Des centaines de chrétiens expulsés de leur village au Burkina Faso reçoivent une aide vitale de la part d’une organisation caritative catholique dans le cadre d’un engagement renouvelé en faveur des victimes de l’extrémisme islamiste dans la région sahélienne appauvrie de l’Afrique.
L’Aide à l’Église en détresse (AED) fournit des denrées alimentaires d’urgence à plus de 340 fidèles au bord de la famine qui ont été chassés de leurs maisons à Débé, au nord-ouest du Burkina Faso, par des terroristes en novembre dernier.
Les extrémistes ont assassiné deux enfants pour avoir enfreint leur interdiction d’aller à l’école, avant de donner au reste de la communauté chrétienne un ultimatum de 72 heures pour quitter les lieux.
En plus de fournir une aide cruciale à ceux qui ont fui Débé, l’AED soutient également jusqu’à 60 familles pauvres qui ont accueilli des personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Selon les chiffres de l’ONU, il y a plus de deux millions de personnes déplacées dans le pays.
L’évêque Prosper Ky du diocèse de Dédougou a déclaré à l’AED : « Il est vraiment pénible de voir des personnes déplacées à l’intérieur du pays, avec tous leurs biens matériels, errer dans les rues à la recherche d’un endroit où loger. (…) Dans mon diocèse, ils sont des centaines de milliers. La majorité sont des femmes et des enfants ».
Les groupes djihadistes contrôlent environ 40 % du territoire du pays, imposant les normes islamiques aux habitants sous peine de sanctions sévères, voire la mort.
Des sources ecclésiastiques dans le pays ont déclaré à l’AED que le temps avait reculé de 25 ans, alors que la misère s’étend et que les hôpitaux et les écoles gérés par l’Église sont détruits ou fermés.
Le père Etienne Sawadogo, un prêtre de la paroisse de Rollo, dans le nord du Burkina Faso, qui a également été déplacé, a déclaré : « Comment les gens peuvent-ils vivre en chrétiens ? Comment les gens peuvent-ils vivre une vie chrétienne alors qu’ils ont constamment faim ?
Comment les gens peuvent-ils poursuivre leur vocation chrétienne s’ils sont malades et ne reçoivent aucune aide ? »
L’aide apportée par l’AED dans la région comprend de la nourriture, des médicaments, des frais de scolarité et la construction de salles de classe.
En plus d’aider les survivants du terrorisme, l’AED a soutenu des prêtres, des séminaristes et des religieuses au Sahel avec des allocations de messe, des formations, des livres catholiques, des véhicules et des projets de construction.
