Deux ethnies brésiliennes parlent avec le pape François

La rencontre des cultures

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Le pape François a rencontré des représentants de deux ethnies des populations autochtones du Brésil, ce matin, au Théâtre de Rio de Janeiro à l’occasion d’une rencontre avec les cultures du pays.

Mais il a rencontré aussi d’autres groupes qui lui tenaient à coeur: les « cartoneros » d’Argentine et des rescapés de la catastrophe de Santa-Maria, a indiqué le père Federico Lombardi, lors de sa rencontre quotidienne avec la presse, à Rio de Janeiro.

Une culture de la rencontre

« La rencontre au Théâtre municipal a été très appréciée, a-t-il précisé. Un point très important est l’insistance du pape sur « la culture de la rencontre »: « Pour moi, c’est quelque chose de nouveau… A chaque fois que le pape rencontre des personnes importantes; il met toujours l’accent sur la culture du rebut et de la solidarité. Pour lui, c’est essentiel, cette façon de l’Eglise de se situer dans la société civile. »

Il a précis que « la rencontre n’était pas tant liée à une rencontre avec la classe dirigeante, mais avec la culture brésilienne. Le jeune, Walmir, qui a représenté les cas les plus urgents du Brésil. À mon avis, a été bien choisi. C’était un représentant de la base de la société civile. Les autorités étaient présentes, ceux qui ont souhaité la bienvenue représentaient la société civile et les jeunes » (cf. L’album photo de Zenit,  https://www.facebook.com/media/set/?set=a.521710374563607.1073741996.429643830436929&type=1&l=23af8c7a3b).

« La substance des textes a été totalement préservée, a incité le père Lombardi. Mais le pape a choisi quelques expressions très fortes qui n’étaient pas dans le texte officiel comme « politique de réhabilitation », l' »humilité sociale » comme attitude de collaboration avec tous sans se sentir supérieur. »

Parmi les personnes, le père Lombardi a cité des représentants de deux groupes ethniques indigènes: Macuxi et Carajas, en Amazonie et au Tocantins (cf. l’album photo de Zenit pour leur rencontre, https://www.facebook.com/media/set/?set=a.521728371228474.1073741997.429643830436929&type=1&l=f1ab38149d). Il a aussi cité le pasteur presbytérien du  Candomblé. Le rabbin était venu à Aparecida parce que c’est aujourd’hui le sabbat. Il y avait aussi une femme médecin, cardiologue, travaillant avec des enfants, une femme enceinte – que le pape a bénie ainsi que l’enfant qu’elle porte – , et des représentants d’autres réalités. Le groupe de petites filles – les petits rats du Théâtre de Rio, a été « une surprise pour le pape »: « c’était très beau », a commenté le père Lombardi.

Les cartoneros d’Argentine

Par ailleurs, revenant sur le Chemin de Croix, le porte-parole du Saint-Siège a parlé de la participation d’un million et demi de jeunes, hier, vendredi, 26 juillet, à Pocacabana, à Rio.

« Le pape en a été très heureux. Il l’a beaucoup apprécié, surtout pour son effort d’insertion dans le monde d’aujourd’hui », a commenté le père Lombardi lors d’une rencontre avec la presse. Le pape a beaucoup apprécié l’effort « d’actualisation »: « des textes concrets et des représentations scéniques; avec un réel effort pour souligner la signification actuelle, la provocation que signifie le Chemin de Croix aujourd’hui ».

« Il a noté un groupe de 35 chiffonniers – « cartonniers », « cartoneros » – argentins. Le pape est très amis avec eux.  On se souvient que certains d’entre eux ont pu venir à la messe d’inauguration du pontificat. Hier soir, le pape a envoyé un organisateur à chercher ces personnes sur 1, 5 million de personnes … Le pape les a reçu et il a souhaité qu’ils soient sur le podium pendant tout le le Chemin de Croix. »

Le pape a également rencontré, a révélé le père Lombardi, des rescapés de l’incendie de la discothèque Santa Maria, où 243 jeunes ont perdu la vie, dans la nuit du 26 au 27 janvier 2013: « Ce matin, j’ai parlé avec l’évêque de Santa Maria qui était très ému et très reconnaissant envers le pape. Il a dit qu’hier, la dernière jeunes qui était encore hospitalisée a quitté l’hôpital six mois après  d’accident ».

Un discours très important

Le pape s’est ensuite rendu au palais de l’archevêché. Et il y a rencontré les évêques brésiliens. Ils étaient environ 300 évêques, dans une salle du palais épiscopal. Le pape a lu tout son discours. Il souhaitait qu’il n’y ait pas de direct à la télévision ni à la radio, pour parler dans un climat familial:  » Il recommande notamment que l’on n’abandonne pas les évêques émérites. Ce n’est pas courant. »

« Lors de ce voyage, le pape a voulu saisir l’occasion de parler aux évêques d’Amérique latine, avec une représentation des évêques du CELAM. Avec une vision très spécifique de la mission évangélisatrice de l’Eglise en Amérique latine », a ajouté le père Lombardi.

Il conclut: « J’imagine que ces textes devraient être étudiés avec attention et une perspective qui tient beaucoup de la vision spirituelle, apostolique, du pape François. Le premier point ce matin, était en lien avec Aparecida: « pêcher » Dieu dans le mystère des eaux profondes et le faire connaître au peuple. C’est le discours le plus long et le plus structuré à ce jour dans le pontificat. Cela prouve que le pape peut parler vite, dans des discours brefs, mais aussi il peut parler amplement et profondément des problèmes de l’Eglise d’aujourd’hui, sans crainte et avec l’espérance de poursuivre le chemin de l’Eglise. »

Avec Thacio Siqueira à Rio

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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