Alors que le sommet du G7 se réunit à Hiroshima pour discuter de questions urgentes que doit affronter actuellement la communauté mondiale, je désire vous assurer de ma proximité spirituelle et de mes prières pour que le sommet produise des fruits. Le choix d’Hiroshima comme lieu de cette rencontre est particulièrement significatif à la lumière de la menace constante du recours aux armes nucléaires. Je me souviens de la profonde impression que m’a laissée la visite émouvante au Mémorial de la paix au cours de mon voyage au Japon en 2019. Là, debout, en prière silencieuse et en pensant aux victimes innocentes de l’attaque nucléaire qui avait eu lieu des décennies auparavant, j’ai voulu réitérer la ferme conviction du Saint-Siège selon laquelle «l’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune » (Discours au Mémorial de la paix, 24 novembre 2019).
C’est cet avenir que les hommes et les femmes responsables regardent aujourd’hui avec préoccupation, en particulier à la suite de notre expérience d’une pandémie mondiale et de la persistance de conflits armés dans plusieurs régions, parmi lesquels la guerre dévastatrice combattue sur le sol ukrainien. Les événements des dernières années ont manifesté de façon évidente que ce n’est qu’ensemble, dans la fraternité et la solidarité, que notre famille humaine pourra tenter de guérir les blessures et d’édifier un monde juste et pacifique.
De fait, il est devenu toujours plus évident que dans le monde multipolaire du vingt-et-unième -siècle, la recherche de la paix est étroitement liée au besoin de sécurité et à la réflexion sur les moyens les plus efficaces de la garantir. Cette réflexion doit nécessairement tenir compte du fait que la sécurité mondiale doit être intégrale, capable d’inclure des questions comme l’accès à la nourriture et à l’eau, le respect de l’environnement, l’assistance sanitaire, les sources d’énergie et la distribution équitable des biens de ce monde. Un concept intégral de sécurité peut servir à ancrer le multilatéralisme et la coopération internationale entre les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux, sur la base de la profonde interconnexion entre ces questions, qui rend nécessaire d’adopter, ensemble, une approche de coopération multilatérale responsable.
Hiroshima, en tant que « symbole de mémoire », proclame avec force que les armes nucléaires ne permettent pas de répondre de façon adéquate aux grandes menaces qui pèsent aujourd’hui sur la paix et d’assurer la sécurité nationale et internationale. Il suffit de considérer l’impact humanitaire et environnemental catastrophique qui découlera de l’utilisation d’armes nucléaires, ainsi que le gaspillage et la mauvaise destination de ressources humaines et économiques que leur production comporte. Nous ne devons pas non plus sous-estimer les effets du climat persistant de peur et de suspicion engendré par le simple fait de posséder ces armes, qui compromet la croissance d’un climat de confiance réciproque et de dialogue. Dans ce contexte, les armes nucléaires et les autres armes de destruction de masse représentant un multiplicateur de risque qui n’offre qu’une illusion de paix.
En vous assurant de mes prières pour vous et pour tous ceux qui sont confiés à votre soin pastoral, je m’unis à vous pour prier afin que le sommet du g7 à Hiroshima fasse prévaloir une vision clairvoyante pour jeter les bases d’une paix durable et pour une sécurité stable et durable à long terme. Avec gratitude pour votre engagement au service de la justice et de la paix, je vous donne de tout cœur ma bénédiction.
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