique que les deux déclarations communes signées à Jérusalem et au Phanar, affirment leur « engagement commun (…) à construire un monde plus juste et plus respectueux de la dignité et des libertés fondamentales, la plus importante desquelles étant la liberté de religion ». Et leur engagement commun pour la protection de l’environnement, « la scène cosmique sur laquelle l’infinie miséricorde de Dieu – donnée, refusée et rétablie – est manifestée et glorifiée à tout moment ».

Le pape conclut en formulant des « bons vœux cordiaux et fraternels de longue vie dans l’amour et dans la consolation du Dieu un et trine ».

Outre la préface du pape François et une réflexion de Benoît XVI, le livre contient notamment des pages de Joe Biden, vice-président des Etats-Unis, du rabbin David Rosen, de l’archevêque anglican Rowan Williams. L’auteur du recueil, l’Australien John Chryssavgis, est archidiacre et conseiller théologique du patriarche Bartholomée pour les questions environnementales.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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