La sollicitude du Saint-Siège pour les marins, qui ont été « en première ligne dans la lutte contre le coronavirus » : c’est ce qu’exprime le message du Dicastère pour le service du développement humain intégral à l’occasion du Dimanche de la Mer célébré le 12 juillet 2020.
Si le monde des « gens de la mer » présente les mêmes problématiques au fil des ans, cependant la pandémie a « aggravé la situation », explique à Zenit le père Bruno Ciceri, directeur de l’Apostolat de la Mer ou Mission de la Mer – Stella Maris, qui célèbre ses 100 ans (1920-2020) – au sein du Dicastère. Les confinements et les fermetures des frontières ont allongé les longs mois d’exil des pêcheurs et marins.
A travers ses aumôneries présentes dans le monde entier, l’Apostolat de la Mer a fait parvenir un questionnaire dont les réponses ont montré le fort impact économique de la pandémie. Outre l’épuisement, beaucoup se sont retrouvés au chômage – drame à l’origine de nombreux suicides – et les effets de la crise devraient se faire sentir encore longtemps : « Dans des pays comme l’Inde ou les Philippines, chaque marin soutient en moyenne 5 ou 6 personnes… où trouveront-ils l’argent ? » s’inquiète le p. Ciceri.
Préoccupée par le stress mental et physique éprouvé par les travailleurs de l’industrie maritime, la structure vaticane redouble donc d’initiatives, d’aide d’urgence et de soutien au long cours, comme le martèle le message signé du cardinal Peter Turkson : « Vous n’êtes pas seuls. Personne ne vous abandonnera. »
Au Vatican, explique le père Ciceri, « nous regardons toutes les dimensions » de la vie des marins et pêcheurs : pas seulement leurs questions matérielles ou environnementales, mais aussi spirituelles. Une aumônerie virtuelle a récemment vu le jour pour s’adapter aux exigences sanitaires.
« Les aumôniers et les volontaires de la Stella Maris seront avec vous au cours des prochains mois, quand votre capacité de résilience sera mise à l’épreuve, et ils chercheront à répondre à vos besoins matériels et spirituels, peut-on lire encore dans le message. Ils seront toujours à vos côtés, en soulageant vos préoccupations, en défendant votre travail et vos droits et en luttant contre la discrimination. »
Aqua fons vitae en français
Par ailleurs, le Dicastère pour le développement humain intégral vient de publier en français le document Aqua fons vitae (AFV, L’eau source de vie), traitant du thème de l’eau. Il s’agit, explique Tebaldo Vinciguerra, officiel du Dicastère, d’ « encourager le travail de l’Eglise au niveau local et national ». L’Eglise peut en effet faire beaucoup « en ce qui concerne les célébrations, la prise de conscience, les choix responsables dans les achats et les investissements, la gestion des déchets, la lutte contre le gâchis ».
AFV s’inscrit aussi « dans le contexte plus large de la diplomatie internationale et du multilatéralisme », ajoute-t-il, citant notamment le chapitre consacré aux océans, où l’on aborde des points concrets « sur la vie et les droits des pêcheurs, des marins, de leurs familles ». Le document propose par exemple que les pêcheurs soient autorités à ramener aux ports les ordures qu’ils ramassent dans leurs filets.
Tebaldo Vinciguerra se réfère à des expériences ayant montré que « lorsque tous les acteurs – tels que municipalités, entreprises, habitants – s’efforcent de nettoyer une rivière ou un lac et réduire drastiquement leurs pollutions, cette rivière ou ce lac a pu récupérer beaucoup de sa beauté, de sa biodiversité. C’est très, très encourageant. »
« L’eau vraiment est source de vie et de régénération… L’eau incite à construire des ponts et à cheminer vers la paix ! » affirme-t-il encore en interpellant : « Quelle valeur a-t-elle pour chacun de nous ? »