Marcher ensemble avec tout le peuple de Dieu, sans dissocier participation et autorité apostolique
Dans un message adressé aux théologiens et au clergé réunis à Camaldoli, en Italie, le pape Léon XIV a souligné le rôle indispensable des évêques dans la conduite du chemin synodal de l’Église, réaffirmant qu’une véritable synodalité ne peut exister sans leur direction. La communication, transmise par le cardinal Pietro Parolin à Dom Matteo Ferrari, prieur général de la Congrégation bénédictine camaldule, était destinée aux participants du symposium théologique « Quel type d’évêque dans une Église synodale ? », qui s’est tenu du 6 au 9 octobre 2025.
Synodalité : participation de tous, mais autorité des pasteurs
Le pontife a souligné que marcher ensemble, écouter et impliquer tous les baptisés est essentiel à la mission de l’Église. Pourtant, il a insisté sur le fait que ce processus inclusif doit coexister avec l’autorité conférée par le Christ au collège épiscopal, présidé par le successeur de Pierre.
« La véritable synodalité exige la participation de tous les baptisés selon leur vocation, mais elle ne peut se dispenser de l’autorité confiée au collège des évêques, avec à sa tête le successeur de Pierre », déclarait le message.
Une réflexion sur la gouvernance épiscopale à l’ère synodale
Le symposium de quatre jours s’est concentré sur la reconsidération du ministère épiscopal dans un contexte synodal, visant à clarifier l’équilibre entre la direction collégiale et la participation de base. Le pape Léon XIV a exprimé son appréciation pour l’initiative, soulignant sa profondeur théologique et ecclésiale, et a décrit l’évêque comme un « gardien et témoin de la foi ». Il a encouragé les participants à utiliser cette étude comme un catalyseur pour un renouveau de compréhension, affirmant que marcher ensemble est à la fois le style et la mission de l’Église.
Débats contemporains : participation et autorité en tension
L’intervention du pape intervient au milieu de débats persistants sur le poids de l’autorité épiscopale dans les processus synodaux. Lors du récent synode mondial sur la synodalité, les votes des évêques ont été mis sur un pied d’égalité avec ceux des participants non épiscopaux, une pratique que certains observateurs – y compris un évêque orthodoxe et l’exarque apostolique de l’Église grecque-catholique en Grèce – ont estimé susceptible d’ébranler les structures traditionnelles de gouvernance. De même, le Chemin synodal allemand a soulevé des interrogations sur le rôle approprié de l’autorité épiscopale à travers la création d’un comité synodal, mettant en évidence les tensions entre processus participatifs et supervision hiérarchique.
Clarifier : la synodalité ne remplace pas l’épiscopat
En insistant sur le fait que la synodalité n’est pas un substitut à la direction épiscopale, mais un chemin complémentaire, le pape Léon XIV a réaffirmé l’engagement de l’Église envers le dialogue et la continuité doctrinale. Selon lui, le parcours synodal est le plus fécond lorsqu’il engage les fidèles dans le discernement, tout en respectant le rôle fondamental des évêques comme gardiens de la foi et de l’unité.
La rencontre de Camaldoli rappelle ainsi que, dans la mission évolutive de l’Église, marcher ensemble n’amoindrit pas l’autorité — cela la situe, orientant les fidèles dans l’engagement communautaire et la fidélité aux enseignements confiés à l’épiscopat.
