Le Saint-Siège plaide à l’ONU, à Genève, pour la promotion de la femme.
Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, a fait une déclaration au Comité permanent des programmes et des finances de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), sur le Point 17 de l’ordre du jour – « Échange de vues : Réalisations concrètes et lacunes identifiées », à Genève, le 28 juin 2018.
« Parvenir à « l’égalité des genres » signifie lutter contre les pratiques discriminatoires, telles que celles qui excluent les femmes des processus de prise de décisions », souligne Mgr Jurkovic.
Il ajoute: « Cela comprend également un salaire égal pour un travail égal et l’égalité des conjoints dans les droits de la famille. Ainsi, les femmes qui choisissent d’être mères devraient être protégées et non désavantagées dans leur carrière. L’équité dans l’avancement de carrière exige nécessairement la promotion de politiques flexibles et créatives qui équilibrent le désir d’une femme de travailler et d’élever des enfants, ainsi qu’un équilibre adéquat entre le travail et la vie de famille pour les hommes et les femmes. »
Et il plaide pour la protection de la famille.
Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Jurkovic, prononcée en anglais.
HG
Déclaration de Mgr Ivan Jurkovič
Merci, Monsieur le Président.
Ma délégation est reconnaissante pour cette occasion de discuter du document S / 22/8 intitulé « L’intégration de la dimension du genre à l’OIM : réalisations concrètes et lacunes identifiées ». Nous aimerions également saisir cette occasion pour partager quelques réflexions plus générales sur l’autonomisation des femmes, que nous considérons comme très importantes pour le travail efficace de l’OIM.
Premièrement, nous souhaitons exprimer nos sincères remerciements à l’OIM pour son souci de l’égalité de chaque personne humaine – tant au niveau du personnel que pour ses efforts visant à aider les bénéficiaires de ses nombreux programmes. Le Saint-Siège est convaincu que l’égalité des hommes et des femmes et, partant, l’égalité de leurs droits humains fondamentaux, sont enracinées dans la dignité inviolable de la personne humaine.
En même temps, ce principe essentiel d’égalité est aussi la base pour bien comprendre la beauté de la complémentarité et l’interdépendance réciproque entre les hommes et les femmes. L’accent mis sur « l’égalité des genres », c’est-à-dire l’égalité entre les deux sexes, hommes et femmes, ne doit en aucun cas inhiber la compréhension et la reconnaissance de leur unicité et de leur enrichissement mutuel.
Monsieur le Président,
De l’avis de cette délégation, l’approche de l’OIM dans la quête légitime de « l’égalité des genres » devrait promouvoir les talents spécifiques de l’homme et de la femme et renforcer leur complémentarité fondée sur l’égalité. De cette manière, l’Organisation peut réussir à vaincre la discrimination et à créer un environnement de travail harmonieux et respectueux. Ce faisant, l’OIM peut également éviter tout risque d’obscurcir les différences entre les hommes et les femmes et soutenir leur « complémentarité dans l’égalité ».
L’égalité n’est pas l’uniformité, et la différence n’est pas l’inégalité. Sans la reconnaissance de la différence et de l’interdépendance fructueuse à un niveau égal entre les hommes et les femmes, la poursuite de l’égalité reposerait sur des bases faibles, au risque de mettre en péril la richesse et l’unicité de la personne humaine.
Comme le disait le pape François : « Il ne fait aucun doute que nous devons faire beaucoup plus pour faire progresser les femmes, si nous voulons donner plus de force à la réciprocité entre l’homme et la femme. En fait, il faut non seulement écouter davantage la femme, mais aussi que sa voix ait un poids réel, une autorité reconnue dans la société. » 1
Le Saint-Siège reconnaît les progrès déjà accomplis dans la promotion authentique des femmes. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire, nous saluons l’augmentation positive enregistrée dans la représentation des femmes à des niveaux de responsabilité plus élevés au sein de l’Organisation et saluons la politique de tolérance zéro de l’OIM pour l’exploitation et les abus sexuels, conformément aux normes de conduite de l’OIM.
Monsieur le Président,
De l’avis de cette délégation, parvenir à « l’égalité des genres » signifie lutter contre les pratiques discriminatoires, telles que celles qui excluent les femmes des processus de prise de décisions ; cela comprend également un salaire égal pour un travail égal et l’égalité des conjoints dans les droits de la famille. Ainsi, les femmes qui choisissent d’être mères devraient être protégées et non désavantagées dans leur carrière. L’équité dans l’avancement de carrière exige nécessairement la promotion de politiques flexibles et créatives qui équilibrent le désir d’une femme de travailler et d’élever des enfants, ainsi qu’un équilibre adéquat entre le travail et la vie de famille pour les hommes et les femmes.
À cet égard, il est important que, lors de l’élaboration de stratégies visant à « l’égalité des genres », l’OIM reconnaisse le rôle et l’importance de la famille, unité naturelle et fondamentale de la société humaine, fondée sur le mariage entre un homme et une femme.
En conclusion, la délégation du Saint-Siège reste optimiste quant au fait que l’OIM poursuivra son avancée vers la réalisation d’une égalité réelle et authentique entre les femmes et les hommes, tant sur le lieu de travail que dans le traitement des bénéficiaires. Ainsi, l’Organisation peut éviter d’autres objectifs susceptibles de créer de la confusion et de détourner l’attention de la réalisation de cette égalité.
À cet égard, en référence au « genre », le Saint-Siège comprend le terme « genre » comme fondé sur l’identité sexuelle biologique, masculine ou féminine… Le Saint-Siège exclut donc des interprétations douteuses basées sur des visions du monde affirmant que l’identité sexuelle peut être adaptée indéfiniment à des fins nouvelles et différentes. »2
Merci, Monsieur le Président !
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NOTES
1 Pape François, Audience générale, 15 avril 2015.
2 Cf. Déclaration finale du Saint-Siège, en particulier le chapitre V, par. 12, p. 162 du Rapport de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de 1995: http://www.un.org/womenwatch/daw/beijing/pdf/Beijing%20full%20report%20E.pdf
© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat
Mgr Ivan Jurkovic, © wikipedia
ONU: le Saint-Siège plaide pour la promotion de la femme (traduction complète)
Intervention de Mgr Jurkovic devant l’Organisation internationale pour les migrations