Un « Manuel du Nouvel Evangélisateur », publication

Une pédagogie « pour les baptisés et pour les pasteurs »

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Alex et Maud Lauriot-Prévost publient un « Manuel du Nouvel Evangélisateur. Principes, outils-clefs, spiritualité » chez Salvator, avec une préface de Mgr Dominique Rey et une postface du P. Daniel-Ange. Ils en expliquent les enjeux aux lecteurs de Zenit. Il sont voulu offrir « un petit livre à visée essentiellement pédagogique pour les baptisés et les pasteurs ».

Pourquoi proposer ce « Manuel », aujourd’hui ?

Alex – Depuis que le père Daniel-Ange nous a appelé en 1984 à le seconder dans la fondation de l’école d’évangélisation Jeunesse Lumière, nous sommes engagés dans cette nouvelle évangélisation. Avant d’être un concept apostolique, c’est avant tout une expérience missionnaire nouvelle, riche et diversifiée, dont il nous fallait vivre et saisir les principaux contours et caractéristiques. Engagés depuis des années dans cette mission sur le terrain, nous nous sommes également efforcés de prendre du recul, de nourrir une réflexion pastorale, d’expliciter les fondements théologiques et spirituels de ce renouveau missionnaire.

Ce « réveil » de l’Eglise catholique depuis près d’un demi-siècle concerne le monde entier, mais, comme l’ont souligné au dernier Synode certains observateurs, la France est depuis longtemps un grand laboratoire d’évangélisation « à ciel ouvert » : la sécularisation y est profonde, tandis que le renouveau missionnaire pour y répondre est particulièrement riche et créatif. Dans certains journaux ou hebdomadaires, nous essayons depuis plus de 10 ans de  partager régulièrement nos réflexions sur le sujet ou commenter certains évènements.

Intervenant également depuis 15 ans dans des formations de laïcs et de jeunes à la nouvelle évangélisation, il nous a fallu faire œuvre de pédagogie, pour expliquer et clarifier ce qu’elle recouvre, pour accompagner ceux qui souhaitent s’y investir. Tout cela restait cependant dispersé dans notre ‘besace’ apostolique !

Maud – Avec la convocation en octobre dernier du Synode sur la nouvelle évangélisation, nous avons constaté durant toute l’année 2012 – bien au-delà des cercles habituellement motivés par la question – une très nette montée en puissance de l’intérêt pour cette nouvelle évangélisation : des baptisés, des laïcs et des pasteurs souhaitent aujourd’hui comprendre de quoi il s’agit, certains désirent  orienter une paroisse, un service diocésain ou un mouvement vers l’évangélisation explicite.

En tant que délégué épiscopal à la nouvelle évangélisation nous avons été tout naturellement sollicités dans ce sens, bien au-delà de notre diocèse (Avignon). Nous avons donc travaillé à la rédaction de ce petit livre à visée essentiellement pédagogique pour les baptisés et les pasteurs, d’où le titre de « Manuel » : avec des références constantes aux déclarations des 3 derniers papes et aux interventions des pères synodaux, nous y présentons les principes, les outils-clé et la spiritualité de la nouvelle évangélisation.

Un « Manuel » rapporte à un savoir-faire : la nouvelle évangélisation est-elle une affaire de technique missionnaire ?

Maud – Le Synode de 2012 a été extrêmement clair sur ce point : la nouvelle évangélisation n’est pas d’abord une affaire de technique, de parcours ou de programme, même si ceux-ci peuvent être utiles dans sa mise en pratique. Elle repose avant tout sur l’expérience spirituelle, personnelle et communautaire, des baptisés quels qu’ils soient : pour devenir évangélisateur, ainsi que n’ont cessé de  dire Benoit XVI et les pères synodaux durant 3 semaines, il s’agit de faire en tout premier lieu l’expérience transformante de la miséricorde du Père, de vivre une nouvelle conversion, de recevoir du Christ les guérisons dont nous avons besoin, d’être embrasés d’amour, de zèle et de compassion par le feu de l’Esprit. C’est à l’opposé de l’idéologie, de la militance ou du prosélytisme. Ancienne et nouvelle évangélisations puisent à la même source, l’expérience intime et transformante de la foi, et non à une simple connaissance livresque ou rituelle de la religion catholique et de la morale qui en découle. Evangéliser n’est que le débordement d’un cœur touché par l’expérience bouleversante de la libération intérieure, d’une nouvelle naissance dans la foi (cf. Jn 3).

Alex – Cette évangélisation est dite « nouvelle » dans le sens d’un « renouveau », et non d’une nouvelle mode ou technique : c’est une pratique renouvelée de la mission qui actualise les fondamentaux de l’évangélisation depuis 2000 ans, et dont l’évènement missionnaire de la Pentecôte demeure la référence fondatrice par excellence. Cette expérience réveille alors chez pasteurs et baptisés le désir impérieux de partager cette Bonne Nouvelle, suscite de nouveaux appels et de nouvelles vocations, réveille des charismes enfouis, irrigue la conversion en vue de la mission, réveille la créativité missionnaire, inculture le propos évangélisateur, entraine les communautés chrétiennes à répondre clairement au commandement du Christ : « Faites des disciples ! »

Maud – Avec la volonté d’ancrer constamment notre propos dans le magistère, ce « Manuel » cherche donc à revisiter et présenter de manière pédagogique les fondamentaux communs à toute expérience d’évangélisation : qu’on soit investi dans un diocèse, un mouvement ou une communauté, qu’on soit curé de paroisse, catéchiste ou animateur d’aumônerie, qu’on anime des Cours Alpha en paroisse ou des missions de rue avec Anuncio, qu’on prépare au baptême ou au mariage, qu’on soit au service des plus démunis ou des funérailles, … tous, nous sommes concernés et appelés à « faire des disciples ». Pour participer à ce renouveau missionnaire, la première étape consiste donc à nous convertir, à nous laisser brûler de manière nouvelle par l’Esprit Saint. Alors, nous serons contagieux de Dieu !

Quelles sont les grandes thématiques de ce « Manuel » ?

Alex – En premier lieu, il nous a paru important de resituer la nouvelle évangélisation dans sa genèse. Ce renouveau missionnaire ne s’est inscrit dans aucun programme pastoral préétabli, il a été suscité par « l’irruption de l’Esprit-Saint » comme  le « fruit le plus mûr du concile »  disait Benoit XVI. Ensuite nous cherchons à préciser ce qui caractérise sa « nouveauté » et ce qui constitue les grandes lignes de la spiritualité de la nouvelle évangélisation. Nous abordons ce qu’est le kérygme, « fondement » et « nature » de la nouvelle évangélisation comme l’ont souligné les pères synodaux (Chap.1 propositions post synodales, oct. 2012), attestation  de l’amour immense de Dieu pour chacun, de la réalité vivante et transformante du Salut du Christ, de la vie dans l’Esprit qui en résulte.

Maud – Le processus d’évangélisation est très clair : il commence par une première annonce convaincante et vivante du kérygme, puis s’articule avec la catéchèse jusqu’à adjoindre à la communauté chrétienne de nouveaux frères. Cette annonce « proclamée avec une puissance spirituelle extraordinaire provoque le repentir du péché, la conversion des cœurs et la décision de foi » comme l’ont affirmé les Pères Synodaux. C’est pourquoi, nous prenons le temps d’expliquer le pourquoi et le comment des effets du kérygme, d’en discerner les fruits apostoliques, tant chez celui qui l’entend, que chez celui qui l’annonce. Dans cette perspective, nous présentons trois outils-clé essentiels à cette annonce kérygmatique : le témoignage missionnaire, la prédication évangélisatrice, les év
énements qui favorisent le face-à-face avec Dieu dans l’intimité des cœurs. Trois outils-clés avec lesquels tout baptisé devrait être familiarisé selon nous.

(à suivre, demain, jeudi 28 mars 2013)

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Alex et Maud Lauriot-Prévost

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