Rencontre avec les Roms à Lunik IX, Kosice, Slovaquie © Vatican Media

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Le pape François, «passionnément tourné vers l’avenir», par Andrea Riccardi

Le pape est «jeune par son rêve d’un monde plus humain»

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Le pape François qui « aura quatre-vingt-cinq ans en décembre (l’âge auquel Benoît XVI a renoncé à sa charge) » est « un homme passionnément tourné vers l’avenir », affirme le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, Andrea Riccardi. Il « veut réformer le gouvernement de l’Église, après l’avoir poussée au milieu des gens (avec Evangelii gaudium) et l’avoir incitée à dialoguer (avec Fratelli tutti) ».

Riccardi a publié un article dans l’hebdomadaire italien Famiglia Cristiana où il dresse le bilan de huit ans du pontificat du pape François et dément les rumeurs sur sa démission en soulignant que le pape est « jeune par son rêve d’un monde plus humain, qui regarde la vie et l’histoire à la lumière de l’Évangile ». La traduction française de l’article est de la Communauté de Sant’Egidio.

Le fondateur de Sant’Egidio souligne que l’encyclique du pape François Evangelii gaudium est « un texte central » de son pontificat, « qui n’a pas encore été pleinement reçu ». « La ‘conversion pastorale’, cœur d’Evangelii Gaudium, est la perspective de l’avenir de l’Église et des chrétiens », souligne-t-il.

Riccardi rappelle que le pape « François a placé les pauvres au centre de l’Église » et avec lui « les pauvres sont considérés comme un « sacrement » de la présence de Jésus ». Il ne s’agit pas d’« un choix exclusiviste », mais d’ « une Église des pauvres qui part de la « pierre rejetée » et embrasse tout le monde ». « D’où l’attention portée aux migrants, un aspect douloureux et caractéristique de notre monde global », explique Riccardi.

Il cite l’encyclique Laudato Si ou le pape a « fortement souligné la crise écologique » et a invité « à changer de politique et de mode de vie, à prendre soin de la Terre et à concevoir un destin commun pour l’humanité ». « C’est son combat désarmé : les peuples, les nations, les femmes, les hommes, les religions sont tous frères », affirme le fondateur de Sant’Egidio.

Riccardi s’arrête également sur l’encyclique Fratelli tutti dont « la perspective » est suivante : « si le monde ne prend pas conscience de ce destin commun et se réfugie dans le nationalisme ou dans le culte des intérêts particuliers, il ira vers l’autodestruction ».

Le professeur italien souligne que « notre société est un peu inerte ». « L’Église aussi, note-t-il. Surtout après la pandémie. » Il se demande si « un parcours synodal à différents niveaux (diocésain, national, mondial) », voulu par le pape, va « réveiller de l’inertie » et combler « le fossé entre le message de François et la vie de l’Église ».

Riccardi se réjouit de cette « nouvelle saison dans laquelle le peuple de Dieu devient protagoniste ». C’est « un processus global, conclut-il, qui, après la pandémie, ne vise pas à produire des documents (que peu lisent), mais à écouter les questions et à laisser parler la prophétie. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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