Pendant la crise du Coronavirus Covid-19, le cardinal Luis Antonio Tagle exhorte les pays riches à remettre les dettes des pays pauvres afin qu’ils puissent utiliser leurs ressources pour soutenir leurs communautés plutôt que de payer les intérêts qui leur sont imposés : c’est ce qu’il a déclaré lors de son homélie de dimanche dernier, 29 mars 2020, indique Vatican News.
« La crise du coronavirus pourrait-elle conduire à un jubilé de pardon de dettes, afin que ceux qui sont dans les tombeaux de l’endettement puissent retrouver la vie – dénouez-les, libérez-les », a appelé le cardinal philippin.
La messe du préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, l’ancien archevêque de Manille, a été retransmise en direct depuis le Pontificio Collegio Filippino (Collège pontifical philippin) de Rome sur TV Maria, une chaîne de télévision catholique philippine de l’archidiocèse de Manille, son ancien diocèse.
Le cardinal Tagle a parlé de l’endettement des pays pauvres dans le contexte de l’Évangile du jour où le Christ ressuscite Lazare de la mort (Jn 11, 1-45). Il a comparé la tombe et la mort de Lazare à la dette des pays pauvres, qui aspirent à la libération.
Notant que pendant la pandémie actuelle beaucoup perdent leur emploi, en particulier les salariés journaliers, le cardinal a dit que le manque d’argent et la pauvreté pourraient être la « tombe » de nombreuses personnes. Le préfet a exhorté ceux qui ont les moyens « de libérer les pauvres qui leur doivent de l’argent de leurs prêts et de leurs dettes ».
« Dépenser l’argent pour la sécurité réelle »
Dans son homélie, le cardinal Tagle a déploré que de nombreux pays dépensent leur argent pour produire des armes et pour la « sécurité nationale » : « Peut-on arrêter de produire des armes …. de sortir de la tombe et de dépenser de l’argent pour la sécurité réelle… peut-on avoir un cessez-le-feu permanent ? » a-t-il demandé.
« Il n’y a pas assez de masques, alors qu’il y a plus qu’assez de balles », a-t-il rappelé. « Nous n’avons pas suffisamment de ventilateurs, mais nous avons des millions de pesos, de dollars ou d’euros dépensés pour un avion qui pourrait attaquer les gens! »
« Au nom des pauvres, a-t-il conclu, débloquons de l’argent pour une sécurité réelle, des logements éducatifs et de la nourriture.»
C’était déjà un des leitmotiv de S. Jean-Paul II pour le jubilé de l’An 2000 que la remise de la dette des pays pauvres.