« Apporter le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur » : c’est la mission du chrétien selon le pape François.
Le pape a en effet commenté, avant la prière de l’angélus, ce dimanche 8 octobre, place Saint-Pierre, en présence de quelque 30 000 personnes, la parabole des vignerons homicides que rapporte l’évangile de saint Matthieu lu à la messe aujourd’hui. Une très brève panne de la sonorisation de la Place Saint-Pierre étant survenue, le pape a rle dédut de son allocution après quelques phrases et en souriant.
Le pape a fait observer que Dieu ne s’arrête pas devant le péché : « Dieu continue à mettre en circulation « le bon vin » de sa vigne, c’est-à-dire la miséricorde. »
Il a aussi averti qu’il y a un obstacle « face à la volonté tenace et tendre du Père » : « notre arrogance et notre présomption, qui devient parfois aussi de la violence ! »
L’histoire de Dieu et de l’humanité est marquée par des « trahisons » et des « refus », mais mais, a poursuivi le pape, Dieu « ne se venge pas, Dieu aime, nous attend, pour nous pardonner, nous embrasser ».
Le pape a invité à invoquer l’intercession de la Vierge Marie pour pouvoir apporter partout « le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur ». Car, a-t-il expliqué, le christianisme est « une proposition d’amour ».
Il a aussi salué, après l’angélus, la béatification, à Milan, le 7 octobre, du père capucin italien Arsenio de Trigolo, fondateur des soeurs de Marie consolatrice.
Il a conclu: « Bon dimanche, bon déjeuner! Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ».
Voici notre traduction des paroles du pape.
AB
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour!
La liturgie de ce dimanche nous propose la parabole des vignerons auxquels le propriétaire confie la vigne qu’il a plantée et puis il s’en va (cf. Mt 21,33-43). C’est ainsi que la loyauté de ces vignerons est mise à l’épreuve : la vigne leur est confiée, ils doivent la garder, la faire fructifier et remettre la récolte au propriétaire.
Une fois arrivé le temps de la vendange, le propriétaire envoie ses serviteurs recueillir les fruits. Mais les vignerons adoptent une attitude possessive : ils ne se considèrent pas comme de simples gérants, mais comme des propriétaires et ils refusent de remettre la récolte. Ils maltraitent els serviteurs au point de les tuer. Le propriétaire se démontre patient avec eux : il envoie d’autres serviteurs, plus nombreux que les premiers, mais le résultat est le même. A la fin, avec patience, il décide d’envoyer son propre fils, mais ces vignerons, prisonniers de leur comportement possessif, tuent aussi le fils, en pensant qu’ainsi ils auraient eu l’héritage.
Ce récit illustre de façon allégorique ces reproches que les prophètes avaient faits à propos de l’histoire d’Israël. C’est une histoire qui nous appartient : on y parle de l’alliance que Dieu a voulu établir avec l’humanité et à laquelle il nous a appelés nous aussi à participer. Mais, cette histoire d’alliance, comme toute histoire d’amour connaît ses moments positifs, mais elle est marquée par des trahisons et des refus.
Pour faire comprendre comment Dieu répond aux refus opposés à son amour et à sa proposition d’alliance, le passage évangélique place sur les lèvres du propriétaire de la vigne une question : « Donc, quand viendra le propriétaire de la vigne, que fera-t-il aux paysans ? » (v. 40). Cette question souligne que la déception de Dieu face au comportement mauvais des hommes n’est pas le dernier mot !
Voilà la grande nouveauté du christianisme : un Dieu qui, même déçu par nos erreurs et par nos péchés, ne manque pas de parole, ne se ferme pas, et surtout ne se venge pas !
Frères et soeurs, Dieu ne se venge pas! Dieu aime, il ne se venge pas, il nous attend pour nous pardonner, nous embrasser.
Par les « pierres rejetées » – c’est le Christ la première pierre que les constructeurs ont rejeté -, par les situations de faiblesse et de péché, Dieu continue à mettre en circulation « le vin nouveau » de sa vigne, c’est-à-dire la miséricorde. Voilà le vin nouveau de la vigne du Seigneur: la miséricorde.
Il n’y a qu’un obstacle face à la volonté tenace et tendre de Dieu : notre arrogance et notre présomption, qui devient parfois aussi de la violence ! Face à ces attitudes et là où l’on ne porte pas de fruit, la Parole de Dieu conserve toute sa force de reproche et d’avertissement : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à une peuple qui en produise des fruits » (v. 43).
L’urgence de répondre avec des fruits de bien à l’appel du Seigneur qui nous appelle à devenir sa vigne, nous aide à comprendre ce qu’il y a de nouveau et d’original dans le christianisme.
Il n’est pas tant une somme de préceptes et de normes morales, mais il est avant tout une proposition d’amour que Dieu, par Jésus, a faite et continue de faire à l’humanité. C’est une invitation à entrer dans cette histoire d’amour, en devenant une vigne vivace et ouverte, riche en fruits et en espérance pour tous.
Une vigne fermée peut devenir sauvage et produire des raisins sauvages.
Nous sommes appelés à sortir de la vigne pour nous mettre au service de nos frères qui ne sont pas avec nous, pour nous secouer mutuellement et nous encourager , pour nous rappeler que nous devons être la vigne du Seigneur dans tous les milieux, même les plus lointains et les plus défavorisés.
Chers frères et soeurs, invoquons l’intercession de la Vierge Marie pour qu’elle nous aide à être partout, spécialement dans les périphéries de la société, la vigne que le Seigneur a plantée pour le bien de tous et à apporter le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur.
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin
Angélus 08/10/2017, capture CTV
Angélus : «Apporter le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur»
Le pape commente la parabole des vignerons homicides