Assemblée du CCEE © ccee.eu

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CCEE: "L'Eglise aime l'Europe et elle croit en son avenir"

Message final de l’Assemblée plénière

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“L’Eglise aime l’Europe et elle croit en son avenir : l’Europe n’est pas seulement une terre, mais c’est une tâche spirituelle […] Il revient à notre Conseil […] de trouver les chemins à suivre pour que la voix du Seigneur Jésus résonne à nouveau dans le cœur de « l’homme européen », de la culture et de la société. Malgré les poussées qui tendent à isoler, nous continuons à croire en cette unité d’idéaux spirituels et éthiques qui est, depuis toujours, l’âme et le destin de l’Europe […] L’Eglise croit fortement en eux, elle fait confiance à ces jeunes et elle a de l’estime pour eux”.
C’est par cette « confirmation d’amour » profonde et chaleureuse envers l’Europe des peuples et des nations ainsi qu’envers les jeunes du continent, contenue dans le Message Final de l’Assemblée Plénière, que les Présidents des Conférences Episcopales d’Europe ont voulu clore les travaux de leur rencontre annuelle qui s’est tenue cette année à Minsk du 27 septembre au 1er octobre, sur invitation de S.E. Mgr. Tadeusz Kondrusiewicz, Archevêque de Minsk-Mohilev et Président de la Conférence Episcopale du Bélarus.
Dans la capitale du Bélarus, les Evêques ont mis au centre de leurs réflexions le thème des jeunes, notamment celui du défi du renouveau de la pastorale des jeunes. Grâce au travail en groupes et à un débat en session plénière, les Présidents ont eu la possibilité d’aborder les différentes expériences pastorales et d’identifier les attitudes correctes à adopter pour répondre au mieux aux besoins, aux craintes et aux attentes des jeunes européens. Les Evêques souhaitent exprimer à ces jeunes du continent toute de leur sympathie, qui veut dire prière, proximité, écoute et accompagnement patient et plein d’amour.
Après le Symposium européen sur l’accompagnement des jeunes qui a été célébré au mois de Mars dernier à Barcelone (pour approfondir voir le site), l’Assemblée Plénière de Minsk représente un moment supplémentaire de préparation au prochain Synode des Evêques sur les jeunes qui aura lieu à Rome en automne 2018. En guise de conclusion de la réflexion, les Evêques ont souhaité adopter un document intitulé «Jeunes, foi et discernement vocationnel » qui constitue la réponse de l’épiscopat européen aux Lineamenta du Synode. Ce document, qui ne sera pas publié, sera transmis au Secrétariat du Synode des Evêques.
Le deuxième sujet au cœur des travaux a été l’Europe : un thème développé, lui aussi, dans des travaux de groupes et en session plénière. L’Europe, avant d’être une terre géographique -ont affirmé les Evêques- est une tâche spirituelle et éthique. Ainsi, même l’Union Européenne -réalité qui n’était pas au centre de la réflexion des évêques qui considéraient plutôt l’Europe en tant que continent- doit se reconnaître comme une tâche spirituelle et éthique et non seulement ni essentiellement comme une unité politique, financière, économique ou de défense. C’est un bouleversement, une conversion qui, à condition d’être réalisé, permettra au rêve européen d’être lui-même. De son côté, l’Eglise en Europe est consciente de la tâche qui lui revient et souhaite être présente dans avec son apport spécifique : l’annonce de Jésus-Christ.
Durant la rencontre l’on a présenté et approuvé une nouvelle configuration des Commissions CCEE qui ont atteint la fin de leur mandat quinquennal. Afin de mieux répondre aux besoins pastoraux actuels de l’Europe et donc pour déployer au mieux la mission du CCEE, l’on a constitué les Commissions suivantes : Jeunes, Evangélisation et Culture, Famille et Vie, Pastorale Sociale. L’assemblée a exprimé toute sa gratitude et son estime à l’égard des Présidents des Commissions précédentes pour le travail mené.
Les Evêques ont également écouté les rapports des représentants ecclésiaux qui suivent l’activité des institutions européennes, en exprimant leur appréciation pour le service mené par la COMECE pour ce qui est de l’Union Européenne, et par la Mission Permanente du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe.
À Minsk, les Evêques européens ont pu expérimenter l’accueil attentif et délicat d’une communauté chrétienne en pleine renaissance : un signe retentissant d’espérance pour cette partie de l’Europe qui a souffert le martyre à cause de sa foi. Le témoignage que cette terre au cœur de l’Europe géographique offre au reste du continent est, en même temps, un rappel et une invitation pour tous les chrétiens, afin qu’ils sachent être des témoins courageux et crédibles. Ce dynamisme de l’Eglise catholique locale est également accompagné et témoigné par les bons rapports qu’elle maintient avec les autres Eglises chrétiennes et avec les autres religions, tout particulièrement avec l’Eglise orthodoxe du Bélarus, dont l’Exarque Patriarcal, le Métropolite Pavel de Minsk et Zaslavl, a honoré plusieurs fois les participants de sa présence à différents moments de la rencontre et en les invitant à déjeuner auprès de la métropolie.
Au début des travaux, le Président de la République du Bélarus, Aleksandr Lukashenko, a voulu rencontrer les Présidents des Conférences épiscopales : un autre signe qui confirme les bons rapports qui règnent entre l’État et l’Eglise. Malgré l’existence de questions qui attendent encore une juste solution, comme le permis de séjour pour le clergé étranger et la restitution de biens de l’Eglise confisqués durant la période du communisme totalitaire, les Evêques ont pu constater les rapports constructifs établis avec les autorités civiles ainsi que le souhait commun d’œuvrer pour le bien de la société du Bélarus et pour le développement intégral de la personne.
La rencontre a été enrichie par de nombreuses visites, comme celle de l’Eglise commémorative de Tous les Saints, de la Cathédrale orthodoxe et de la Bibliothèque nationale qui conserve le livre le plus ancien imprimé en langue biélorusse, la Bible, ce qui témoigne de l’enracinement profond du christianisme au Bélarus.
Chaque jour, la Sainte Messe a été célébrée dans des Eglises remplies de fidèles dont le témoignage de foi a profondément frappé l’épiscopat européen. Avec la communauté catholique de Minsk, les Evêques du continent ont prié pour les situations complexes et délicates qui caractérisent aujourd’hui l’Espagne et la Bosnie et Herzégovine, mais aussi pour le peuple d’Ukraine afin qu’il soit libéré des actions militaires et qu’il puisse retrouver la paix.
Dimanche 1er octobre, en conclusion de l’Assemblée Plénière, les Evêques, divisés en groupes, se sont rendus dans seize paroisses de l’Archidiocèse de Minsk-Mohilev où ils ont célébré l’Eucharistie et rencontré la communauté locale.
La prochaine Assemblée Plénière se tiendra du 13 au 16 septembre 2018 à Poznań (Pologne) à l’invitation de l’Archevêque local, Mgr. Stanisław Gądecki, Président de la Conférence épiscopale polanaise et Vice-président du CCEE, à l’occasion du 1050eme anniversaire de l’arrivée du premier évêque en Pologne (968) et du centenaire de l’indépendance de la Pologne.
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Message final
L’Eglise aime l’Europe et elle croit en son avenir : l’Europe n’est pas seulement une terre, mais c’est une tâche spirituelle. Dans l’assemblée plénière qui s’est tenue à Minsk, Bélarus, nous avons renouvelé notre engagement qui consiste à prendre part avec enthousiasme au cheminement du continent, qui a quelque chose de grand à offrir à tous dans la logique de la réciprocité.
Il revient à notre Conseil de promouvoir la communion entre les Pasteurs des différentes Nations et de trouver les chemins à suivre pour que la voix du Seigneur Jésus résonne à nouveau dans le cœur de « l’homme européen », de la culture et de la société : où la dignité humaine peut-elle être solidement ancrée si ce n’est en Jésus, fils de Dieu qui s’est fait homme ? Voilà quelle est la contribution spécifique du Christianisme à l’identité européenne et deux millénaires de charité, d’art et de culture en sont le témoignage vivant.
Nous reprenons de tout cœur le souhait exprimé par le Saint-Père François pour «un élan nouveau et courageux à ce cher Continent ». Nous ne pouvons nous soustraire à cet élan, conscients du fait que nous sommes les messagers d’une bonne nouvelle. Le message dont nous sommes redevables au monde est élevé et fort, néanmoins nos instruments sont pauvres : l’Évangile de Jésus est la source éternelle de l’histoire européenne, de sa civilisation humaniste, de la démocratie, des droits et devoirs de l’homme. Il en est également la garantie la plus sûre !
Malgré les poussées qui tendent à isoler, nous continuons à croire en cette unité d’idéaux spirituels et éthiques qui est, depuis toujours, l’âme et le destin de l’Europe. De même, nous continuons à croire en un chemin perpétuel de réconciliation qui est une partie non seulement de l’histoire mais de la vie, et qui conduit au respect et à la mise en valeur des traditions et des religions différentes, au-delà de tout extrémisme.
L’ouverture à la religion, à la transcendance, aux rapports solidaires, à la communion, s’est incarné dans l’Évangile et a révélé la dignité unique de la personne. Elle a inspiré le chemin, pas toujours facile, de l’Europe, qui  a dû se heurter à ses limites et à ses erreurs. Le phénomène de l’immigration lui-même est éclairé par cette âme, sous le signe de l’accueil, de l’intégration et de la légalité, malgré les difficultés et les craintes, conscients de la nécessité de mener un effort pour assurer une responsabilité commune.
Aux Peuples et aux Nations nous souhaitons exprimer notre encouragement pour qu’ils puissent réagir contre les fortes suggestions du sécularisme qui pousse à vivre sans Dieu ou à l’enfermer dans la sphère privée, en alimentant le germe de l’individualisme qui entraîne la solitude. Par ailleurs, nous savons que l’ouverture à la vie -dans chacune de ses phases- est un indice d’espérance et le degré de natalité est le meilleur indicateur pour comprendre l’état de santé d’une société.
L’autre sujet qui a attiré notre attention collégiale a été précisément la réalité des jeunes -thème du prochain Synode de l’Eglise. Une grande sympathie a jailli des Episcopats Européens : une sympathie qui se traduit en prière, en une plus grande proximité, en un véritable désir d’écoute et d’accompagnement des jeunes, patient et empli d’amour.
L’Eglise croit fortement en eux, elle fait confiance à ces jeunes et elle a de l’estime pour eux. Comme une mère à l’égard de ses enfants. Pendant les travaux, l’on a également abordé une série de préoccupations, comme la culture liquide que nous respirons tous, l’exaspération individualiste répandue, cause de l’incertitude et de la solitude, ainsi que les conflits et les injustices qui, de nos jours encore, portent atteinte au bien immense qu’est la paix. Autant de raisons pour confirmer notre engagement qui consiste à cheminer avec les jeunes, à nous tenir à leurs côtés, à leur faire comprendre que l’Évangile est l’annonce du grand « oui » à la vie, à l’amour, à la liberté, à la joie : c’est dire « oui » à Jésus-Christ.
Sur ce chemin, nos communautés sont avec nous et avec nos prêtres, pour être le signe de l’espérance, de la communion, de la bienveillance active : la racine profonde et vivante c’est le Christ qui parle au cœur et à la raison de chacun d’entre nous et du Continent, afin qu’il retrouve soi-même au-delà de la politique et de l’économie.
Nous aimerions que la Parole de Jésus atteigne le cœur de l’Europe : « Ne crains rien car je suis avec toi ». Ne crains rien, ancienne Europe ; n’aie pas peur d’être toi même, reprends le chemin des Pères qui t’ont rêvée comme une maison de Peuples et de Nations, mère féconde d’enfants et de civilisation, terre d’humanisme ouvert et intégral. Oui, ne crains rien, aie confiance ! L’Eglise, experte en humanité, est ton amie : le regard rivé sur Jésus-Christ, l’Évangile dans les mains, elle chemine avec toi vers un avenir de conciliation, de justice et de paix.

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Rédaction

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