Pour la fête du Saint-Sacrement – ou Fête-Dieu – célébrée le 6 juin 2021, le pape célèbrera une messe à 17h30 en la basilique Saint-Pierre. Un nombre limité de fidèles y participera, indique le Maître des célébrations liturgiques pontificales, Mgr Guido Marini.
Traditionnellement, pour cette solennité du Corps et du Sang du Christ, le pape préside la messe sur le parvis de la basilique Saint-Jean-du-Latran, puis la procession eucharistique jusqu’à Sainte-Marie-Majeure. Mais depuis l’an dernier, en raison du covid, le pape célèbre à l’autel de la Chaire dans la basilique vaticane.
Le « Corpus Domini » remonte à 1264, lorsque, accueillant les dévotions eucharistiques nées aux XIIe et XIIIe siècles, en réaction contre les doctrines hérétiques quant à la présence du Christ sous les espèces consacrées, le pape Urbain IV étendit cette fête à toute l’Eglise, par la bulle « Transiturus ». C’est lui qui a célébré la première fête solennelle à Orvieto.
Urbain IV avait été auparavant le confesseur de sainte Julienne (1192-1258), prieure de l’abbaye augustine de Mont-Cornillon, en Belgique, près de Liège, et promotrice de cette fête, relayée à sa mort par la bienheureuse Eve de Liège (+ v. 1266).
C’est aussi à cette époque que remonte le « miracle de Bolsena », ville du bord du lac qui porte son nom, dans le Latium, au nord de Rome. Un prêtre de Bohème, Pierre de Prague, vint à douter de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, alors qu´il célébrait la messe: il vit alors des gouttes de sang couler de l’hostie, tachant le linge d’autel, et la pierre. Informé du fait, le pape demanda qu’on lui remette les linges sacrés et il fit lui même le déplacement pour les recevoir, accompagné de toute la cour pontificale.
A Rome, c’est à la fin du XVe siècle, sous Nicolas V, que l’on commença à célébrer la fête par une procession de Saint-Jean à Sainte-Marie. Mais l’actuelle via Merulana ne fut praticable qu’à partir de 1575, date de la fin des travaux voulus par Grégoire XIII. La tradition s’est ensuite maintenue pendant trois siècles. A partir de 1870, année de la prise de Rome, l’usage est tombé dans l’oubli jusqu’à ce qu’il soit repris par Jean-Paul II en 1979.