Un vent de sainteté a soufflé sur le Bénin ces derniers jours du mois d’août. Les reliques de saint Charbel, le moine mystique du Liban, ont traversé le pays du nord au sud, semant des graines de foi, opérant des guérisons miraculeuses, et laissant derrière elles une trace indélébile dans le cœur des fidèles béninois. Pendant neuf jours, du 19 au 27 août, le Bénin tout entier s’est transformé en un vaste sanctuaire, où chaque prière, chaque larme et chaque espoir trouvait écho dans la présence sacrée du saint.
Un pèlerinage extraordinaire : Le saint libanais accueilli en héros
Le parcours des reliques de Saint Charbel a démarré dans l’archidiocèse de Parakou, où les fidèles, dans une ferveur palpable, ont accueilli ce saint venu de l’Orient. La ville de Parakou a été bénie par cette présence miraculeuse, et les témoignages de guérisons ont commencé à affluer dès les premières heures. Le Père Jonathan Kakpo-Chichi, Recteur du sanctuaire Jésus Eucharistie, n’a pu contenir son émotion : « C’est une grâce que notre humble sanctuaire ait été choisi pour cette visite. Des malades ont été guéris, des âmes tourmentées ont trouvé la paix. Parakou ne sera plus jamais la même. »
De Parakou à Djougou, en passant par Dassa, Lokossa et Porto-Novo, chaque diocèse a déployé ses plus belles bannières, ses plus beaux chants, pour accueillir les reliques de celui que beaucoup appellent déjà « le thaumaturge des temps modernes. » Des foules massives se sont rassemblées à chaque étape, avides de toucher, ne serait-ce que du regard, ces reliques chargées de grâce.
Un déferlement de ferveur à Cotonou : la clôture d’un périple sacré
C’est à la Cathédrale Notre Dame de Miséricorde de Cotonou que ce périple spirituel a trouvé son apothéose. Le 27 août 2024, la messe d’action de grâce a réuni des milliers de fidèles dans un moment d’une intensité religieuse rarement égalée. Le Père Maurice Houmenou, curé de la Cathédrale, a décrit cette journée comme « une explosion de foi, une véritable communion entre le ciel et la terre. » Il a ajouté : « Voir ces foules se prosterner, pleurer de joie, prier avec une telle intensité… c’est une vision du royaume de Dieu sur terre. » La grande prière est : « que le Seigneur à travers cet exercice spirituel confirme chacun dans la foi de l’Église dans l’obéissance à la parole du Seigneur et surtout dans la pratique des vertus » « Que les chrétiens soient de plus en plus convaincus par leur foi et non vaincu par la fatalité de la vie » : souhaite-t-il vivement.
La messe s’est poursuivie par une vénération solennelle des reliques, un moment où chaque croyant a pu déposer ses peines, ses espoirs, ses souffrances aux pieds de saint Charbel. Mgr Samer Nassif, évêque coadjuteur de Sidon, qui a accompagné les reliques tout au long de ce périple, n’a pu que rendre grâce pour la profondeur spirituelle du peuple béninois. « La foi béninoise est une lumière dans un monde souvent plongé dans l’obscurité. Saint Charbel a choisi ce pays pour une raison, et cette raison se manifeste dans chaque sourire, chaque guérison, chaque âme apaisée » : déclare-t-il avant de confier avec émotion : « Les Béninois, à l’image de saint Charbel, sont pauvres mais heureux dans le Seigneur. Cette profondeur spirituelle est une leçon pour le monde entier »
Des miracles en cascade : le pouvoir de la foi en action
Parmi les nombreux témoignages qui ont émergé au cours de ces neuf jours, celui de Natacha Hungevou, chargée de communication et trésorière de l’équipe d’accueil des reliques, se distingue. « Avant cette tournée, j’étais une personne en proie à des colères violentes. Mais au contact de saint Charbel, j’ai ressenti une transformation profonde. J’ai appris la patience, j’ai trouvé la paix. Je sens que ma vie a pris un tournant décisif, et je rends grâce à Dieu pour ce miracle personnel », a-t-elle confié, des larmes de reconnaissance dans les yeux.
Le Père Étienne Obossou, véritable artisan de l’arrivée des reliques au Bénin, a également partagé son expérience. « Faire venir saint Charbel ici n’a pas été une tâche facile, mais je savais que cela allait changer des vies. Aujourd’hui, je vois cette transformation chez nos fidèles, et je sais que le Bénin ne sera plus jamais le même. La grâce de saint Charbel continuera de couler ici, comme un fleuve qui ne tarit jamais ». Malgré les contraintes de temps qui ont limité le périple à certains diocèses, il reste convaincu que la grâce reçue s’étend à tout le Bénin. Il a appelé les fidèles à faire bon usage des grâces obtenues grâce à cette visite.
Un héritage spirituel : l’avenir de la foi au Bénin
Cette visite des reliques de saint Charbel au Bénin ne marque pas seulement un moment dans le temps ; elle ouvre un nouveau chapitre pour l’Église catholique béninoise. Le Bénin, premier pays africain à recevoir une chapelle dédiée à saint Charbel, est désormais placé sous la protection de ce saint aux innombrables miracles. Les grâces reçues au cours de ces neuf jours continueront de porter des fruits dans les années à venir.
Les fidèles repartent de cette expérience avec une foi renouvelée, un cœur plus ouvert à la miséricorde divine, et une détermination à vivre selon les enseignements du Christ. Ce périple de saint Charbel restera gravé dans les mémoires comme un temps de bénédiction et de transformation pour le Bénin tout entier.
Le dernier mot revient à Mgr Samer Nassif : « Ce que nous avons vécu ici est unique. Saint Charbel a marqué le Bénin de son sceau, et je suis convaincu que cela portera des fruits au-delà de nos espérances. Que Dieu bénisse le Bénin, et que la lumière de saint Charbel continue de briller dans chaque foyer, chaque église, chaque cœur. »