Après la saison sombre de la pandémie de Covid-19, les chiffres des arrivées de touristes et de pèlerins en Terre sainte pour le premier semestre 2023 sont prometteurs.
À l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, qui a lieu chaque année le 27 septembre, le Bureau central palestinien des statistiques et le ministère du tourisme et des antiquités ont publié quelques données sur le développement des flux touristiques au cours du premier semestre de cette année en Cisjordanie. La comparaison des chiffres actuels avec ceux des deux années précédentes est satisfaisante, et il ne pouvait en être autrement si l’on considère qu’à cette période, le tourisme international a souffert des fermetures et des blocages imposés par la pandémie de Covid 19.
Tourisme en Cisjordanie, 2023 s’annonce bien
Cela dit, le nombre de touristes ayant passé une nuit dans un centre de villégiature en Cisjordanie (territoires palestiniens) s’est élevé à 380 000 entre janvier et juin, pour un total d’un million de nuitées hôtelières. Il s’agit du double des chiffres enregistrés au premier semestre 2022. Il n’est pas difficile de deviner que le lieu le plus fréquenté a été Bethléem (58 % du total des nuits d’hôtel), ce qui indique également que ces touristes sont pour la plupart des pèlerins visitant la Terre sainte.
Les arrivées en provenance des pays de l’UE représentaient 40 % du total, 36 % des touristes venaient d’autres parties du monde, 14 % étaient des Palestiniens de nationalité israélienne, tandis que les nuitées de voyageurs résidant dans les Territoires représentaient 1 personne sur 10.
De nombreux visiteurs ne passent même pas la nuit sur place. Pensons à Bethléem qui, à une courte distance de Jérusalem, peut être visitée en une journée, sans passer la nuit sur place. Au cours du premier semestre 2023, 1,9 million de personnes se sont rendues en Cisjordanie pour quelques heures seulement : 866 000 sont venues de l’étranger, tandis que 1,56 million étaient des Palestiniens détenteurs d’un passeport israélien. Ces derniers étaient principalement concentrés à Jéricho et dans la vallée du Jourdain (23 %), suivis par les régions de Jénine (19 %), Tulkarem et Naplouse.
Au cours du premier semestre 2023, les sites touristiques de Cisjordanie ont enregistré une augmentation du nombre de visiteurs nationaux, avec 2 millions d’entrées dans les sites, jardins et parcs. Par rapport à la même période en 2022, le nombre de visites internes a augmenté de 15,5 %.
Face à ces chiffres, on constate toutefois une diminution du nombre de salariés dans les activités touristiques. Ils sont 8 % de moins qu’au premier semestre 2022. Au deuxième trimestre de cette année, cela représente 503 000 personnes, soit 4,3 % des travailleurs employés en Palestine.
Comparaison avec les arrivées en Israël
La tendance positive observée dans les données palestiniennes se reflète dans celles fournies par le Bureau central des statistiques israélien. Il ne peut en être autrement, étant donné que les visiteurs doivent passer par les postes-frontières israéliens pour entrer dans les territoires palestiniens.
Les statistiques les plus récentes couvrent les huit premiers mois de 2023 : les arrivées de touristes se sont élevées à 2,5 millions. En termes de pays d’origine, les États-Unis arrivent en tête (718 000 personnes), suivis de la France (195 000), puis du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la Russie.
Informations concernant l’Arabie Saoudite et les États-Unis
Mais, à l’occasion de la Journée du tourisme 2023, Israël a deux autres motifs de satisfaction. D’une part, la première visite d’une délégation officielle du gouvernement israélien en Arabie saoudite, avec la participation du ministre du tourisme Haïm Katz à un événement international organisé dans la capitale, Riyad, par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) ; d’autre part, l’obtention du feu vert tant attendu des États-Unis pour l’admission d’Israël (41e pays à adhérer) au programme d’exemption de visa.
À partir de novembre prochain, les citoyens israéliens pourront se rendre aux États-Unis pour le tourisme, les affaires – ou en transit – en obtenant un visa d’entrée selon une procédure simplifiée directement à l’aéroport d’arrivée, sans avoir à s’adresser d’abord à l’ambassade des États-Unis. Comme c’est déjà le cas pour les citoyens de l’UE, les Israéliens n’auront qu’à remplir en ligne – quelques jours avant leur départ – le formulaire ESTA (autorisation électronique de voyage), introduit par le gouvernement américain pour des raisons de sécurité à la suite des attentats du 11 septembre 2001 visant New York et le Pentagone.
Le programme d’exemption de visa et les Américains d’origine palestinienne
Le programme d’exemption de visa oblige les pays éligibles, dont Israël, à faciliter le passage de leurs frontières aux détenteurs de passeports américains. Lorsqu’il s’agit de Palestiniens possédant la double nationalité qui se rendent dans les territoires occupés, la question est plus complexe à cause des problèmes de sécurité prioritaires en Israël. Cette situation a suscité des inquiétudes et des réactions de la part de ceux qui soulignent l’inégalité de traitement et les difficultés dont continuent de faire état un certain nombre de citoyens américains palestiniens qui transitent par les points de passage israéliens. C’est pourquoi plusieurs organisations humanitaires et un groupe de quinze sénateurs démocrates américains ont demandé ces dernières semaines à l’administration de Washington de ne pas accepter (ou de retarder à nouveau) l’admission d’Israël dans le programme d’exemption de visa.
La Coordination des activités gouvernementales dans les territoires (Cogat), qui regroupe les forces armées israéliennes contrôlant militairement la Cisjordanie, a créé une procédure d’enregistrement et une application en ligne (appelée Al-Munassiq) réservées aux voyageurs américains d’origine palestinienne, dont les données seront examinées afin de déterminer à l’avance s’ils seront autorisés ou non à entrer sur le territoire israélien.