Le p. Guidalberto Bormolini, théologien des « Ricostruttori nella Preghiera », dresse un portrait de son ami, l’artiste sicilien Franco Battiato, chanteur-auteur-compositeur disparu à l’âge de 76 ans. C’était « un artiste qui avait fait de la recherche du divin le but de sa vie », déclare-t-il.
Les funérailles de Franco Battiato ont été célébrées par le p. Bormolini le 18 mai à Milo, dans la province de Catane, en Sicile, indique Vatican News en italien du 18 mai 2021. Le religieux raconte le parcours spirituel de son ami qui s’était récemment rapproché du christianisme.
« Le sens de sa vie, le centre de sa vie, qu’il avait choisi, était la recherche du divin, de la rencontre, à travers sa façon à lui, très particulière, il cherchait un divin personnel », raconte le p. Bormolini.
Le prêtre a collaboré avec l’artiste, en particulier, pour le documentaire « En traversant le Bardo », consacré à la signification de la mort dans les cultures occidentales et orientales : « Nous avions une relation étroite, intense, d’amitié et également d’échange spirituel profond », note-t-il.
Le p. Bormolini qualifie l’artiste comme « un ‘sincère’ chercheur spirituel ». « Il m’a dit plusieurs fois que certaines de ses chansons étaient nées justement d’une inspiration de type spirituel, raconte le prêtre. Peut-être l’une des plus intéressantes est-elle ‘L’ombre de la lumière’ : il m’avait justement dit qu’elle était née d’une inspiration particulière au cours de la méditation qu’il pratiquait. »
Les derniers temps, poursuit le prêtre, « sa recherche spirituelle était de plus en plus ouverte – je l’ai vu beaucoup mûrir – et sa recherche s’était aussi ouverte au christianisme ». « Il s’était passionné pour les grands mystiques, les Pères du désert. Dans une de ses chansons, il disait : ‘J’ai retrouvé l’envie de prier en suivant la ténacité des Pères du désert’ ».
Il a « beaucoup voulu » connaître le christianisme, « l’approfondir », souligne le religieux : « Il s’était énormément ouvert à la mystique chrétienne, il était content d’en avoir découvert des aspects importants. Il avait ensuite la passion de faire des comparaisons, c’est pourquoi il observait des particularités qu’il trouvait peut-être dans d’autres expériences mystiques d’autres religions. Cela faisait précisément partie de sa façon de chercher. »
Avec « un esprit ouvert », Franco Battiato « n’était pas un personnage facilement classable dans une Église, note le p. Bormolini, et cela, par honnêteté, il faut le dire ». Mais le prêtre pense « que cela a également été la beauté de sa personnalité : c’était un esprit libre ».
Pour lui, « la mort était une transformation, un voyage dans quelque chose de nouveau », explique le religieux. « Ce qui compte plus que tout, selon moi, c’est que Battiato croyait davantage dans le monde de l’esprit que dans le monde de la matière. Il savait qu’il était possible de s’ouvrir à un mystère spirituel de beauté auquel la porte de la mort pouvait lui donner accès, y compris de manière définitive. Il en était fermement convaincu. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat